
Lire l'article
Qui dit Stéphane Aubier et Vincent Patar pense aussitôt à la saga hilarante des Pic Pic & André Shoow, dont ils présentaient en même temps le quatrième épisode moins un. Peut-être se rappelle-t-on aussi de l'excellente famille Baltus, accueillant un méchant Saint-Nicolas et courant, guillerette, s'asseoir sous le chapiteau d'un cirque tenu par un sadique. Alors, pour prendre tout le monde à contre-pied et éviter les premiers ricanements d'un public soupçonneux et critique à l'égard d'un début d'industrialisation (ouf !), le duo de choc s'est associé à Vincent Tavier - qui fut, en compagnie de Remy Belvaux et autres Benoît… Lire l'article
Lire l'article
La vie en rose...foncé
Dans un décor bancal et décalé vit Lara, une femme ravagée par le manque d'amour (Edith Le Merdy, beaucoup trop rare, livre une fois de plus une formidable composition). Pour ses 40 ans, elle décide de s'offrir à domicile les services de Joe, un stripteaseur. Elle rêve de vivre avec lui un amour intense et passionné, mais Joe est uniquement intéressé par l'argent qu'il est venu gagner et refuse d'entrer dans le fantasme érotico-romantique de Lara.
Repoussée une fois de plus, cette dernière commet l'irréparable et tue Joe. Elle conserve le cadavre et projette sur lui ses fantasmes de vie de couple, ce qui ne va pas sans inconvénients…
Lire l'article
Lire l'article
Mélodie de l'amour
Adoptant la forme ultra-casse-gueule d'une comédie musicale, Rachid et Martha est un petit bijou de réalisation. Hommage au Jacques Demy d'Une chambre en ville et des Parapluies de Cherbourg, mais également nourri de références à l'Opéra de quat'sous de Bertolt Brecht, ce court métrage pétillant et grave, pétri d'émotions vraies, témoigne d'une soufflante maîtrise technique.
Le film débute par l'arrivée de Martha (Joëlle Camus) dans le salon de thé-restaurant d'Aimée (Françoise Lebrun). Arrivée aussi remarquable que dynamique. "Femme battue sans mari", Martha la jolie blonde à…
Lire l'article
Lire l'article
"Il y a deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas satisfaire son désir, et l'autre de le satisfaire." Oscar Wilde
Dernière oeuvre au noir d'un réalisateur à la filmographie un peu à part dans notre paysage audiovisuel (voir " Belgiq'kitsh "), Mal aimé n'y va pas par quatre chemins : Richard Olivier pousse la lourde porte de ces endroits glauques et souvent clandestins que les nostalgiques des masses et armures ont rebaptisés " donjons ", antres du sadomasochisme et autres pratiques sexuelles marginales ou déviantes selon les uns ou les autres, et qui - de l'avis de M. Serge André, éminent psychanalyste bateau interrogé dans le sens du poil dans…
Lire l'article
Lire l'article
Lors de la projection des courts métrages de fin d'étude, de l'INSAS, en juin dernier, aucun dossier de presse n'était disponible. Sans fiches techniques, pas d'article possible, mais ce n'était que partie remise : champagne et excellent vin rouge - comme il est de coutume rue Théresienne -, ce mardi 16 novembre avait lieu la soirée officielle, qui, il faut le préciser, avait réduit sa programmation aux cinq courts produits exclusivement par l'Atelier local. Si la qualité était au rendez-vous, nous avons choisi de ne vous parler que de deux coups de coeur.
Sur Québec Air...
Joëlle Bertossa a une maman pas tout à fait comme les autres. La jeune cinéaste, absente…
Lire l'article
Lire l'article
" Les mauvais Nic-Nac sont ceux avec du sucre sur le biscuit ", me chuchote une gamine.
Effectivement : jaunes, roses ou blancs, ils débarquent pour envahir la terre et procéder à de jouissives expériences sur le cerveau des humains. Quand ils en ont un. D'un bout à l'autre, croquée par la naïveté sautillante de son trait, la délicieuse dérision d'Alexis Vockaer aura suscité le fou rire général. Pas de prix, pourtant, peut-être parce que d'un bout à l'autre, il n'y a jamais que moins de deux minutes.
Lire l'article
Lire l'article
Respecter le réel n'est pas en effet accumuler les apparences, c'est au contraire le dépouiller de tout ce qui n'est pas l'essentiel, c'est parvenir à la totalité dans la simplicité." André Bazin. Qu'est-ce que le cinéma?
