Dès le départ, on se croirait en pleine séance de shibari pour pauvre dinde de Noël. Une femme, ma foi d'un assez beau gabarit, encorde avec moult gestes la volatile déplumée, dénotant même d'une certaine passion pour la chose. D'ailleurs, cette passion se ressent entre les parents de la femme en question et, également, au sein même de la fête de famille qui se tient à côté du sapin et des petits fours. La distribution des cadeaux est originale et notre encordeuse savoure le sien : Comment réussir sa vie, un véritable best-seller aux Editions je ne sais plus trop bien. Alors franchement, on ne comprend pas très bien pourquoi elle a quelques idées…
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Nous arrivons dans un meeting politique gigantesque à la gloire d’Emmanuel Macron peu avant les élections présidentielles françaises de 2017. Pierre est debout dans cet énorme chaos organisé où il est bien difficile de se faire une opinion comme cela l’aurait été sur la qualité d’une chanson dans un concert de Johnny Halliday.
Pierre loue une chambre d’étudiant chez Francine, une dame d’un âge très respectable et pas au mieux. Il y bénéficie apparemment de conditions avantageuses en échange de quelques services. En dehors des moments d’étude, les deux se parlent et tissent un lien bienveillant malgré le décalage des générations…
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Illustration Gwendoline Clossais
Une main effleure des vêtements pendus à des cintres de magasin lorsqu'elle s'arrête sur un tissus bleu. On n'est pas loin du Cri de la soie. La très regrettée Marie Trintignant y érotisait les tissus qu'elle caressait suavement. Le tissus bleu subit le même sort et c'est d'autant plus troublant que c'est la main d'un homme qui éprouve sa douceur. Il s'agit d'une combinaison plutôt classique qu'une vendeuse emballera précautionneusement.
En attendant, l'homme semble très embêté lorsque son téléphone le sort de sa rêverie et, chose curieuse, il ment à la femme qui lui parle.
L'homme…
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Illustration: Gwendoline Glossais
Voilà une bonne dose de grains de maïs qu'on verse dans un déversoir (c'est raté pour les pop-corns) et qui vont finir bien alignés dans un champ. Puis, dans une caisse, sorte de boîte à outils de luxe, un nombre plus petit de grains qui d'apparence n'ont rien de différent de ceux qu'on a déjà semés. Pourtant, nous sentons la gêne de celui qui va les mettre en terre. Avec précaution, il délimite un quartier résidentiel de ce champ, tend une corde jaune et y va comme d'autres le font avec le riz, grain par grain, à la main (bonjour le dos).
Pas plus différent que son voisin, le plant de maïs qui en est sorti…
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Illustration Gewendoline Clossais
Une voiture dans la nuit avec à son bord cette femme et cet homme qui se parlent, dont on n’entend rien, sinon qu’une main sur la joue de cet homme lui montre un attachement, une tendresse. A son tour, il accueille cette main avec bienveillance et douceur. Il l’embrasse. Les voitures se croisent, les phares font mal aux yeux, la fatigue se fait sentir.
Une femme rentre chez elle complètement trempée par ce temps de chien. La babysitter lui donne quelques infos sur la petite Léa qui dort à l’étage et prend congé. La maison devient d’un coup trop grande.
Ces deux femmes sont amies. Terriblement attachées l’une à l’autre, très complices. Leurs regards…
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Illustration Gwendoline Clossais
Nous sommes en eaux troubles, dans un liquide pas tout à fait clair, un peu opaque, où il y a de la matière en suspension, des effluves un peu sombres comme lorsqu’une encre se disperse. Puis, sur une table, se trouvent deux verres. A l’opposé, l’eau y est claire, limpide. Nous nous trouvons dans une pièce qui semble préparée pour un interrogatoire avec une petite caméra sur pied qui immortalisera ce qui va s’y dérouler. Une jeune dame noire y déambule tout en téléphonant. Elle feuillette un dossier. Une jeune femme au visage dévasté est amenée et s’assied. Une certaine tension est perceptible mais il n’y aucune…
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Illustration Gwendoline Clossais
Si on s’intéresse à la Finlande et à ses saunas, il est nécessaire de connaître ce qu’est la vihta ou vasta. C’est un bouquet de branches de bouleau, à feuilles odorantes et parfumées, avec lequel on s’évente ou on se flagelle dans le sauna, selon l’humeur du jour. Du coup, à propos d’humeur, il y a de quoi se poser des questions sur son avenir lorsqu’on fait partie d’une petite PME et qu’on se fait absorber par une nettement plus grosse boîte lors d’une OPA néanmoins amicale. Cela rejoint la préoccupation du nouveau boss de cette petite entreprise qui délègue à un GO créatif le soin de rassurer…
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Illustration Gwendoline Clossais
