Pour Trafic, 69 n'est pas l'année de l'amour, chère à Gainsbourg, mais celle du temps, quarante ans. Des « nappes du passé » (Gilles Deleuze), au cinéma linéaire du présent en passant, d'entrée de jeu à l'hybridation du cinéma de l'avenir, le tout en compagnie d'Antonioni, de Wong kar-wai, d'Agnès Varda, d'Atom Egoyan, de Jerzy Skolimovki, de Maurice Pialat, de Rabah Ameur-Zaïmeche et d'Augustine (la belle convulsive chère à Charcot et Freud, glorifiée par Aragon et Breton).
Frédéric Sabouraud ouvre le bal avec L'Angle mort sur la récente approche de la fiction et du documentaire…
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« On ne peut jamais tourner une page de sa vie sans que s’y accroche une certaine nostalgie ».
Le livre d’Isabel Biver, Le Cinéma de Bruxelles - Portraits et destins, représente à merveille cette citation. Chaque page est un tsunami de souvenirs et d’émotions qui stimulent, en chacun de nous, la nostalgie de cette époque cinéphilique. L’ouvrage, magnifiquement conçu, relate l’histoire du cinéma, de la première projection publique en 1896 dans la Galerie du roi jusqu’à l’ouverture, en 1988, du plus grand multiplexe du monde, le KINEPOLIS. L’opus rappelle une période révolue du cinéma, qui permettra,…
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Réhabilitation
Affirmer, à propos du Rebelle de King Vidor, que « s’il ne fallait conserver de toute la production hollywoodienne qu’un seul film, ce serait celui-là » et ajouter qu’il est « l’une des plus sublimes créations du génie humain » a de quoi surprendre. En effet, à l’époque de sa sortie en salle, en 1948, la critique et le public l’avaient accueilli plus que froidement et même si, au fil des années, une reconnaissance des qualités du film a vu le jour jusqu’à en faire, pour certains, un film culte, un tel extrémisme dans le parti pris demande explication.
Bon, disons le tout de suite, le numéro…
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Les mystères de la cigarette
Aborder le cinéma à partir d’un geste banal, celui d’en griller une, et tenir la distance d’un livre cette proposition qu’une cigarette suffit à éveiller les mythes, relève, au premier abord, de la gageure de potache ou du pari de dilettante. Adrien Gombeau avec Tabac et cinéma - Histoire d’un mythe prouve le contraire. En six chapitres où fourmillent les commentaires les plus surprenants sur l’acte de fumer au cinéma, il va parcourir, de la naissance jusqu’à la mort, la vie de cette lente évaporation. Partant de l’idée que si les acteurs fument au cinéma, c’est d’abord pour créer une…
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Plaidoyer pour l'avenir du cinéma d'auteur
Deux mousquetaires du cinéma d'auteur : l'un, Athos/Reilhac, est producteur, directeur du Forum des images et dirige désormais Arte-France-cinéma, l'autre, Aramis/Sojcher, le réalisateur de Cinéastes à tout prix, est responsable du Master professionnel en scénario, réalisation et production à Paris 1 (Sorbonne Panthéon). Le café Beaubourg est leur Palais Royal. Pour les spectateurs et cinéphiles, ils dégainent leurs épées – pas toujours à fleuret moucheté – et, on est ravi. Ils retrouvent un cinéma vivant, tel qu'on l'aime, « comme facteur d'ouverture…
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Jan Bucquoy s’en va. C’est terrible, mais c’est comme ça. Tournant le dos à une Belgique qui n’en finit pas de se déconstruire jusqu’à l’absurde de son point final, il a choisi l’exil sans le royaume, emportant avec lui cette certitude que l’esprit belge est exportable.
Salut en de kost
Avant que vogue la galère et que tremblent, ailleurs, les garants de l’ordre établi et autres ganaches du pouvoir, Jan Bucquoy fait le point grâce à la complicité de la galerie 100 titres qui lui consacre une rétrospective portant sur quarante années d’iconoclaste subversion.De 1968 à 2009, de l’année érotique à l’année du rat,…
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Garrel encore et toujours
Trois textes issus du journal intime de Philippe Garrel1. La frontière de l'aube, le dernier film de Philippe Garrel, fait l'objet d'un article de Fabrice Revault, (directeur de l'excellente collection Côté films chez Yellow Now, à Liège) intitulé, Rien n'est oublié. La Frontière de l'aube est-il un film sur la hantise de l'amour, un thème qui, chez Philippe Garrel, n'est pas que fictionnel ? Dans tous ses films, le cinéaste laisse des traces de son vécu, de l'amour et de la passion qui l'emportent au-delà de la mort de ses amis (Nico ou Jean Seberg). Son atout : des films nés de cette nécessité intérieure…
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Wes movies
Nous l'avons découvert avec La Famille Tanenbaum (2001), il nous a surpris avec La Vie aquatique (2004) et nous a emportés avec l'époustouflant À Bord du Daarjeling Limited(2007) que nous avons vu et revu. Wes Anderson, le réalisateur de ces trois films, est le plus européen des cinéastes américains, un genre qui, depuis la chute du Nouvel Hollywood, semblait avoir disparu.
