Une plongée dans l’esclavagisme au Congo de la fin du 19e siècle. C’est ce que nous raconte Nkondi (2024) réalisé par Frederik Palmaers, Michael Palmaers et Daniel Cattier. Un court-métrage tragique tant par son sujet qu’impressionnant par son visuel. Dès la première image, on découvre, dans la brume sombre de l’avenir du peuple congolais, des corps qui placent des rails de train.
Très vite, un homme essaie de sauver sa vie sans y parvenir. C’est un groupe isolé qui pêche son corps pour le transférer dans le Nkondi, un des fétiches du peuple Congo. Cette idole mystique a pour fonction de repousser les malfaiteurs ou les ennemis, et ce, en enfonçant un clou pour…
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Écrit et réalisé par Caroline Poisson dans le cadre de l’appel à projets Microfilm de l’atelier de production Camera-etc, Mare nous plonge dans les cauchemars glaçants d’une enfant le temps d’une nuit, où se côtoient chevaux démoniaques, monstres carnassiers et bonbons gluants.
Tout de rouges construit, Mare se déroule au travers des pérégrinations oniriques d’une jeune protagoniste, qui tournent rapidement au cauchemar. Un monde peuplé de créatures étranges, bondissantes et glauques, qui s’assemblent et se désassemblent pour mieux nous terrifier. Ainsi, nous découvrons dans Mare un golem assassin au fond d’un puits poisseux, un étalon…
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Transe/fusion
Anx (Matthieu Sampeur) et Cassandre (Edith Proust, de la Comédie française) se rencontrent en soirée. Il est introverti, elle est fantasque et aventureuse. Il est maniaque de l’hygiène, elle est bordélique… Le jour suivant, un virus transmissible uniquement par le regard, qui, par métamorphisme, fusionne les humains aux objets, commence à se répandre sur toute la planète. Cass se réfugie chez Anx, un peu réticent à l’accueillir. Alors que les gouvernements confinent à tout va et que le monde extérieur sombre dans la folie, les amants apprennent à vivre ensemble, s’aiment en attendant le pire, terrés dans leur appartement exigu, communiquant…
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Ce triple portrait en noir et blanc de trois frères du troisième âge est l'occasion d'entendre des récits de vie à la fois nostalgiques et philosophiques.
Frère du milieu, Dirk est aussi le plus bavard et le plus optimiste. Il est la voix off du film, tel le narrateur qui raconte l'histoire de sa famille et qui dépeint ses deux autres frères, leur caractère et les liens qui les unissent au-delà de la fratrie. Entre ses poules pondeuses, ses chicons et sa peinture, il disserte à tout va, déployant un discours lumineux et joyeux.
Herman, l'aîné, est d'un tempérament plus sombre et nettement plus pessimiste voire d'un mauvais caractère. Sa manie est de…
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Jean-Stéphane Bron signe un thriller diplomatique passionnant et affûté dans les coulisses feutrées et tumultueuses d’une rencontre internationale sur le nucléaire iranien.
"Ce n’est pas une négociation fondée sur la confiance. Soyez sans pitié !"
On connaissait le talent de documentariste du cinéaste suisse Jean-Stéphane Bron pour s’immerger en profondeur de l’autre côté du miroir, dans ces lieux invisibles au grand public où sont façonnés les lois (Mais im Bundeshuus : Le Génie helvétique) ou les spectacles (L’Opéra), et à s’emparer de sujets politiques (L’expérience Blocher) et de luttes symboliques de portée…
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Julien Menanteau se distingue avec un premier long percutant et authentique, plongeant en fiction dans la face cachée des écuries et des rêves de gloire sur les champs de courses.
"C’est le prix à payer quand on fait ce métier." Dans de nombreux univers professionnels contemporains, la compétitivité règne avec son lot de réussites et de dérives toxiques, mais elle est rarement poussée autant à son paroxysme que dans le sport de haut niveau. Car sur la pure passion personnelle peuvent se greffer violemment l’ambition et l’addiction à la victoire, les perspectives d’ascension sociale et les pressions des entourages, le tout sur fond d’enjeux financiers.
C’est dans ce…
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Un huis clos à cœur ouvert
Dans Demain, si tout va bien, Ivan Goldschmidt embarque Virginie Hocq, Bérangère McNeese, Olivier Massart et David Macaluso dans un road trip en ambulance aussi tendre qu’imprévisible. Entre aveux en cascade et collisions émotionnelles, cette comédie dramatique nous entraîne dans un trajet mouvementé, où les cœurs vacillent, les langues se délient et les vérités dérapent.
Virginie Hocq capte la lumière dès les premières minutes, dans un rôle à la fois candide et solaire, débordant d’une énergie presque contagieuse. Face à elle, Bérangère McNeese incarne un pendant plus sombre : une…
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Dans le cadre de sa formation en alternance, Siméon passe le début de la semaine dans une maison de retraite, où il se professionnalise dans les soins aux personnes âgées. Très vite, il constate que sa perception du professionnalisme n’est pas la même que celle qu’on lui enseigne, qu’il s’agisse de ses formateurs ou de ses collègues. Cette expérience est pourtant fort enrichissante, pour lui comme pour les résident·es qui partagent son quotidien.
