Ellen, jeune étudiante hollandaise, trouve un job de vacances sur un bateau qui croise au large de la Scandinavie. L'occasion se présentant de passer un hivernage dans le grand nord en compagnie d'un trappeur, la jeune fille avide d'expériences n'hésite pas. Et la voilà coincée pour l'hiver arctique dans une cahute sur la banquise en compagnie de Lars. Mais les conditions de vie extrêmement rudes, l'éloignement, la promiscuité, sont des épreuves bien dures pour une jeune fille, tandis que le trappeur devra lui aussi s'adapter à cette présence qui bouleverse sa vie d'ours solitaire. La longue nuit polaire s'installe dans une atmosphère de plus en plus lourde… Lire l'article
Avec le scénario de la Vie en rose (d'Alain Berliner, pour qui sort du coma), elle se délestait d'une enfance peut-être traumatisante... lorsqu'on est un "garçon-fille". Pour la Fête des mères, Chris Vander Stappen passe à la caméra et remet le couvert.
Un cadeau superbe et prometteur, même si maman se dit qu'effectivement, ça va être sa fête. C'est aujourd'hui dimanche... Coincée dans son ensemble Chanel guindé, le chignon précis et les sourcils trop épilés, Mère l'Oie attend sa fille sous une pluie diluvienne.
En retard, aussi tendue que la vieille peau liftée de sa mère, Sacha a bien l'intention de profiter de ce…
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Que Los Taxios de Lars Damoiseaux n'ait pas obtenu le Prix Canal + eut été étonnant, que dis-je, invraisemblable! Le film a une certaine finesse sous la charge comique qu'il déploie autour d'un sujet vieux comme le monde, qui consiste à faire prendre des vessies pour des lanternes à son voisin de palier.
Un couple de touristes hollandais se fait mener par le bout du nez par un chauffeur de taxi illettré mais plein de bon sens et d'humour qui les emmène dans un Bruxelles aussi réel que fantasmatique. Nos deux gogos sont conviés à immortaliser à l'aide de leur Nikon la porte d'Anderlecht qu'on leur fait prendre pour la Monnaie, etc. Les gags se succèdent à toute…
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Dans une époque indéterminée, une ville robotisée où tout est sous contrôle. Un univers étouffant qui donne des idées d'évasion. Et si le matin, on sautait du RER pour aller s'ébattre dans la forêt ? Et si un homme et une femme avaient, en même temps, chacun de leur côté, cette idée folle ?
Et s'ils s'y retrouvaient, ne serait-ce que pour un bref instant de liberté ?Mais la ville est là, tentaculaire, et la sécurité veille.
Philippe Moins, ailleurs dans ce numéro, parle de l'émergence en Flandre d'une production artisanale de films d'animation d'une remarquable qualité.
Ce…
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Cinéaste précoce, il réalise Meilleurs voeux, son premier film à l'IAD, enchaîne deux ans plus tard avec Nathan, son film de fin d'études. Après un stage d'écriture avec Yves Lavandier il tourne X-mas in Space, un court métrage de science-fiction. Pédagogue, il décide de tourner un film avec les jeunes élèves d'un Athenée bruxellois. Le cinéma agit comme un révélateur dans une institution peu préparée aux innovations. Le réalisateur claque la porte et décide de se servir de cette expérience pour écrire une fiction qu'il réalise ensuite. Ce sera J'adore le cinéma, une comédie dramatique… Lire l'article
Jean-Pierre Cassel, Dolorès Chaplin, Mireille Perrier, Marie-France Pisier... Installé à Paris, Jean-Philippe Toussaint réunit dans la Patinoire une distribution plutôt kitch... Ajoutez-y le français rudimentaire de quelques Italiens, le petit nègre de l'équipe lituanienne de hockey, la touche de patois flamand de Dominique Deruddere et l'américain mâchouillé de Bruce Campbell (Evil Dead) : les accents colorés font comme des grumeaux dans un melting-pot propice à toutes sortes de cocasseries et malentendus.
La joyeuse coproduction que voici !
Dolorès, 24, deuxième... Mièvrerie amoureuse de première catégorie, le film sera-t-il prêt pour les…
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La vie rêvée des anges
Le grand blond à la veste en cuir et à la chaussure noire approche son visage le plus près possible de Véronique et la regarde droit dans les yeux sans rien dire. Crispée, Véronique (Olivia Brunaux), une rousse aux yeux émeraude, en cuissardes noires et manteau blanc ouvert découvrant le haut des cuisses, le dévisage silencieusement, sans cligner des yeux. Il la prend par le col, la soulève, puis la bouscule. Elle recule en titubant sous le choc, bascule, finit par tomber à la renverse. Véronique pousse un hurlement et s'écroule à terre (sur un matelas pendant les répétitions). Sitôt couchée au sol, elle adopte une position fœtale,…
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Bondieuserie
Madeleine aime l'église et le bon Dieu. Dans l'ambiance d'encens et de ferveur de la grand-messe, elle rayonne de la foi du charbonnier.
