Amour, haine, amitié et trahison
Non, ce n'est pas Dallas, mais une saga belgo-balkanique, une histoire universelle, que Jan Hintjens décline d'une part en Macédoine, où se côtoient depuis plusieurs siècles Turcs, Macédoniens, Albanais, Bulgares, Serbes et Croates, et d'autre part en Belgique une génération plus tard. Sous domination ottomane pendant près de six siècles, théâtre ensuite de plusieurs guerres balkaniques avant d'être à l'origine du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les Balkans, région charnière entre l'Europe et l'Asie,deviennent le lieu témoin par excellence de l'exacerbation…
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Le petit prince pouilleux qui avait un rêve.
Ali Zaoua, c'est l'histoire d'un monde dur et sauvage aux portes de notre monde, mais c'est aussi un conte dont les héros sont des gamins des rues de Casablanca. Des gosses de six à douze ans, livrés à eux-mêmes dans la ville, qui errent en bande sous la férule de Dib (Saïd Taghmaoui, seul comédien professionnel dans le tas, se paie une gueule pas possible : balafré, terrible. Il impressionne dans ce rôle de caïd quasi muet au nom emblématique : Dib veut dire loup en arabe).Parmi eux, Ali a des rêves, des projets.
Entre Dib et ce gamin à la personnalité marquée, la rupture est fatale et Ali part de son côté…
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L'amour est-il autre chose que deux fragilités qui se rencontrent, qui s'acceptent et qui s'épaulent ? C'est ce que semble dire Philippe Blasband dans la très belle histoire de Mireille et Lucien qu'il met en scène dans son troisième court métrage comme réalisateur. C'est une rencontre : celle d'un homme qui sort de prison, condamné pour un crime de pédophilie qu'il n'a pas commis, et d'une femme rejetée du fait de sa disgrâce physique, et qui vient de subir l'opération esthétique tant désirée.Deux ex-monstres donc, revenus parmi les humains et résolus à réapprendre à vivre normalement.…
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Michel Caulea aime Bach, Mozart et Kundera. Nous aussi. Michel Caulea n'aime pas le romantisme. Nous non plus. Michel Caulea n'aime pas les interviews. Nous, euh - splatch ! Notre bras désarmé renverse la cafetière que nous tentons de rattraper avec un certain succès, inondant le carrelage d'un liquide - ploc, ploc, ploc !- qui ressemble à du révélateur photographique usagé. Nous nous levons pour contempler la scène tandis que Michel Caulea aussi confus que nous s'emploie à nous rassurer. Reprenons, nous voulons attirer votre attention sur un cinéaste -- dont la première passion fut la peinture -- d'autant plus singulier qu'il a choisi un genre qui se joue (c`est le…
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"Tout de suite ?", dit-elle avec un air de petite fille contrariée. "Oui, là maintenant !", affirme votre serviteur, avec cet air indifférent qu'affichent les photographes vis-à-vis de leurs modèles. Effarée : "Tu crois ? C'est indispensable? ". S'il y a bien un point sur lequel un photographe est inflexible c'est sur le déclic, comme Freud sur l'inconscient ("la mémoire de l'oubli" selon la formule de Lacan). D'autant que la diminution progressive de la lumière change le " peps " d'un portrait.. Donc, tout de suite ! Se faire photographier, c'est laisser une trace de soi (une figure lumineuse) qu'on ne maîtrise pas. C'est perdre…
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Propos de Johan van der Keuken : "Dès qu'un homme est filmé, il cesse d'être un homme pour devenir un morceau de fiction, de matériau filmé. Et pourtant, il continue d'exister. Cette double vérité est lourde de tension. Trouver une forme pour cette tension signifie : créer un monde imaginaire et y décrire le combat humain". Les propos que nous allons enregistrer de Cyril Bibas (morceaux de fiction devenus ?) sont ceux d'un trentenaire alerte et cool, la chemise à carreau noir et blanc, ouverte sur un tee-shirt blanc, des pantalons baggy, les cheveux noirs mi-longs et, à côté de votre serviteur, rasé de près. Le personnage nous interpelle. Comment et pourquoi…
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Après Alain de Halleux, Pierre-Paul Renders, Thierry Zamparutti et Jaco Van Dormael, dont nous avons publié les propos dans nos précédents webzines, voici ceux d'Eric Van Beuren, producteur, entre autres films et téléfilms, de Pleure pas Germaine et des Maîtres de l'orge. Les auditions de la commission parlementaire de l'Audiovisuel réunie autour du contrat de gestion de la RTBF ont récemment permis aux élus communautaires et au public de se rendre compte qu'entre le service public et la production cinématographique de notre communauté, contrairement à ce qu'on pourrait penser au vu de films comme Toto le héros ou Rosetta, le… Lire l'article
Infatigable défenseur du cinéma belge en général et flamand en particulier, Jan Pieter Everaerts, après avoir lancé la revue Médiadoc et publié Film in België, een permanente revolte, inaugure une nouvelle revue, carrément bilingue, Diogène. Dans son édito intitulé : Pourquoi Diogène ? Dire la vérité au pouvoir, il évoque la figure de Diogène de Sinope, un philosophe existentialiste avant la lettre, une sorte de hippie ou d'indien dans la ville qui osait critiquer toutes les formes de pouvoir. Sénèque raconte que Diogène rencontrant Alexandre le grand, celui-ci lui demanda ce qu'il désirait et le philosophe de lui répondre…
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Organisée par l'asbl, Un soir...un grain, la quatrième édition du festival du court métrage qui s'est tenue au cinéma Vendôme a déroulé ses fastes durant cinq soirées (du 2 au 6 mai) dans une atmosphère conviviale et passionnée.Le Grand Prix a été attribué à Tous à table d'Ursula Meier, un film qui a été le coup de coeur de notre numéro de mars. Le Prix d'interprétation féminine a été attribué à Anne Coesens pour sa prestation dans Chambre froide d'Olivier Masset-Depasse et le prix d'interprétation masculine à Serge Larivière pour sa prestation dans Mireille et Lucien,…
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Le festival Oh! ce court qui vient de s'achever ainsi que le débat qui a tourné autour d'une Agence du court métrage nous fournissent un tremplin idéal pour vous parler d'une revue sans équivalent dans le monde du cinéma : Bref.