Siméon un est jeune homme d’origine dominicaine, qui vit avec sa mère et son frère dans un appartement à Gand. La journée, il est en cours ou à la maison de retraite ; le soir, il livre des repas sur son…
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Dans Femmes prêtres, vocations interdites, Marie Mandy propose un documentaire engagé qui interroge la place des femmes dans l’Église catholique. À travers des témoignages puissants et une analyse éclairée, le film dévoile les mécanismes du Vatican qui perpétuent l’exclusion des femmes du sacerdoce, tout en soulignant les répercussions sociétales de cette marginalisation. Une œuvre nécessaire qui invite à repenser les traditions et à ouvrir un débat fondamental sur l’égalité des genres au sein des institutions religieuses.
À travers les rencontres et les prises de position de plusieurs femmes, Marie Mandy réalise une véritable…
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Violaine de Villers, connue pour de nombreux documentaires faisant voyager du Rwanda à la Chine jusqu’à l’Eglise Saint-Loup de Namur, suit dans Je comme un Jeu l’artiste Benedicte Davin pour explorer les linéaments de ses performances. Il en ressort un documentaire étonnant et désarçonnant, plongeant dans les profondeurs du corps et du langage.
Violaine de Villers, à la filmographie d’une richesse et d’un éclectisme manifeste, suit dans Je comme un Jeu l’artiste Benedicte Davin. Ce n’est pas la première fois que cette dernière apparaît dans un film de la réalisatrice. On pouvait déjà l’apercevoir dans la Langue rouge, un autre documentaire dépeignant…
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Belge d’origine capverdienne, Carlos Yuri Ceuninck est parti au Cap-Vert où il a rencontré Quirino, un vieil homme septuagénaire habitant d’un village abandonné et qui lui inspira aussitôt un film. Ce film, c’est Omi Nobu, un joyau brillant au cœur de paysages désolés.
Dans un village abandonné depuis trente ans, résidait Quirino Rodrigues, un vieil homme accomplissant son quotidien dans une solitude uniquement interrompue par les voix de son poste de radio. Le cernaient des paysages vertigineux rythmés par des formations rocheuses hérissées jusqu’à le réduire à la plus simple modestie d’un homme témoin des affres du temps. L’accompagnaient…
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Ce moyen-métrage documentaire est une plongée inédite et poétique au cœur d'un élevage de moutons en terre limbourgeoise. À travers le regard de deux éleveurs, nous découvrons un monde insolite où les animaux prennent une place de premier ordre. Loin d'être la chronique quotidienne du travail d'élevage ovin, le film s'aventure dans l'abstraction avec très peu de paroles et très peu d'explications.
Alors que le loup rôde et crée des dégâts considérables et coûteux, la caméra nous positionne au plus près des moutons. Les gros plans sur leurs gueules et leurs yeux ainsi que l'importance sonore de leurs souffles…
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Le cri de la roche
Un conte folklorique dans lequel une famille normale, les Robson, ayant emménagé en 1971 dans la petite cité de Hexham avec deux jeunes garçons, est terrorisée par une série d’événements paranormaux. Cela commence lorsque les enfants déterrent dans le jardin deux mystérieuses petites pierres d’environ 6 centimètres sur lesquelles apparaissent des visages. Fiers de leur découverte, ils exposent ces drôles de statuettes sur la cheminée. Or, le lendemain, les pierres ont changé de place… Dès lors, la quiétude de la famille ne sera plus jamais la même. Un froid surnaturel s’installe dans la maison. La nuit, ils entendent quelqu’un…
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Un territoire, des voix, une mémoire
Road to Nowhere s’ouvre sur une légende inuite : le renard crie "Tartut", la nuit, et le corbeau "Quamat", la lumière. Une lumière boréale fend alors l’obscurité du ciel arctique. Dès les premières images, le film installe son récit sous le signe du contraste et du symbole. "After the darkness comes the light" devient une promesse, ou peut-être une question. Caroline D’hondt nous emmène au bout du monde, là où convergent des communautés en quête de survie. Un lieu de rupture, où les Inuits font face à un colonialisme contemporain qui fragilise leur culture, leur territoire, leur langue. Existe-t-il une route, même…
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Entendre Élodie Lélu aujourd’hui et rentrer dans son intimité, dans ses rêves et dans ses espérances au travers de sa voix douce et souriante est profondément beau comme profondément triste. Disparue en août dernier, la cinéaste livre avec ce Rêve des cigognes son dernier film. Un documentaire où sa voix s’associe à celles de nombreuses personnes ayant suivi un parcours de procréation médicalement assistée (PMA), pour nous conter ce rêve tantôt doux, tantôt amer, qui parfois se transforme en réalité.
“On voulait faire de cette création une belle histoire”, annonce la cinéaste dès le début de ce parcours audiovisuel,…
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