Le film
A-t-on encore besoin de vous présenter ce film insolent qui a secoué la Croisette du Festival International du film de Cannes en 1992 pour accéder au statut de film-culte? Rémy Belvaux, André Bonzel, Benoît Poelvoorde, trois loustics aidés par Vincent Tavier à la production (que l'on oublie trop souvent de mentionner) allaient dynamiter le cinéma pèpère en réalisant pour un prix défiant toute concurrence, un film qui défie toute fiction. Le formatage ? Ben (Benoît Poelvoorde), tueur en série bavard, empaquette des corps suivant une recette qui ne varie guère : pour lester un corps d'adulte, prévoir deux fois son poids tout en n'oubliant…
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Par ce film, Gilles de Voghel (un pseudo ?) réalisateur facétieux en herbe s'il en est, a choisi de cibler le rôle mystificateur des médias et d'en faire l'aliment de son sujet. Musique lancinante, commentaires en voix off, caméra portée, scènes "direct live" Gilles de Voghel met et additionne un à un les éléments clichés du reportage type singeant habilement grandes enquêtes à la Pierre Carles, Au Nom de la Loi ou leurs pendants de qualité ici et outre Atlantique. Musique lancinante, commentaires en voix off, caméra portée, scènes "direct live" Gilles de Voghel met et additionne un à un les éléments clichés du reportage type…
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Injustement boudé par le public belge à l'occasion de sa sortie en salle, le premier long métrage de Vincent Lannoo doit à son (relatif) succès en France une sortie DVD dont profite également le territoire national. On ne s'en plaindra pas. Parce que le film mérite de trouver son public et que, de ce point de vue, pouvoir en disposer à la location ou à la vente (pour un prix raisonnable) est d'une utilité appréciable. L'insuccès en salles de films comme Strass n'est pas forcément dû à une absence de public intéressé. Les spectateurs à qui on demande de payer 6 , ou plus, pour une toile préféreront des valeurs sûres, avec stars… Lire l'article
Le film commence sur une boutade : un type un peu bourru hurle dans un mégaphone des instructions de réalisateur. Il filme une pub pour la télévision, en pleine nature albanaise. A l'occidentale, aimerait-il, bien qu'il n'ait pas les moyens... En quelques minutes, tout est déjà dit : l'Albanie est un pays de contrastes, séduit par l'Occident mais fier de ses racines orientales, à la fois moderne et archaïque, désireux d'un futur plus radieux mais engoncé dans des pratiques et des traditions d'un autre âge. Un pays chaotique, que le réalisateur Fatmir Koçi filme avec tendresse et humour, partagé lui aussi entre cette envie d'aller de l'avant… Lire l'article
Cinergie : Trois films en même temps, c'est une aventure peu banale.Lucas Belvaux : À l'origine de ce projet, faire trois films de fictions en même temps, il y a quelque chose de très concret lié à une réflexion plus philosophique : mon envie de voir ce que vivait un personnage secondaire quand il sortait du champ de la caméra. Pour moi ce fut la question de base : voir de quel récit un personnage secondaire allait être porteur. Et très simplement, j'ai découvert qu'il allait vivre sa vie, devenir le personnage principal d'un autre film, son film, sa vie. Là je crois qu'on rejoint une réflexion plus philosophique. Les gens que nous croisons, dans la…
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Réalisme social à la tunisienne
Formé à l'INSAS et entretenant toujours des rapports étroits avec notre pays, Nouri Bouzid, avec L'homme de cendres (1986) ou Bezness, (1992), a été un des premiers cinéastes de Tunisie à dépasser le cadre national. Il est aussi un de ceux qui ont le plus contribué à imposer l'image d'un cinéma tunisien engagé. Il montre les heurts, bonheurs et malheurs d'une société tiraillée entre tradition et modernité à l'occidentale, il évoque le fossé qui existe entre les villes et les campagnes, il parle des rapports de classe, entre riches et pauvres. Il crée des personnages attachants,…
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Beaucoup de réalisateurs lui doivent l'animation qui donne davantage du peps à leur film ou leur générique que ce soit pour la télévision ou pour le cinéma. C'est donc l'un de ces hommes de l'ombre sans qui notre cinéma resterait invisible. Beaucoup ignorent qu'il réalise lui-même des films d'animation. Pourtant, comme le définit, très justement, Jacqueline Aubenas, "À lui seul, il est un générique au complet" (Image par image, sous la direction de Philippe Moins, éd. Communauté française/CGRI). Nous avons eu l'occasion de vous présenter La Leçon d'agronomie, au moment où La Croisade des Légumes… Lire l'article
Cool. Habillé d'un costume noir de la tête au pied, genre clergyman (pour le contraste, sans aucun doute). Les yeux en alerte derrière des lunettes aux montures ovales, Stéfan Liberski boit à petites gorgées un verre d'eau plate. L'après-midi démarre (heu) il réajuste ses lunettes tandis que nous allumons l'enregistreur Sony et que votre serviteur consulte ses notes. On ne va pas davantage vous présenter Stefan Liberski, les fans de Canal+, d'avant J2M, le connaissent bien ainsi que les auditeurs de la RTBF pour les émissions qu'il animait avec son compère Janin. Le monde est plein de surprises et le talent de Stefan Liberski est d'en provoquer davantage encore.
