Le livre de recettes de tous les réels
Tous disent et précisent que la Belgique francophone est la terre du documentaire. Que la qualité de notre cinéma du réel est reconnue sur toute la planète, que nos documentaristes sont des portraitistes hors pair. Chacun y va de son explication; soit l'existence des ateliers de productions qui suscitent les talents, soit le besoin de se libérer de l'étroitesse des frontières et partir à la découverte de destins interpellants, soit tout simplement le plaisir de filmer sans prétention.
La recherche sur les motivations est difficilement analytique quand il s'agit de création, par contre, on peut plus facilement quantifier les résultats:…
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Trafic 67 (suite et fin)
1. Faut-il soutenir l’hypothèse du tableau volé d’Hervé Gauville ?Nous nous souvenons encore de notre stupeur lorsque nous avons découvert, dans les années 80, l’Hypothèse du tableau volé, le second film de Raoul Ruiz. Pour n’égarer personne (ou égarer tout le monde), revenons sur ce film inspiré par un texte de Pierre Klossowski sur le « statut (onto)logique de la peinture ». Hervé Gauville, à qui l’on doit, depuis Trafic 60 une série d’articles sur le cinéma et la peinture s’y atèle. Un collectionneur, exégète de sa propre collection, nous montre les tableaux, aujourd’hui tombés…
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La baleine de couv’ est de retour : le catalogue « De long en large » est sorti dernièrement pour s’afficher avec la mention 2007/2008. Cet outil de promotion du cinéma belge est à nouveau le reflet, sur papier glacé, des longs métrages de fiction en cours ou achevés. Les films soutenus par la Communauté française de Belgique sont présentés et accompagnés de photos, synopsis (en français et en anglais), fiches techniques, biographies et filmographies de réalisateurs. Relevé des titres repris par la présente brochure et déjà évoqués, pour la plupart, dans les fenêtres de Cinergie.be.Contact : Marie-Hélène…
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Pour les apôtres de l’éloge du scénario, dominés par la production télé, il peut paraître surprenant de lire les propos tenus, en 1960, par le grand cinéaste japonais Kijû Yoshida. Ce dernier prône l’enregistrement de la complexité du réel, plutôt que le visuel du scénario. « Fort de l’influence de la Nouvelle Vague française, écrit-il, il nous faut soutenir l’idée que le cinéma n’a aucune obligation envers le récit. Le cinéma doit se concevoir comme images, comme la mise en rapport productive des mots du récit et de fragments prélevés directement dans le réel. Sur la base du documentaire,…
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« Moi, j’étais en train d’halluciner en écoutant Jean-Jacques Rousseau parler de cinéma, de le découvrir. Chaque fois qu’il y a une question qui lui est posée, je ne pouvais même pas imaginer l’once du début de sa réponse. Il m’embarquait dans un univers surréel et joyeux », nous explique médusé Jan Kounen, le réalisateur de 99 francs, qui vient de rencontrer Jean-Jacques Rousseau dans un amphithéâtre de la Sorbonne, lors d’un débat sur les stars du cinéma animé par Frédéric Sojcher. La crise de 1929 a lancé, dans le monde du cinéma, le screewball comedies…
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Premier ouvrage de synthèse en langue anglaise sur l’ensemble du cinéma de propagande (après diverses versions anglo-saxonnes). Trente-trois textes structurés en quatre chapitres : 1) Les origines de la propagande filmée, 2) L'entre-deux-guerres, 3) La seconde guerre mondiale, 4) Les années 1950-1960, qui abordent à la fois l’actualité, le documentaire et le film de fiction de 1898 à 1970. L’ouvrage suit une chronologie qui renvoie à l’Histoire (avant l’explosion de la télé, de la pub et d’Internet). Un vingtième siècle qui développe encore une propagande uniquement politique, fondée sur une idéologie. Retenons…
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Une critique de faible intensité, n’hésitant pas à rejeter la réflexion critique, se développe. Les enjeux deviennent alors : le film va-t-il rapporter beaucoup d’argent ? Quelle est sa place au box-office ? Quel est le pitch le plus surprenant ou encore avec quel acteur l’actrice est-t-elle collée-collée ? Des notions plus "cool" que la mise en scène du cinéaste qui est cependant l’enjeu même du travail de critique, « c’est-à-dire la manière dont un cinéaste utilise les moyens spécifiques du cinéma pour construire un rapport au monde avec son spectateur ». Face à l’actuelle régression, à la puissance…
