Au loup !
Émilie Mercier n'est pas une novice dans le domaine des films d'animations. Après des études supérieures à Saint-Luc et quelques années d'exercices en tant qu'indépendante, elle entre en contact avec le studio français Folimage et travaille notamment sur la série Ariol et sur les arrière-plans du court métrage pour enfants L'hiver de Léon. C'est l'expérience acquise dans l'élaboration des arrière-plans de ces films qui lui donne l'impulsion nécessaire à la mise en œuvre de son propre court métrage, Bisclavret, sélectionné au Festival Media 10 10 de Namur.
Intriguée…
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Isabelle Dierckx reconstruit avec habileté un documentaire entremêlé d’animation pour nous révéler que toute langue n’est rien d’autre que poésie.
Il était une fois deux peuples qui cohabitaient : La Flandre et la Wallonie. Chaque Belge a toujours vécu tant bien que mal au milieu de ces deux cultures, et de ces deux langues : le français et le flamand. Certains considèrent ce bilinguisme comme une richesse inépuisable, d’autres, comme l’arrière-grand père d’Isabelle, Octave Dierckx, choisissent d’arrêter de parler la langue de l’Autre, voire leur propre langue – cet ancien ministre né à Anvers, était néerlandophone…
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Présenté au festival Filmer à tout prix dans les premières œuvres belges, Little Sister de Ségolène Neyroud fait partie de la cuvée SIC de l’année 2010. C’est aussi une production des Films Nus, à qui l’on doit L’été de Giacomo. Etonnant lien entre les deux films qui, tous deux, font face à la surdité de ceux qu’ils choisissent de filmer, qui, tous deux, cherchent à mettre au présent le temps de l’enfance, temps d’une certaine innocence, de la joie des corps. Et si Little Sister n’est pas aussi abouti que L’été de Giacomo (mais pourquoi faudrait-il les comparer… Lire l'article
De l’histoire d’un geste…
Algérie, images d’un combat de Jérôme Laffont, a été primé à Filmer à tout prix où il a reçu, dans la compétition des premières œuvres, le prix des Ateliers d’accueil WIP-CBA, attribué « Pour l'engagement d'un jeune cinéaste à vouloir rescaper de l'oubli la figure d'un gardien de la mémoire comme le cinéaste René Vautier, qui, à travers ce film, continue à s'interroger sur la manipulations des images filmés pendant la guerre d'Algérie. » Si l’on se permet cette longue citation, c’est qu’elle met…
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Eyes Wide Shut
Avant d’attaquer ce papier, fallait-il revoir Epilogue qui nous avait laissé un profond sentiment de malaise lors de sa projection dans la compétition officielle de Filmer à tout prix ? Il le fallait sans doute, pour mieux se déterminer. Et pourtant, une véritable répugnance nous en empêchait où résonnaient les mots d’André Bazin : « On ne meurt pas deux fois ». En s’emparant d’un sujet aussi délicat que la maladie, en la filmant jusqu’au bout, Manno Lanssens (dont c’est ici le premier long métrage documentaire pour le cinéma - rappelons qu’il n’est plus un jeune diplômé de Sint Lukas,…
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Radieuse adolescence
Les documentaires, finalement, qui nous auront le plus frappés à Filmer à tout prix, auront tous en commun d’être partis en quête de l’enfance. Après The pedicure trial, où se règlent les comptes d’une enfance lointaine, après Little Sister, où elle se ravive le temps du film, Na vespera se penche sur la relation d’une jeune adolescente de 14 ans et sa jeune mère, tombée enceinte au même âge qu’elle. Réalisé dans le cadre de ses études à Sint Lukas, Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Na vespera de Lotte Knaepen capte la force d’une adolescente en plein grandir…
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À livre ouvert
Maëlle Grand Bossi a fourré son nez et sa caméra chez Pêle-Mêle, The bouquiniste bruxellois. Petit documentaire pittoresque et tendre sur un petit monde qui en dit long sur le grand.
Sur un boulevard animé, au centre de Bruxelles, la bouquinerie Pêle-Mêle reçoit, chaque jour, passants et touristes, curieux et amateurs, étudiants et habitués. Dans ce palais de vieilles pages, dans l’odeur âcre de poussière et de papiers, les clients vont et viennent, s’arrêtent, caressent une couverture en peau de vélin, ouvrent un ouvrage à la recherche d’un exemplaire de tête, furètent pour trouver une pièce supplémentaire…
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L’espoir fait vivre
Dans l'atmosphère sombre et métallique d’une usine, croulant sous le travail dans des conditions inhumaines, des ouvriers gardent malgré tout espoir car, chaque jour, une émission de loterie passe sur les écrans. Ce « jeu » pourrait les sélectionner et leur permettre de partir avec leur famille, à l'EDEN, oasis de tranquillité préservée dans un monde en perdition. Mais si tout cela n’était qu’une mascarade dont ils sont les jouets ?
