Bona Nox, (« Bonne nuit en latin », donc, mais aussi une sorte de petite chanson de Mozart) raconte l’impossible à raconter et c’est ce qui fait de lui un vrai petit bijou. Il nous plonge dans l’imaginaire d’un enfant avec beaucoup maîtrises, d’inventivités créatrices mais aussi avec une joie de l’enfance qui s’invente, que rien, au vu de son sujet, n’aurait laissé présager. Un vrai régal qu’on aura découvert au FIFF dans la compétition nationale des courts métrages et que l’on revoit au Festival Media 10/10.
Un petit garçon perd sa maman et ses jambes dans un accident de voiture. Comment survit-on à un tel drame ?…
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Les derniers sioux de l'Ardenne enchantée
Au moment où les agriculteurs vont batailler sur les marches du Parlement, où Jean-Jacques Andrien se penche avec beauté sur leur vie et les mutations/convulsions du monde moderne, Manu Bonmariage a empoigné lui aussi sa caméra pour aller filmer, en Ardenne, quelques familles amoureuses de leurs vaches, accrochées à leur territoire, écrasées par la violence de politiques communes qui leur sont imposées. En quelques visages, en plusieurs paysages, Bonmariage filme avec chaleur un monde très riche, très divers, qui lutte, se débat, se révolte ou fait son bonhomme de chemin, mais des familles qui résistent et avancent, « les…
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Présenté au Festival du Film Francophone de Namur, au Pink Screen Festival, puis dans la compétition nationale du Festival Media 10/10, Atomes d’Arnaud Dufeys fait le tour des festivals. Ancien élève de l’IAD, il a déjà réalisé plusieurs courts métrages - dont Chrysalides et Deux trois accords que l’on peut voir en ligne sur vimeo - dans le cadre d’un collectif nommé Quarantaine qui se donne pour but de faire des films à la volée à partir d’un sujet d’inspiration, avec des contraintes de temps et de matériels très minimalistes. Atomes, réalisé dans un tout autre esprit, plus professionnel, est un essai plutôt brillant et très… Lire l'article
Autrement le cinéma
« La technique : l’ensemble des procédés ordonnés, scientifiquement mis au point, qui sont employés à l’investigation et à la transformation de la nature. » Le Robert
Autrement, la Molussie, le dernier film de Nicolas Rey, se présente de prime abord comme une invention cinématographique ou plus précisément comme une invention « pour faire du cinéma ». À ceci près qu’il ne s’agit pas ici de souscrire à la fabrication d’une nouvelle technique visant à reproduire la réalité, mais d’élaborer une forme d’écriture explorant le réel de façon…
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Le cinéma de fiction peut davantage jouer sur le temps en le reconstituant, grâce aux comédiens. Que se passe-t-il lorsqu'un cinéma qui est pauvre dans la durée rencontre des gens pauvres et leur demande de raconter leur vie ? Cela donne, par exemple, Le prix du pain, un film de Yves Dorme qui se connecte et offre aux spectateurs un monde vivant qui vibre en essayant de survivre avec un minimum d'aliments. Contrairement au spectre du « visuel » qui domine la nouvelle humanité (1), le cinéaste nous fait voir ce que l'on n'a pas l'habitude de voir.
Le prix du pain est une brève cartographie - dans la province du Luxembourg - du vouloir vivre malgré tout autour de quatre familles…
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Les parents et grands-parents se souviennent de la petite souris espiègle et du gros ours, doux, tendre et protecteur dont ils racontaient les histoires à leurs petits. Ces deux-là ne couraient pas les aventures rocambolesques, ils traversaient simplement les étapes de la vie : la maladie (Ernest était malade à force de rester dehors à faire la manche avec son violon), les poux (un classique pour rassurer parents et enfants terrorisés par le peigne fin et les inspections des têtes par l'infirmière de l'école), la perte d'un être cher, les questions embarrassantes, etc.
Gabrielle Vincent, dessinatrice et conteuse de cette série, pourrait se revendiquer adepte de Françoise Dolto…
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Filmer en Wallonie, l'Est de la B.
En 1981, Jean-Jacques Andrien signe Le grand paysage d'Alexis Droeven, un film tourné au pays de Herve, région frontalière entre la Belgique et la Hollande, près de Maastricht, célèbre pour y avoir vu la mort de D'Artagnan, héros des Trois mousquetaires, lors du siège de la ville par Louis XIV, en 1673.
Au début du film, Alexis Droeven (Maurice Garrel), un agriculteur et militant syndicaliste, meurt. Jean-Pierre (Jerzy Radziwilowicz), jeune exploitant agricole, se demande s'il faut poursuivre la route de son père, garder le legs de l'exploitation familiale ou la vendre. Face à ce dilemme, le jeune homme, lors de l'enterrement d'Alexis Droeven,…
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L’Atelier ALFRED présente sa 7e saison du cycle Les Enfants du Ciné « LE CINEMA BELGE EN RETROSPECTIVE » présentation : Jacqueline AUBENAS.