"Mon premier…
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Ce film qui a obtenu le prix de la deux/RTBF à l'édition 2002 de Média 10/10 est un conte de fées. Qu'on en juge : produit par le CINAM une association d'amateurs passionnés de cinéma sur un scénario de Maurice Minet qui a réalisé le film sous la supervision de Benoît Mariage (animateur au CINAM), la Dernière note fait bonne figure, sinon mieux, dans la cour des grands.
La Dernière note est une fable mélancolique qui raconte l'histoire d'un joueur de Tuba qui, à la surprise (ainsi que toute la fanfare dont il fait partie) de découvrir un nouveau chef qui va diriger leur travail artistique. D'emblée celui-ci s'empare d'une partition et…
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En ce début d'année 2003, nous avons demandé à Henry Ingberg, Secrétaire général du Ministère de la Communauté française mais aussi Directeur du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, de faire le point sur notre cinéma qui ne cesse d'engendrer de nouveaux talents tout en confirmant celui de ses réalisateurs affirmés.
Passionné par le cinéma, Henry Ingberg a eu le talent, depuis deux décennies, d' offrir à nos réalisateurs, grâce notamment aux mécanismes mis en place par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, les moyens d'exprimer leur originalité et les moyens de se faire reconnaître moins…
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Le cinéaste pose d'emblée la question : "Peut-on bâtir une vie sur des fondations pourries ?". Il s'adresse à Elias, une personne qu'on ne verra jamais et dont on ne connaît pas le lien avec ce dernier, sous la forme d'une lettre en parlant d'une femme qui a mis fin à ses jours laissant derrière elle un fils. Il décide de mener une enquête accompagné du fils. Ils se rendent sur les lieux, interrogent les témoins. Que trouvent-ils ? Trois fois rien, des bribes de souvenirs, des ruines. Il ne nous dira jamais pourquoi on ne peut bâtir une vie sur des fondations pourries et quelles sont-elles dans le cas d'Ana, sans doute par respect, par pudeur ?
Le film s'inscrit…
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Derrière les apparences, la diversité
Jamais l'année cinéma n'aura mieux commencé qu'avec Un couple épatant, Cavale et Après la vie, le triptyque de Lucas Belvaux que vous pourrez voir au cinéma Vendôme. C'est une aventure pleine de peps auquel le spectateur est convié. Qu'on en juge les trois films nous content une histoire déclinée en 3 genres : thriller, comédie, mélodrame. Du jamais fait et du jamais vu.
Lucas Belvaux, le réalisateur (qui est aussi acteur) ne vous est pas inconnu, vous avez sans doute eu l'occasion de découvrir il y a quelques années Pour rire, un film qui réunissait Jean-Pierre Léaud…
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Humiliés et offensés
La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure. Proverbe
Nous aurions préféré vous parler de Mauvaises nouvelles, le dernier polar de Donald Westlake avec John Dortmunder et Andy Kelp, les cambrioleurs les plus malchanceux du monde. Malheureusement, si nous allons vous parler de mauvaises nouvelles c'est dans le sens littéral du terme. Vous n'avez pas vraiment conscience de quitter la rue Royale en contournant une église de style baroque tardif et en vous engageant dans la rue Royale Sainte-Marie. Sur le trottoir de gauche, au centre, vous vous trouvez nez à nez avec le CVB. Sitôt entrés, Patric Jean nous emmène au troisième étage, en grimpant…
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Grands Classiques
Deuxième titre des "Grands Classiques" que nous vous proposons de (re)découvrir : Pierrot le fou de Jean-Luc Godard. Pour deux raisons : la première c'est que s'il y a bien un film qui échappe au formatage c'est bien celui-là. La seconde est que ce film a été le déclic de la vocation de Chantal Akerman. ("En sortant, je me suis dit tout de suite : je veux, je vais faire des films" in À Chacun son cinéma, éditions Luc Pire/Cinergie).
Le propre des films mythiques est de ne pas trop savoir par quel bout il convient de les présenter tant ils offrent de pistes au commentaire. Comme À bout de souffle (qui, avec Le Beau Serge de Chabrol et Les Quatre…
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LIBERTE. Tel est le thème abordé dans ce vibrant hommage rendu par Simone Bitton aux hommes qui donnent leur vie pour la liberté.
Réalisatrice de nombreux documentaires sur le conflit israélo-palestinien et sur d'autres sujets qui touchent le monde arabe, elle nous retrace ici le parcours de Medhi Ben Barka, le premier opposant marocain. Un homme, parti de rien, doté d'une intelligence hors pair, qui s'est formé grâce à l'éducation, qui s'est battu toute sa vie pour offrir à son peuple une vie décente. Il rêvait de faire de sa patrie un pays humainement riche où l'éducation serait une priorité pour le bien être de chacun.
Mais en octobre…
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