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Mai 68 a ébranlé le cinéma dans son rapport au monde. Qu’en reste-t-il ? C’est la question que s’est posée la nouvelle génération des Cahiers du Cinéma. Jean-Luc Godard, dès La Chinoise (antérieur à 68), s’est interrogé sur l’art de la représentation dans la contemporanéité du monde, tandis que pour les Straub, fidèles à la mémoire du temps, « la lutte des classes, c’est l’histoire des hommes, des Grecs à nos jours, ce n’est pas la petite histoire de 68». (Alain Badiou)Dans les Etats d’Icarie, Antoine de Baecque nous décrit la chronologie événementielle de 68 en France. Dès…
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Henri Ingberg, secrétaire général de la Communauté française de Belgique, décédé en octobre 2007, avait voulu un ouvrage à la hauteur de la reconnaissance des Dardenne, porte-parole du cinéma francophone belge. Visionnaire et stratège, Henri Ingberg savait qu'il faut chatouiller l'intérêt du public dans ses habitudes pour l'attirer dans les salles obscures pour voir des films intitulés Le Silence de Lorna, Rumba, Vinyan, Elève libre ou Coquelicots. C'est ainsi qu'il s'adresse à LA spécialiste du cinéma belge; la gardienne des récits imagés du sud du pays, leur historienne, Jacqueline… Lire l'article
Publications
C’est quoi la Lubitsch touch tant admirée par François Truffaut ? Heeeuh, bon. Voyons si les propos de Samson Raphaelson dans La dernière retouche d’Ernst Lubitsch nous permettent de le découvrir. Ecrivain de théâtre, scénariste ayant travaillé pour Alfred Hitchcock, nous devons, entre autres films, à Raphaelson, The shop Around the corner, le miraculeux chef-d’œuvre à la puissance deux d’Ernst Lubitsch (1).L’humour rassemble forcément les deux hommes, mais jusqu'à fournir un échantillon où l’imaginaire et le réel se mêlent dans une perfection entièrement lubitschienne. Victime d’une attaque cardiaque,…
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Treize articles dans ce numéro d’été 2008. Commençons par signaler deux d’entre eux consacrés à Francis Ford Coppola, le parrain de la génération ayant créé le Nouvel Hollywood. Deux Palmes d’Or au Festival de Cannes reflétant la richesse d’un réalisateur qui ne cesse de jouer sur les contradictions et sur l’ambiguïté de ses personnages.Mesure et démesures de Francis Ford Coppola, le texte de Marcos Uzal, démarre à toute allure en référant le cinéaste comme l’un des plus célèbres au monde et, en même temps, le plus sous-estimé. Parfaitement conscient de son statut de génie déchu,…
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Un désordre savant
De mémoire de lecteur de livres de cinéma, Yellow Now, c’était, entre autres, ce plaisir de retrouver au gré de la collection Long Métrage, une certaine manière de parler des films tout en quittant le domaine clos d’une exégèse du cinéma pour entrer de plain-pied dans ces questions qui étaient au centre de nos vies.
Et puis, un jour, Long Métrage fit silence, et les lecteurs de ces livres oblongs et précieux vécurent un manque douloureux, la disparition d’une façon de se penser dans la mouvance d’un présent toujours interrogé.
Aujourd’hui, Yellow Now nous revient avec plein de livres, mais surtout…
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Un livre qui reprend une trentaine d’articles d’Antoine de Baecque parus précédemment dans les Cahiers du Cinéma (rédac' chef de 1997 à 1999) et dans Libération (patron des pages culturelles de 2001 à 2006) et propose une traversée du cinéma. Antoine de Baecque est aussi l’auteur d’un livre incontournable sur François Truffaut (éditions Gallimard). On n’est guère étonné de découvrir un entretien avec Antonio Tabucchi(l’écrivain de Petits malentendus sans importance) affirmant que son art consiste « à écrire le cinéma ». On le savait fasciné par la figure de Fernando…
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Ce numéro est entièrement consacré au métier le plus mystérieux du cinéma bien qu’il soit le plus vénéré du public. Après avoir passé plus de trente ans sur les plateaux de cinéma ou ailleurs à faire leurs portraits, (des instantanés qui créent de la durée dans le temps) leurs angoisses continuent à nous perturber. Jouer à être un autre, est-ce le seul désir des acteurs ? Vouloir être plus beau ou plus désirable que ce que la nature nous a offert malgré nous ? Changer, « à ses propres yeux et à ceux d’autrui », l’impression que l’on suscite ? Rendre visible…
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Pourquoi le cinéma européen échoue-t-il ?
Le cinéma européen existe-t-il ? A-t-il jamais existé ? Ne désigne-t-on, sous cette appellation, qu’une addition de cinématographies nationales ou y a-t-il un trait commun entre les cinématographies européennes que l’on peut cerner ? Le cinéma européen ne se définit-il qu’en opposition à Hollywood ?
Dans l’histoire du cinéma, les rendez-vous ratés du cinéma européen sont nombreux. On peut remonter aux années 1920, avec une major allemande, la UFA, qui essaya de créer un pendant aux studios hollywoodiens. On peut rappeler qu’une politique de coproductions,…
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