Non ce n'est pas un artifice rhétorique de votre serviteur, c'est le titre de ladite revue trimestrielle. Le numéro 48 (printemps 2001) nous propose un dossier d'autant plus passionnant que nous y sommes indirectement intéressés : Internet et le court métrage. Dans un webzine précédent nous vous avions parlé d'Icuna.com le site de notre compatriote Mary Jimenez qui propose des films d'une…
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L'inflexible volonté de vivre d'une adolescente fragile
Le film des frères Dardenne a déjà beaucoup suscité l'intérêt des analystes et des exégètes du cinéma. Son originalité formelle, sa richesse sémiologique appellent évidemment les commentaires. Plus rares sont les études complètes et pertinentes, qui non seulement examinent le film en tant qu'objet cinématographique mais le prolongent dans le temps et l'espace. C'est ce que fait aujourd'hui notre excellent confrère Freddy Sartor avec une brochure parue en néerlandais dans la série "Zin in Film". Il s'agit du 18ème volume de cette petite collection dont chaque…
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C'est à l'âge de quatorze ans, en voyant le Désert vivant, un long métrage de James Algar produit par les studios Disney, que Pierre Gueulette s'emballe pour le cinéma Une passion qui ne se démentira jamais, pas plus que celle de la musique classique et du jazz dont il a une collection de vinyls à faire pâlir de jalousie quelques uns d'entre nous. Comment entrer dans le monde du cinéma, en faire un métier en Belgique lorsqu'il n'y a pas d'industrie, pas encore d'ateliers d'accueil ou de production ni d'écoles de cinéma ? Il y a bien l'IDHEC à Paris mais, après ,comment exercer son métier ? " Je cherchais une école…
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Au 28ème Festival du Court Métrage de Clermont-Ferrand le palmarès des belges
Voilà 3 années que La Boîte… Productions dirigée par Arnaud Demuynck trouve le chemin de la sélection nationale du Festival grâce à l’apport non négligeable des coproductions françaises. 3 années et 3 succès. En 2004, Le Portefeuille de Vincent Bierrewaerts était couronné du Prix de la Meilleure Animation, tout comme Signes de Vie d’Arnaud Demuynck l’année dernière. Cette fois-ci, Chahut est honoré à 2 reprises.
C : Surpris de recevoir le Prix du Jury Jeunes ?Gilles Cuvelier : Ce fut une très bonne et très inattendue…
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"Blanche-Neige est le premier film dont je garde un souvenir. Et un plan en particulier, celui où la Reine ferme les rideaux. Dans ma tête il y avait du feu dans ses yeux. Elle vient de voir Blanche-Neige et elle est vraiment furieuse. Je devais avoir 6 ou sept ans. Je ne me souviens plus exactement de mon âge", nous confie Lieven Debrauwer dans un français impeccable. Cut. Flash-Back. Samedi midi. La pluie comme horizon. Votre serviteur monte mutique, sans sa dose de caféine dans un taxi qui doit le mener au 174, chaussée de Charleroi au SiSiSi. Si, si, cette brasserie existe ! Un chauve revêtu d'une veste en Nylon caca d'oie avec un regard de type maniaco-dépressif nous observe dans le rétroviseur d'une… Lire l'article
Nous ne sommes pas faits pour vivre comme nous
Dans la grande tribu cinématographique des bricoleurs de génie, Robert Dehoux occupe une place à part, celle d'un irréductible rebelle. Venu au cinéma sur le tard, la septantaine bien portée, il réalise en parfait insoumis un percutant brûlot, le Zizi sous clôture inaugure la culture. Sans aide aucune, il réinvente le cinéma d'agit-prop, nous concoctant un film-tract iconoclaste et pétaradant, dans lequel il développe une formidable critique de notre vie quotidienne et une non moins passionnante façon d'en finir avec ce monde régi par notre peur et notre mépris de la vie à l'état de nature. Le…
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