Entièrement tourné sur fond bleu, Staka est un court métrage de fin d’étude de l'IAD sélectionné au festival Media 10 10. Les quatre réalisateurs…
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Fugue, on s’en souvenait bien, on l’avait déjà croisé au FIFF. Et parmi la pléthore de courts métrages belges qui y étaient présentés, on avoue qu’il l’était l’un des rares à nous avoir séduits et amusés – il faut bien le dire, la majorité du reste était largement plombée et plombante. On le retrouvait donc avec plaisir au Festival Media 10/10.
À une petite silhouette faite de quelques traits de pinceaux, Fugue s’évertue à faire faire l’impossible, c’est-à-dire capturer un nuage pour faire pousser une petite plante au milieu du désert. Mais le nuage, attrapé dans un filet à…
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L’arroseur arrosé
Standards semble avoir été tourné par deux amis qui en auraient eu ras le bol de leurs situations d’impuissances dans un climat social plus que tendu, et qui auraient donc fait le choix de retourner le regard. On les comprend aisément au vu de leur court métrage présenté à Filmer à tout prix. Drôle, aux petits accents « Strip Teasien » un peu condescendant, piquant et assez malin pour tenir en quelques minutes des questions fortes, Standards ne se paie pas de trop de mines et va vite à l’essentiel pour toucher avec intensité à la violence des rapports de classes. Mais la caméra est là justement pour s’en…
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Première réalisation d'un photographe iranien formé et installé en Belgique, Talheh Daryanavard signe un « train-movie », Safar (le voyage). C'est le portrait de trois jeunes femmes, issues de familles modestes provenant du sud de l'Iran. Trois amies étudiantes ou récemment diplômées des universités de Téhéran, ayant terminé des études aussi poussées que la pisciculture, la littérature ou la langue et littérature anglaise, rentrent dans leur village natif, rejoindre leur famille et la vie rurale, elles qui, grâces aux bourses d'Etat, ont pu fréquenter les bibliothèques les plus érudites du pays.
Toute la souffrance…
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Si on enlève les pépins de l'aubergine, s'appellera-t-elle encore aubergine ?
Boris Van der Avoort est né l'œil collé à la caméra. Il débuta dans la photographie. C'est à travers le cadre de son appareil qu'il scruta sa réalité. L'image figée devint trop étroite pour cet esprit curieux et c'est naturellement qu'il se dirigea vers le cinéma. Au départ, encore timide, il préféra jongler avec les images faites par d'autres. Devenu monteur, il conjugua les passions qui l'animent, la musique, la danse et l'image. Adepte des installations vidéo, il réalisa ses propres films, histoires sans paroles dans lesquelles…
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Alice aux pays des hommes
Quel étrange film que cet Amante du Rif, que nous avons croisé lors du Festival du Film de Namur où il était en compétition officielle. Produit (entre autres) par le belge Tarantula, ce long métrage de fiction est le second de la réalisatrice marocaine Narjiss Nejjar, qui s’était beaucoup faite remarquer avec Les yeux secs, sélectionné en 2003 à la Quinzaine des Réalisateurs. Affaire de femmes déjà, son premier film était produit par la romancière Noufissa Sbaï dont le roman, L’Amante du Rif, est adapté ici plutôt librement pour l’écran. Histoire de femmes encore et enfin, car c’est bien d’elles dont…
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Sélectionné dans la compétition « Premières œuvres » de la 14e édition du festival Filmer à tout prix, le film documentaire de fin d'études de Stan Zambeaux issu de l'IAD, nous propose de suivre un petit garçon rom plein de vie. A sept ans Recardo a déjà de grandes responsabilités puisqu'il est l'intermédiaire entre ses parents immigrés et le monde bruxellois dans lequel ils évoluent, le décisionnaire familial en l'absence du père hospitalisé et le médecin en devenir qu'espèrent ses géniteurs.
Pour faire ce film, le réalisateur et sa caméra DV se sont faufilés dans la vie…
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Sélectionné dans la compétition belge de Filmer à tout prix Laar (qui signifie « regarde » en wolof) s’inscrit dans un projet plus vaste, « Mémoire des pratiques quotidiennes du football », mené par Jacques Faton et Eric Dederen, un projet qui varie supports et formes, et de l’Europe à l’Afrique, à travers la pratique de ce sport très populaire, remet « le jeu, l’inutile, le plaisir, les émotions, l’expression de l’agressivité, de la créativité gratuite et le reste (le politique, l’économique, le médiatique) dans un autre ordre ou plutôt dans le désordre, celui de la mémoire. »Pari… Lire l'article