Les enfants du ciné, le cycle animé par l'Atelier Alfred, commencera sa saison 2012-13 par un cycle consacré aux précurseurs du cinéma belge. Avant donc, la génération de Jaco Van Dormael, il y a une génération de cinéastes belges moins connus (hormis André Delvaux) qu'il est intéressant de redécouvrir en projetant leurs films. Le 22 octobre, à la Vénerie, le cycle consacré à ces précurseurs va démarrer par un hommage à Jean-Paul Ferbus.…
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Voir l'entretien avec les réalisateurs
On ne sait par quel mystère les aléas de la vie font se croiser les chemins d'une bande de « maroxellois », comme on dit, et d'un duo de "bleu-blanc-flamand". Points communs : êtres humains, masculins, bruxellois d'adoption et cinéphiles. Différence majeure : les premiers sont fauchés comme le blé, les seconds ont trouvé (un peu) de moyens auprès des institutions pour réaliser un pas de plus vers leur passion. Point de rencontre : les seconds ont fait un film sur la passion des premiers qui est de faire des films.Des passionnés du 7e art donc. Certains y ont même laissé leur vie de famille, car s'il n'est…
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Anne Teresa De Keersmaeker n’est plus à présenter. Elle est si bien ancrée dans notre paysage quotidien que nous peinons à croire que le public parisien puisse être heurté par sa chorégraphie, voire y être hostile. Cette gestuelle particulière, aux mouvements saccadés, brusques, entre courses, arrêts et retours tranchés dessinés sur des transversales géométriques à même le sol a mis près d’une décennie à être acceptée par le milieu de la danse.
L'Opéra de Paris, le monument préféré d’Hitler de la Ville-Lumière, invite la chorégraphe en résidence. Privilège ou…
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Quelques semaines à peine après la sortie du Grand Tour, Jérôme le Maire était de retour avec Thé ou électricité, documentaire plus profond et cynique qu’il n’y paraît sur l’installation de l’électricité dans un village perdu situé au Maroc. En intervenant très peu lors du tournage, le réalisateur préfère laisser la parole aux villageois à la fois attirés et frustrés par cette nouvelle énergie qu’ils ne connaissent pas ; il peut alors esquisser les conséquences néfastes que la modernité engendre parfois dans une société. Un sujet qui s’avère finalement plus universel… Lire l'article
De la musique après toute chose
Adapté d'une pièce de théâtre dont le succès en Flandre fut colossal, The Broken Circle Breakdown annonce la couleur dès son titre. Classique de la country music qui rythme la progression dramatique du film, « Will The Circle Be Unbroken » raconte un deuil et l’espoir de se retrouver, peut-être, ailleurs. Mais voilà qu’ici, le cercle en question sera non seulement cassé, mais réduit en morceaux jusqu'à la destruction totale. Le quatrième long métrage de Félix Von Groeningen est un mélodrame poignant et étonnant, qui mêle à la fatalité de la mort et de la séparation, la…
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Un cinéaste palestinien (interprété par Mohammed Bakri), disposant d’un passeport européen, revient à Nazareth pour assister à l'enterrement de son oncle. Le cinéaste-caméraman est un libertin, dans les deux sens du terme, libre-penseur, (c'est la signification du mot en arabe, Zindeeq). Séduisant les femmes tel Don Juan, le cinéaste revenant à Nazareth, la ville où est né Jésus, est très vite confronté à ses propres paradoxes et surtout à sa propre naissance dans une ville palestinienne qui, cinquante ans après, lui échappe. Après avoir filmé des Palestiniens, il tente de comprendre pourquoi ils restent à Nazareth,… Lire l'article
Sirot-Balboni n’est pas un élixir miracle du XIXème siècle vendu sur la place publique par un bonimenteur emmoustaché, mais un couple de cinéastes qui, depuis plusieurs courts métrages, nous jettent dans un univers tissé de rêves, de contes et de dystopies. Derrière leur monde ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, émerge toujours une part d’inconscient, une façon de coller autrement à la réalité. Avec Fable domestique, le dernier-né présenté à la soirée de la Fédération Wallonie-Bruxelles au FIFF de Namur, Ann (Sirot) et Raphaël (Balboni) n’ont pas dérogé à leur règles… Lire l'article
Sorti en salle le 3 octobre en même temps qu’il était présenté à Namur, Dead Man Talking, le premier film de Patrick Ridremont y a obtenu le Prix du Public. Le film faisait salle comble et tous se prêtaient de bon cœur à cette comédie pleine de bons mots. Film d’un comédien, porté par des comédiens en verve et en forme, bourré de joyeusetés, Dead Man Talking tient son pari risqué de comédie noire (et belge, à l’humour grinçant) jusqu’à ce qu’un malheureux esprit de sérieux ne s’invite à la fête et que, l’envahissant de plus en plus lourdement, il ne finisse par le saborder. Snif !
Homme des planches,…
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