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Le film s’ouvre sur une recommandation énigmatique : « Considère le monde comme un mystère absolu et ce que font les gens comme une folie sans borne. » Il est, par ailleurs, muet. Cela laisse au spectateur la liberté d’en interpréter les images, d’en éprouver la beauté. Des hommes creusent un tunnel, à travers les graviers. Seuls leurs gestes, le mouvement des pelles, sont visibles, éclairés par une simple lampe de poche. Que cherchent-ils ainsi au centre de la terre : une civilisation perdue ? L’obscurité donne à la scène qui, au premier regard, pourrait annoncer un film ethnologique un aspect onirique qui caractérise l’ensemble…
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Gesu, reviens parmi les tiens
Lauréat de la Wild-card 2014 octroyée par le VAF (Vlaams Audiovisueel Fonds) , Ruben Desiere signe un premier long métrage troublant, où fiction et réalité se confondent habilement, apportant ainsi un autre regard sur le célèbre squat "le Gesù".
Le Gesù était l'un des plus grands squats d'Europe, installé dans un ancien couvent bruxellois. Il abritait jusqu'à sa fermeture en novembre 2013 près de 250 personnes de toutes origines; artistes, activistes, sans-papiers... Ruben Desiere décide d'y tourner un film avec certains occupants, basé sur le roman Cosmos de Witold Gombrowicz. Mais la menace d'une expulsion prochaine enfle,…
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L’esprit des lieux
Comment éveiller un regard et la pensée qui l'accompagne, à une autre sensibilité, une autre compréhension ? Comment faire voir et saisir ce qui jusqu'alors se tenait enfoui sous les évidences du quotidien ? Certains cinéastes continuent d'expérimenter des façons de mettre en scène ces questions comme autant de chemins de traverse qui vont du connu vers l'inconnu. Avec son dernier film, La Corde du Diable, Sophie Bruneau rejoint ceux là qui réussissent à nous faire vivre le cinéma comme une aventure où le risque de changer prend toute son importance.
Au point de départ du film, la proposition semble claire : raconter…
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Reliques de guerre(s)
Présenté au dernier festival de Rotterdam, le premier long métrage d'Isabelle Tollenaere s'impose par une maîtrise plastique rare. En quatre chapitres, la réalisatrice se met en quête de la guerre, des batailles. Ou de ce qu'il en reste. De leurs traces.
À travers des paysages ruraux, elle nous emmène dans un voyage étonnant, parfaitement cohérent, où loin des guerres actuelles, se rejouent celles du passé, et particulièrement la Seconde Guerre mondiale. Et à travers elles, une forme de présent. Détruire un obus, jouer aux prisonniers de goulags, réaménager des bunkers en étables ou faire gonfler…
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La Vie d'un héros super
Après la réussite critique et publique de Une Vie de chat (2010), le duo de réalisateurs Alain Gagnol (scénario) et Jean-Loup Felicioli (création graphique) propose une relecture inédite et intimiste du super-héros américain. Ouvert par un générique au graphisme old-school et mystérieux, leur second long-métrage d'animation s'impose par une esthétique simple et poétique, un rythme narratif prenant et des thématiques fortes.
Léo, un garçon de onze ans, est atteint d'une maladie grave. Il doit se rendre fréquemment à l'hôpital et y subir de lourds traitements. Un jour, il découvre sa capacité…
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Présenté au FIFF 2015, dans la sélection "Regards du présent", le portrait de Chantal Akerman que nous livre Marianne Lambert nous touche par sa simplicité, sa justesse. Il est le fruit d’une complicité, longuement nourrie, éprouvée dans le travail. Chantal Akerman s’y livre d’une manière directe et vivante, avec un grand sens de l’humour. C’est ainsi qu’on la découvre au quotidien, dans une relation joyeuse et maîtrisée tout à la fois avec Marianne Lambert qui la filme et l’écoute, se laisse guider par elle, la devance parfois par la pertinence de ses questions. Le choix des extraits de films trace une ligne claire à travers la filmographie de… Lire l'article
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Il y a 40 ans tout juste, Chantal Akerman osait Jeanne Dielman, quelques heures dans la vie ordinaire d’une ménagère bruxelloise : cuisiner, faire le lit, se coiffer, mettre la table, ouvrir et refermer la soupière… un film honni et adulé, une bombe à retardement déroulant de façon imparable un enchaînement de rituels répétitifs, jusqu’à ce qu'advienne l'inexorable.
Aujourd'hui, avec No home movie, la cinéaste met une autre ménagère bruxelloise au cœur de son film, sa propre mère, et nous flanque une fois encore sous le nez la banale monstruosité du quotidien.
C'est une chose fragile, un arbre. Fouetté par le vent, il faut un peu…
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Tapin
Il y en avait des mots pour la nommer, pour nommer celle qui arpente les trottoirs, qui « offre» son corps… des mots jolis, belle de jour et belle de nuit, des mots gourmands, cocotte et gourgandine, des mystérieux, courtisane et hétaïre, ou des joyeux, fille de joie. Cypria Donato a choisi pour titre un seul mot posé là, sans ornements, comme à nu : Putain.