Hic et Nunc
Le premier plan nous montre l'ouverture des portes du Petit-Château le matin (une ancienne caserne de l'armée belge faut-il le rappeler). Pano sur l'intérieur. Derrière la vitre d'un guichet, un homme nous dit : "Je m'appelle Jean-Claude, je travaille au Petit château". En off : "Mon badge, s'il vous plaît? - Quelle chambre? - 227". Contrechamp sur un candidat-réfugié demandant son passe-droit…
Lire l'article
Lire l'article
A Charleroi, on est loin des fastes des aventures de Kipling (qui terminait ses histoires avec cette célèbre phrase), ce serait même plutôt tendance Zola avec des conditions sociales effrayantes, un habitat dégradé, peu d'emplois et peu d'espoir de jours meilleurs.C'est du moins ce que veut nous faire palper Miel van Hoogenbemt qui est allé à Farciennes, Châtelet, Couillet, Courcelles et autres banlieues de Charleroi filmer les espoirs et désespoirs de six couples très différents.Sandrine qui rêve de devenir coiffeuse et Daniel qui ramasse les papiers; Maryline agente de prévention et de sécurité et Thierry qui estime ne pas valoir plus qu'un cafard, Saïd et…
Lire l'article
Lire l'article
Famille, je vous aime
Ah, la famille ! C'est le filtre à travers lequel, enfant, on appréhende le monde ; et même lorsqu'on a grandi et qu'on s'en est affranchi, elle reste la référence des valeurs et des affections. Sans doute, il y a huit ans, lorsqu'elle a commencé à filmer ses petites conversations familiales armée de sa caméra d'amateur, Hélène Lapiower se doutait-elle peu que ce parcours l'amènerait après des heures de parlotes et des kilomètres de bande vidéo à ce film de 72 minutes, hanté par les trois questions ontologiques (D'où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ?), version Lapiower.
A sa suite, on découvre…
Lire l'article
Lire l'article
Nord/Sud
Etats-Unis, Texas, une certaine idée du Sud, collective et banale comme un puzzle troué de clichés disparates qui nous livre une géographie carte postale organisant une image culturelle de l'autre, réductrice et sécurisante : clichés ces mamas noires rebondies et qui se souviennent du temps de l'esclavage, clichés ces flics blancs propres, efficaces et emballés dans un drapeau, clichés ces noirs chrétiens voués aux négro spirituals et à l'apologie d'un Lord libérateur, cliché cette présence du klan, des red necks et cette suprématie arienne d'un Dieu blanc et vengeur...
Sud, le dernier film de Chantal Akerman, sacrifie à cette…
Lire l'article
Lire l'article
En 1933, Henri Storck et Joris Ivens réalisaient Misère au Borinage, véritable pavé dans la mare de la paix sociale chère à la bourgeoisie d'alors. Ils y soutenaient les revendications et les luttes d'une classe ouvrière vampirisée par les barons du charbon et dénonçaient les conditions de vie misérables des mineurs.
Soixante-cinq ans plus tard, Patric Jean revient sur les lieux du tournage de Storck et Ivens. Ces lieux, il les connaît bien, il y a vécu une partie de son adolescence mais aujourd'hui, les images de Misère au Borinage plein la tête, il les regarde autrement et le choc est total. Là où il pensait la misère disparue, il la retrouve plus présente…
Lire l'article
Lire l'article
La poésie de la benne à ordure
S'il n'est pas de sot métier, comme on dit, il en est qui prêtent sans doute moins à rêver. Qui aurait l'idée, par exemple, de faire un film sur les éboueurs, ces damnés qui nous débarrassent de nos déchets, qui rendent la ville vivable, sans trop de germes ni de rats, et que personne ne regarde jamais ? Eh bien Jean Christophe YU l'a fait.
Avec le souci d'aller vraiment à la rencontre des êtres humains qui, dehors par tous les temps, s'accrochent à l'arrière des camions dans la grisaille furtive des petits matins. De par le sujet, on n'échappe pas à un petit côté "Strip-Tease",…
Lire l'article
Lire l'article
Autre méthode pour débrouillards aux poches trouées : ficelé à coup de petits billets de mille balles par cent vingt (!) producteurs, l'artisanal Travellinckx de Bouli Lanners.
Avec un culot qui n'a d'égal que son intelligence, le film s'attaque au souvenir noir et brûlant d'un fait (vraiment) réel - l'évasion d'un certain Dutroux - et à la soudaine prise de conscience de l'homme ordinaire : asthmatique, hypocondriaque et contaminé par l'amiante de son radiateur.
Braqué sur sa propre petite personne et sur le ridicule testament vidéo qu'il adresse à des parents qui ne m'aimaient pas, Didier arrête sa camionnette entre deux…
Lire l'article
Lire l'article
Démoli par les Cahiers et méprisé par Le Monde des emmerdeurs qui y auront vu, sans doute de trop près, le reflet de leur impuissance, Une liaison pornographique de Frédéric Fonteyne a pourtant, dit-on, été chaudement applaudi par le public vénitien...Ni noms, ni adresses ni numéro de téléphone. E.B.J. : écrire bureau journal ! Dans un rôle sur mesure qui vient d'ailleurs de lui valoir le prix d'interprétation féminine à la dernière Mostra de Venise, Nathalie Baye touche à l'âge mûr : toujours jolie et prête à réaliser son fantasme secret, elle jure que c'est la première fois qu'elle… Lire l'article
Lire l'article
Le premier long métrage de Willem Wallyn, Film1, est une farce noire et grotesque, nourrie de cynisme et de dérision. Sous des allures de polar mâtiné de politique-fiction, il s'attaque à la crasse journalistique et à l'ordure judiciaire pour mettre à mal cette prétendue morale sociale derrière laquelle chacun se cache tout en se leurrant.
Construit autour de deux procès, Film 1 ne juge pas, il malmène. Pendant qu'au Palais de Justice, la Belgique sanctionne l'affaire Agusta-Dassault, un avocat intègre, pour se venger d'un journaliste qui l'a publiquement humilié, l'enlève, le séquestre et cherche dans sa vie privée de quoi le juger et le salir…
Lire l'article