Admiré par Scorsese, considéré comme l'un des meilleurs réalisateurs de la nouvelle génération des cinéastes américains par Coppola, qui est donc cet hurluberlu qui collectionne, avec un humour sans failles, les névroses familiales dans un monde peuplé de personnages…
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1. Prologue, Dardenne brothers
Avouons-le, nous sommes exaspérés par un certain public qui nous glisse (gênés, of course) lorsqu'on parle des films des frères Dardenne : « c'est trop réaliste, euh... pas assez sexy » ou « le réalisme social, c'est franchement pas ma tasse de thé » (à moi non plus, sauf qu'il y a naturalisme, réel et réalité). Que tous ces braves gens soient bernés par un cinéma formaté par la consommation rapide n'empêche pas l'incohérence des propos qu'ils ne cessent de répandre au profit des films de pur divertissement via une communication devenue de la manipulation (on…
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« Comme naguère l'émergence d'un nouveau cinéma iranien, argentin, taiwanais ou roumain a sollicité notre intérêt, il nous a paru importun, alors que sortent presque simultanément Elève libre et Louise Michel, de donner un nouveau coup de projecteur sur les nouveaux films wallons ». Ainsi s'ouvre le dossier – dirigé par Michel Ciment (directeur de la publication) et dédié à Noël Godin – du numéro de février 2009 (n°576) que Positif consacre au nouveau cinéma belge.
Un
Dans Les nouvelles saisons du cinéma belge, Vincent Thabourey nous présente ces nouveaux cinéastes belges possédant…
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« Plus ça va, plus je trouve que le numérique convient à l’époque. J’ai une grande confiance dans ce format, c’est l’outil le plus efficace pour montrer la réalité contemporaine. Sa texture colle parfaitement à la société de consommation, à ses couleurs, à ces emballages qu’on voit partout en Asie. » Jia Zhang-Ke
En 1995 (centenaire du cinéma), André S. Labarthe écrivait La parenthèse Lumière(2). Le créateur, avec Janine Bazin de Cinéastes de notre temps et Cinéma de notre temps, analysait la disparité des systèmes d’Edison et des frères Lumière. Le premier croit aux images…
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Pourquoi le cinéma asiatique a-t-il réussi à s’imposer dans le monde entier comme jadis le cinéma hollywoodien ? Tout d’abord, il y a la rencontre (devenue une liaison et non un conflit) entre la tradition orientale et la modernité occidentale. Une liaison étrange et paradoxale qui voit les formes traditionnelles de leur culture rejoindre la révolution du cinéma moderne occidental. Si on y ajoute le développement de la mondialisation économique et des technologies numériques permettant la réalisation de films à petit budget on comprend mieux l’impact d’un cinéma qui ne cesse de prospérer dans le monde entier. Enfin, contrairement à Hollywood le statut du…
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La beauté du hasard est de permettre au temps d’inscrire une harmonie créative dans la réalisation temporelle d’un film. C’est le cinéma que nous offre le cinéaste iranien Abbas Kiarostami depuis ces trente dernières années. Comme nous le signalait Alain Bergala, Kiarostami est à lui seul « un continent nouveau sur la carte du cinéma ». Il ajoutait, réfléchissant au parcours du réalisateur du Goût de la cerise (Palme d’or au festival de Cannes -1997) : « Une telle chance - rencontrer son sujet de prédilection dans la réalité - se mérite. Cette Grâce ne peut advenir qu’à un cinéaste…
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Bazin vous avez dit Bazin ?Le numéro 640 des Cahiers du Cinéma est passionnant parce qu’il revient aux fondamentaux de la revue : André Bazin qui en fut le créateur. Un dossier intitulé Bazin en Asie lui est consacré. Nous voilà hors de l’illusoire topologie d’un cinéma hollywoodien ne cessant de diffuser, à l’échelle mondiale, les codes de l’American way of life – American dream. Un article de David Li Lei-Wei nous explique, à partir du cinéma chinois contemporain, combien le néo-réalisme italien défendu par André Bazin a retrouvé vie dans la Chine post-socialiste.
« L’insistance de Bazin…
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La direction d’acteur, carnation-incarnation, coordonné par Frédéric Sojcher.
Dans le webzine 129 (juillet-août 2008), nous vous avons parlé de l’énigme de l’acteur à partir de textes édités dans Trafic 65. Un numéro spécial consacré au métier le plus troublant du cinéma : rendre visible l’invisible sur l’écran. Frédéric Sojcher, dans le cadre du master professionnel en scénario, réalisation et production qu’il anime à Paris I, Panthéon-Sorbonne, a coordonné des débats sur le thème de la direction d’acteur. Une réflexion passionnante sur les liens unissant cinéastes…
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