Qu’est-ce qu’un corps ? Des organes reliés entre eux, des énergies qui circulent, des muscles qui permettent de le mouvoir… des pulsions, des impacts, des battements, des spasmes que Cypria Donatao nous livre ici dans des couleurs hyper saturées. Il y a peut-être encore autre chose, une substance non-élucidée,…
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Au crépuscule d’une vie de Sylvain Biegeleisen a fait l’ouverture du festival des documentaires en Suisse, Visions du Réel, le 18 avril 2015. Il était également présenté à Louvain, au Festival Internationai du film documentaire, Docville, le 2 mai et maintenant, en octobre au FIFF de Namur 2015, dans la séction "Ragards du présent".
« Quand ma mère tomba gravement malade, écrit Sylvain Biegeleisen, son médecin nous fit comprendre que ses jours étaient en danger. Je suis venu lui faire un dernier adieu, mais à ma grande surprise, elle restait présente parmi nous. Je décidai alors de partager avec elle ces jours, ces mois d’incertitude et de mystère. »
Un…
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Qu'ils sont beaux les totems du fils du hibou
Hier soir, au cinéma Le Parc, à Liège, moi, Isatis source vive, je suis retombée une quinzaine d'années en arrière quand les spectateurs, côte à côte, se sont mis à entonner la ronde des totems. Réminiscence d'une époque où, réjouie, je préparais mon énorme sac à dos, surmonté d'un écusson des Black Sabbath, impatiente de partir au camp. Quitter la maison, les parents, le quotidien douillet pour s'immerger dans un autre monde, celui des feux de bois, des saucisses purée compote, des toilettes nature, des tiques, des pilotis.
Hier soir, Christophe Hermans m'a permis…
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Joli coup de pelle aux méchantes idées reçues.
Découvert l'an dernier au FIFF de Namur 2014, 7, rue de la folie, le premier long-métrage de fiction de Jawad Rhalib semblait un petit film tourné en liberté, sans grands moyens, dans l’attente du démarrage de l’Insoumise, projet plus ambitieux pour lequel le réalisateur avait obtenu un financement institutionnel. Il se révèle en fait un véritable film d'auteur, basé sur un scénario soigneusement écrit, peaufiné à différents niveaux de lecture, et traitant de thèmes graves sans trop se prendre lui-même au sérieux. Une vraie surprise, car le pitch semblait planter le décor…
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Entre chiens et loups
Un soir, un dîner, une famille. Avec son premier long-métrage, Antoine Cuypers s'attaque à un canevas devenu presque un genre cinématographique en soi. Et comme souvent, dans ce genre-là, si le comique n'est pas poussé à l'extrême, c'est le règlement de compte familial qui prend le dessus version tragique. Présenté à l'ouverture du 30ème Festival du Film Francophone de Namur, Préjudice scrute la limite entre normalité et folie quand l'amour-à-mort s'en mêle. Avec maîtrise, Cuypers déroule une partition qui va crescendo autour des nœuds familiaux, de leur emprise et de leur violence sourde. Ça glace…
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En compétition nationale de courts métrages au FIFF de Namur 2015
Que peut-il bien y avoir derrière cette porte ? Et celle-ci, qui mène à celle-là, qui mène encore à une autre ? L’enfant cherche, l’enfant explore, l’enfant se perd, l’enfant veut connaître le monde qu’on lui cache…
À Anima cette année, derrière la porte, deux prix attendaient Sacha Feiner et Chloé Morier pour leur très réussi court métrage fait « maison » Dernière porte au Sud.
« Le Monde…il est très grand.C’est des étages,reliés par des escaliers.Les étages…c’est des pièces…
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Seuls, les hommes
Ni le ciel ni la terre était présenté à Cannes dans la sélection parallèle de La Semaine de la Critique. Il est reparti avec le prix de la Fondation Gan, qui consiste en une aide à la diffusion. Il revient en compétion Première oeuvre de fiction au FIFF de Namur. Premier long-métrage de Clément Cogitore, Ni le ciel ni la terre, coproduit par Tarantula, met Jérémie Rénier au premier plan, dans le rôle d'un capitaine planté avec ses troupes en Afghanistan, en poste près des lignes rebelles tenues par les talibans.
Co-écrit avec Thomas Bidegain, présent à Cannes à la Quinzaine avec son tout premier passage derrière la…
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En compétition nationale de courts métrages au FIFF de Namur 2015
Les fleurs sauvages
Le sommeil des amazones raconte l'histoire de jeunes filles que la violence d'un parcours intime a failli mettre sur le flanc. Mais au lieu de crever comme des animaux blessés sur le trottoir mouillé, elles se redressent, tenues par leur rage, leur fierté, et surtout la force de leurs liens. Porté par cinq comédiennes magnifiques et émouvantes, Le Sommeil des amazones déploie sa matière narrative avec beaucoup de finesse pour capter la beauté sauvage et vivante d'une bande de filles qui se portent et se soutiennent. Deux fois élu par la presse, d'abord au Brussels Shorts Films Festival puis au Brussels…
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