Quand son regard croise celui de Jésus, elle croit être appelée à devenir nonne, mais c'est une autre vérité qui lui sera révélée. Elle devra donner le jour à treize filles, chaque fois un 13 du mois. Et la voilà au travail (pardon, je crois qu'on dit en travail).Tout se passe bien les douze première fois, mais la treizième amènera Madeleine à réclamer des comptes.Curieusement, ce film à la sensibilité éminemment féminine est en fait l'oeuvre d'une équipe…
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L'animation pouvait sembler singulièrement peu représentée dans la sélection de la compétition nationale de cette année, mais peut-être que de nombreux réalisateurs auront choisi de se réserver pour le festival du dessin animé et du film d'animation ?
Cependant, parmi les quelques films projetés, figurait la Petite Fille aux crayons, à l'opposé stylistique du dernier film de Raoul Servais présenté hors compétition (une superbe œuvre où le réalisateur nous promène dans les tableaux de Delvaux), proposant une saynète en 1'39'' d'un féminisme radical.
L'animatrice, réalisatrice,…
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Patrick, un rude et solide fermier, nous parle depuis ses étables de la fierté qu'il éprouve pour sa ferme, sa mère Irène, gérante de l'exploitation et sa femme Johanna, qu'il désigne comme production manager.
Lui se contente du titre de manager en chef. C'est donc lui qui logiquement dépense l'argent, comme il aime le souligner depuis sa chaise roulante, séquelle d'un accident de tracteur. L'ensemble montre que cette infirmité n'a pas abattu cet amoureux de la terre. La ferme familiale s'est toujours transmise de génération en génération le plus "normalement" du monde jusqu'à ce que l'accident de Patrick ne vienne radicalement tout…
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Nostalgie et cinéma
En vacances en Espagne, Wim et Mauphe ont confié les enfants aux parents de Wim. Lorsque la mère de celui-ci décède inopinément, ils rentrent dare-dare. Sur le chemin du retour, les souvenirs défilent dans la tête de Wim qui entame le processus du deuil. Il se revoit enfant attendant ses parents de retour de vacances pour recevoir son cadeau.
Aujourd'hui, ce sont ses enfants qui l'attendent mais il n'y aura pas de cadeau.
Ici, Wim est cinéaste depuis qu'il est tout petit et a filmé en super-8 tous les événements de la vie familiale. Tous ces souvenirs qui défilent sur le chemin du retour s'incarnent dans les extraits des petits films qu'il a tournés.…
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De l'aube au coucher, René se promène. Il traverse le silence de ses Polders, et regarde. La nature. Les choses simples. Comme un arbre dans le vent. Comme la brume qui, sans bruit, caresse les champs.
Puis la lumière de l'automne, qui perce le toit d'une chapelle ou d'une grange en ruine. Au loin, une péniche. Ni vu ni connu, du coin de l'oeil, c'est un bouton du chemisier de Marie, sa soeur, qui repasse gentiment pendant que Puff le chien roupille dans le panier à linge. Et le dimanche, hors saison, la plage à marée basse où entre deux coquillages il ramasse quelques objets et vieux papiers échoués... Arrimé à son petit bout de Gaule, un irréductible attendri. On devine…
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Shtong ! Enfin ! Des comédiens belges franchissent le Rubicon, bougent. Oubliés, marginalisés dans un artisanat - le cinéma belge - qui se transforme année après année en industrie et remporte de plus en plus de succès public et critique, les oubliés de l'histoire se rebiffent. Il était temps ! D'autant que sans eux, sans les personnages qu'ils incarnent, sans la chair qu'ils donnent à un film projeté "bigger than life" sur les écrans de nos multicomplexes, l'émotion des spectateurs n'existerait pas et le cinéma en serait réduit à être une série d'images inanimées, genre document en couleurs du Geographic Magazine ou collection… Lire l'article
Réalisé en coproduction avec la Communauté française de Belgique, Train de vie, deuxième long métrage du roumain Radu Mihaileanu se greffe sur le paysage sombre de la deuxième geurre mondiale pour nous raconter à hauteur d'homme, l'errance du peuple juif. Un très beau film, caustique et chaleureux, qui suinte la vie par tous les pores de sa pellicule. Présenté en opposition à Schindler's List par son réalisateur lui-même lors de la campagne de promotion du film, il serait dommage de voir le film ainsi naïvement détourné de son propos.
L'âme Yiddish
En plein milieu de la seconde guerre mondiale, un petit Shtetl (village juif d'Europe centrale)…
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Je débarque à Paris, gare du Nord, en provenance de Bruxelles. Une vague de brouillard obscurcit l'horizon. Je m'enfonce dans des brumes de rêve. Le plan de la ville-lumière en main, je me dirige vers la rue Saint-Quentin, à deux pas. L'hôtel des Belges est au numéro 35bis. J'entre dans un bâtiment aux murs décrépis, mangés par une espèce de suie, qui me font craindre le pire (lequel n'est jamais sûr contrairement à ce que certains laissent croire) et me dirige vers le bureau de la réception en m'attendant à tomber sur un vieux plouc à la démarche lourde, aux cheveux courts, aux ongles ras, découvrant des dents jaunies lorsqu'il… Lire l'article