Sur une table, il y a, coincé entre deux mains d’un âge mûr, comme un carnet de poésies à la couverture un peu naïve et un petit cadenas pour le fermer. Mais en l’ouvrant, il apparaît des textes dont la lecture trahit la grande maturité de la jeune fille qui les a écrits. La femme qui tient aujourd’hui ce carnet entame une rencontre avec elle-même sur le chemin d’une réflexion dont l’aboutissement n’arrivera peut-être jamais malgré tous les indices qu’elle a éparpillés comme un petit poucet. Le trajet qu’a pris son chemin identitaire est parsemé de doutes tout en trouvant au fur et à mesure un accomplissement…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Dès le départ, les lettres blanches du générique écrites de manière manuscrite donnent à penser que le film va assumer une grande spontanéité entre les gens, leurs tons et les événements. Pour commencer, il y a la route à faire en voiture, vers le soleil, vers un rendez-vous, en descendant vers le Sud tandis que d'autres montent vers le Nord. En tant que saison, l'été n'est en fait qu'une petite pause temporelle sur un agenda. Ce sont trois mois comme pour les autres saisons mais ses caractéristiques ne durent pas autant de temps. On pourrait penser qu'elle s'invite à l'improvisation comme lorsqu'on manque…
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Illustration : Gwendoline Clossais
On découvre d'abord, fumant une clope au volant de sa voiture, un premier personnage tatoué aux airs de caïd. Puis, à la séquence suivante, un second, plus vieux, aux cheveux et à la barbe gris qui entre dans un studio d'enregistrement. Il constate qu'une bande son tourne et que des appareils sont allumés. Contrarié, il appelle alors un troisième homme qui est allongé là sur un canapé un casque sur les oreilles, Murphy, et le vire aussitôt du studio.Murphy est un type enveloppé plutôt bizarre qui s'est visiblement déjà introduit plusieurs fois dans le bâtiment pour écouter des bandes son. Arrive alors…
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Illustration Gwendoline Clossais
Tout d'abord des paroles qui expriment des découvertes sensorielles. Ici une odeur, là des couleurs : rouge, mauve, gris, blanc... Un jeune homme semble se cacher derrière un tronc de bouleau. Il nous fait face tout à coup en nous regardant, hilare. Il a les mains sur l'arbre comme s'il lui faisait une demi-étreinte. Ensuite, ils font corps. Les mains poursuivent leurs caresses, le jeune homme écoute le tronc, y pose sa tête comme il le ferait sur une épaule. Le lien est indescriptible et à la fois terriblement émouvant. La sensibilité particulière de Frédéric nous convainc qu'il existe quelque chose dans ce long bois à la stature…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Un homme qu'on suit de dos avance d'un pas constant, des petits écouteurs dans les oreilles, au son d'une musique classique relevée par une voix féminine soprano à la clarté quasi divine. Il poursuit son avancée dans un couloir d'hôtel. On le devine bourru, un peu genre rugbyman brut de décoffrage mais néanmoins sensible. Quand il finit par percevoir des cris, il applique sur la porte une clé digitale, entre dans une chambre où une jeune femme s'accroche avec un type gras du bide. Il la prend rapidement par-dessus l'épaule et, hop, ils s'en vont. Lui, c'est le garde du corps bien bâti et taciturne. Elle, c'est la pute, fine,…
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Illustration Gwendoline Clossais
Visages sombres, un couple en voiture écoute distraitement la radio. Rien à se dire. La speakerine annonce une dédicace et la femme est persuadée qu'elle vient de son homme qui nie. Lui, c'est bien Lucien, mais pas le Lucien de la dédicace ! Il gare la voiture. Ça sent le retour chez soi, la bonne humeur en moins. Pour cause, ils auraient dû passer quelques jours à la mer mais cela ne s'est pas passé comme prévu. Dans leur maison, leur fils sursaute, et pas que lui..., évidemment surpris par cette présence impromptue.
S'installe alors une réunion de famille, le frère et sa compagne enceinte jusqu'au cou, et aux yeux bien en face des…
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Illustration Gwendoline Clossais
C’est un jour comme il y en a quelques-uns dans l’année, où un événement régulièrement irrégulier est attendu : le retour du père. Pour les deux frères qui se font tirer du lit un peu péniblement par leur maman, c’est assurément un moment important et, pour le plus jeune, un instant particulier qui pourrait être comme celui, fort, de retrouvailles, du genre de celles dont on espère un échange complice et bienveillant d’affection.
Au milieu de tout cela, la maladie des yeux du fils cadet vient perturber cette rencontre. Elle en suggère une intensité différente. Le besoin naturel de l’enfant à vouloir…
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Illustration : Gwendoline Clossais
Un jeune garçon à la chevelure rousse et une truite ne suffisent décidément pas à séduire un producteur qui rechigne à se lancer dans l'aventure d'un projet de film que lui apporte son auteur pour la xième fois. Consterné, épuisé, le réalisateur écoute, ébahi, les nouvelles recommandations de son producteur et, surtout, son idée de recourir à un scénariste de renom, une bête d'écriture dans le milieu. On imagine fort bien le travail et on repense, pour ceux à qui ceci parle, à des souvenirs vécus ou à des anecdotes entendues. Un scénario est une base de travail qui végète…
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