"Je ne suis pas devenu cinéaste par vocation. Aucune des décisions importantes que j'ai prise dans ma vie n'était le fruit d'une prémiditation rationnelle."
La pellicule même m'intriguaitJe ne suis pas devenu cinéaste par vocation. Aucune des décisions importantes que j'ai prises dans ma vie n'était le fruit d'une préméditation rationnelle, mais plutôt d'une rencontre ou d'un événement fortuit qui m'intriguaient pour une raison mystérieuse.Je pourrais donc m'imaginer que j'ai embrassé cette "carrière" grâce à deux jouets que j'avais reçus comme gosse à l'occasion de la Saint-Nicolas :…
Lire l'article
Dans un récent message adressé à l’UPCB, Jean-Michel Vlaeminckx écrivait ceci:
« Je suis de plus en plus assailli par des personnages qui demandent de modifier un point de vue sur leurs films parce que cela ne respecte pas ce qu'ils s'imaginent être leur vérité. Comme si le rôle du critique était de faire de la propagande pour un produit. Nous ne sommes évidemment pas au Monde ou à The Guardian, mais tout de même, il me semble que la propagande donc la réclame cela se paie. Le point de vue lui, est non payant. Notre problème est que certains réalisateurs s'imaginent que la critique est de la pub non payante. C'est d'autant plus…
Lire l'article
Le 29 juillet, le réalisateur flamand Roland Verhavert est décédé à 87 ans, chez lui, d'une crise cardiaque.
Ayant principalement exercé ses talents en Flandre et sans doute moins connu dans la partie sud du pays, Verhavert n'en reste pas moins un des pionniers du cinéma belge et un de ceux qui ont le plus puissamment aidé à l'essor d'un cinéma flamand.
A peine sorti de l'école, il co-signe avec Rik Kuipers et Ivo Michiels De meeuwen sterven in de haven (Les mouettes meurent au port), l'un des films les plus importants du cinéma belge des années 1950. Totalement imprégné de l'esthétisme de son époque, ce film aux tendances expressionnistes…
Lire l'article
C'est au moment où ça arrive qu'on se dit que c'est trop tard. Tout est alors trop tard ! On sait que la vie n'est pas éternelle, que personne n'est immortel. C'est la donne de départ, que l'on accepte tous. Même si on imagine que ça concerne les autres, pas nous, pas les proches.Et pourtant !Jean-Michel, celui que le cancer n'est pas parvenu à vaincre, ni sa chute, ni sa commotion.Jean-Michel, qui était comme ces herbes folles, résistantes au macadam stérile.Jean-Michel qui vilipendait les boulevards de l'industrie cinématographique de consommation.Jean-Michel qui était cette touffe de nature que toutes les règles, les lisseurs, les effaceurs d'inattendu…
Lire l'article
" Je suis venu au cinéma après avoir découvert Citizen Kane. C'est un film inépuisable. Je l'ai vu 40 fois et je suis prêt à le revoir 40 fois encore."
Jean-Michel s'expliquait devant la caméra de Richard Olivier
A 16 ans , je voulais faire du cinéma, mais je ne savais pas comment m'y prendre pour devenir réalisateur. Je suis entré à l'IAD où j'ai été mis à la porte après quelques mois.
Nous étions en mai 68 et j'avais "emprunté" la seule et unique caméra Arriflex de l'école pour filmer une manif estudiantine. Les flics m'ont arrêté et ont endommagé la caméra en l'ouvrant.…
Lire l'article
Mort au mois de juillet 2012, à 91 ans, Chris Marker est un écrivain, illustrateur, traducteur, photographe, essayiste, critique, poète, producteur et réalisateur de nombreux films.
Assistant d'Alain Resnais sur Nuit et brouillard (1956), Chris Marker, habitué de la petite salle de la Cinémathèque royale de Belgique, réalise, en 1962, un film de vingt-huit minutes d'images fixes accompagnées d'un commentaire en voix off, La Jetée.
La Jetée est un film expérimental de science-fiction apocalyptique (présenté comme un photo-roman) dans lequel les cinéphiles bruxellois ont pu reconnaître Jacques Ledoux, fondateur avec André Thirifays de la Cinémathèque.…
Lire l'article
Décédé le 7 août 2012, Luc de Heusch ne fut pas que l'assistant d'Henri Storck qui lui enseigna une certaine éthique du cinéma en tant que témoin du réel entre 1947 et 1949 (Au carrefour de la vie), il fut surtout écrivain, cinéaste, ethnologue…un grand essayiste de son temps.
Le déclic cinématographique
Etudiant d'Anthropologie à l'Université Libre de Bruxelles, il découvre le cinéma à l'Ecran du séminaire des Arts, animé par Henri d'Ursel et André Thirifays. Ils lui font rencontrer Henri Storck. Il nous avait confié : « Ce fut lui l'étincelle... Je cherchais du travail pour payer…
Lire l'article
“Tourner pour ne pas mal tourner.”
Le 13 avril de cette année 2008, Benoit Lamy nous a quitté. Le départ douloureux de ce monde de notre ami cinéaste m’a glacé.
Benoit, je le connaissais depuis notre première rencontre au Musée du Cinéma, à l’occasion de la projection de son tout premier court métrage au début des années septante. Nous étions donc plus ou moins de la même génération, celle des temps héroïques de l’I.A.D .
Au cours des années qui suivirent, on s’est beaucoup vu, puis un peu moins, puis plus du tout, avant de se revoir à nouveau et pour longtemps, pensais-je, sans vraiment trop y…
Lire l'article
16 avril 2008: “On a appris hier le décès inopiné d'un nom important du cinéma belge : le cinéaste Benoit Lamy avait 62 ans.” La RTBF eut raison de rappeler qu’il faisait partie de ces “véritables pionniers du cinéma belge, qui ont osé faire des films de fiction ayant pour décor Bruxelles ou la Wallonie, et avec en vedette des acteurs belges et ce dès le début des années septante. Telle dépêche évoquait le succès de son premier film Home Sweet Home, telle autre celui de La Vie est Belle et la musique de Papa Wemba, ou encore son dernier opus, Combat de Fauve, affrontement entre Ute Lemper et Richard Bohringer.
C’était…
Lire l'article
Salut Lamy...
L'ARRF (Association des Réalisateur et Réalisatrices de Films) adresse un coup de chapeau fraternel et ému à notre collègue Benoît Lamy qui vient de nous quitter pour un Home qu'on espère plus Sweet. Au terme d'un long Combat de fauves contre la maladie, son coeur de lion a cessé de faire Boum-Boum. La filmographie de ce cinéaste généreux témoigne de sa volonté de faire des films pour tous les gens, bons ou moins bon, d'Ardenne ou d'ailleurs.
Pour beaucoup d'entre nous, passés par l'IAD ces dernières décennies, il fut un mémorable prof…
Lire l'article
Qu’est-ce qui fait un grand cinéaste ? Ses films, mais aussi la manière dont il participe à l’histoire de sa cinématographie, le point de vue filmique qu’il porte… et qu’il transmet, par-delà les générations. Si l’on s’en tient à cette définition, Paul Meyer est sans aucun doute l’un des plus grands cinéastes belges, malgré le petit nombre de films réalisés, tout au long de sa vie. Il est celui qui aura réussi à établir une passerelle entre le cinéma documentaire et le cinéma de fiction, celui qui aura pu porter un regard sur la Wallonie et sur la déroute sociale, celui qui sera parvenu à transcender… Lire l'article
Au moment de boucler ce webzine, nous apprenons la disparition d'Henry Ingberg, Secrétaire Général de la Communauté Française, mais surtout et avant tout, ami du cinéma, des arts et de la culture. Nous voulons rendre hommage à un homme grâce à qui le cinéma belge francophone est ce qu'il est. Dans l'attente de réaliser un portrait plus appronfondi, nous publions des photos de nos dernières rencontres; l'une en juin 2007, dans son bureau, où nous nous sommes entretenus sur la politique d'aide à la production cinématographique, ensuite sur le tournage de Mr. Nobody de Jaco Van Dormael. Henry Ingberg, qui avait compris le rôle à venir d'internet,…
Lire l'article
Avais-je dix ou douze ans ? Je ne sais plus. Aller au cinéma, en ces temps et en ces lieux, était un événement aux connotations multiples. Nous habitions Eupen, où, après la guerre de 14-18, mon père d'origine alsacienne et connaissant l'allemand, avait été nommé directeur d'école. Avec d'autres "anciens Belges" - anciens par opposition aux habitants des territoires "rédimés" (sic) - nous vivions notre étrangeté tant bien que mal,au gré de deux cultures, de deux langues et, pourrait-on dire, de deux Weltanschaüüngen.
Les ordres, mais aussi les journaux, les livres, les visiteurs venaient "de l'intérieur", de l'"ancienne" Belgique.…
Lire l'article
Portrait de Philippe VolterD’une scène à l’autre, d’un plateau à l’autre, le comédien Philippe Volter a accumulé les rôles, explorant les potentialités de jeu. Ses débuts, il les vivra au théâtre. Ses parents ne sont autres que Jacqueline Bir et Claude Volter qui, hormis lui avoir transmis le goût pour la représentation, lui paraissent meilleurs professeurs que ceux du Conservatoire.
Le cinéma lui apparaît sous les traits et la caméra d´Hugo Claus. Il a 26 ans, Le Lion des Flandres est son premier film. Par la suite, José Pinheiro le dirige pour Les Roses de Matmata, Thierry Michel pour Issue de secours et Gérard Corbiau…
Lire l'article
Suite au décès de Dimitri Balachoff début décembre 2005, nous avons rencontré Henry Ingberg, Secrétaire Général et Directeur du Centre du Cinéma de la Communauté française Wallonie-Bruxelles
Cinergie : En quelles occasions avez-vous côtoyé Dimitri Balachoff ?
Henry Ingberg : Le souvenir le plus marquant que j’ai, est lié au Festival de Bruxelles. Dimitri Balachoff avait cette qualité extraordinaire et très rare : il donnait l’impression qu’on l’avait toujours connu, et en d’autres circonstances. Sa disparition, à ce point de vue, est stupéfiante, parce qu’il s’est établi pour moi dans…
Lire l'article