Illustration : Gwendoline Clossais
« La même lumière, la même chaleur, un été pareil à celui de mes souvenirs », ainsi démarre avec une voix off, un curieux opus en noir et blanc, avec un format d'images aux caractéristiques facilement reconnaissables du Super8.
En retournant dans les Pouilles où Mathieu (le réalisateur) a vécu jusqu'à ses 19 ans, il découvre un bidonville sorti de terre par la volonté désespérée des hommes et des femmes, des "saisonniers permanents" qui ont notamment traversé la Méditerranée. Tantôt en images fixes tantôt avec celles qui défilent, l'histoire s'inscrit dans l'univers…
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Illustration Gwendoline Clossais
Sur une envolée instrumentale courte, gros plan sur un homme au sourire énigmatique et au regard droit avec, en arrière plan, des portiques où pendent saucissons et autres cochonnailles. Puis, après un fondu au noir, un plan de forêt où dardent des rayons de soleil qui cachent à peine un homme qui court au loin. Fondu au noir et titre puis un autre homme se lève, engoncé dans un manteau d’hiver et une grosse écharpe, retirant le drap blanc de soie qui le recouvre. Il est sur la scène d’un petit théâtre entouré d’un décor de petits carrelages blancs et s’avance, silencieux, face au public. Après des applaudissements nourris,…
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Illustration Gwendoline Clossais
Face à nous, Inès, 16 ans, est à la recherche d’un job d’étudiant chez Deliveroo, mais sans posséder de vélo. Si la première objection pour ne pas l’engager est relative à son jeune âge, ne pas disposer du moyen essentiel à la livraison des marchandises met fin à ses ambitions. On sent que son cœur est lourd, que ses distractions de quartier ne lui suffisent plus, qu’elle cherche à échapper à des contraintes qui ne disent pas encore leurs noms. Lorsqu’un gamin un peu BCBG traverse le terrain de basket où elle se détend par tout temps et vient à sa rencontre, Inès est interpellée par sa tenue…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Dans cette maison, il y a deux gamines, Anna, 16 ans, et sa mère, à peine deux fois plus. La fille semble être un accident assumé, heureusement pas de ceux que l'on aurait jetés avec force et douleur dans la cuvette des wc. Mais Anna est un enfant doudou. Vous savez ? De ces enfants dont les mères ne peuvent se séparer et qui ne les font pas grandir non plus, qui porte la lourde tâche d'être la mère de leur mère, la copine de leur mère, leur confidente. Evidemment, il découle de tout cela une relation fusionnelle où la notion de grandir n'est pas appréhendée de la même manière de part et d'autre. Du point…
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Dès le début, la musique est mystérieuse et donne naissance à une atmosphère d’outre-tombe nullement trahie par les premières images d’un cimetière. Une vasque renversée au premier plan avec, dans le flou du ciel, des croix phalliques et plus loin un caveau. Apparaissent ensuite des jambes gainées de bas résille qui s’avancent comme celles d’une mannequin en confiance sur ses talons. Après un instant de recueillement, une femme dépose une rose dont la fleur rougeoie dans l’image noir et blanc. Il flotte dans l’air un semblant de Nosferatu, rappelant que les tombes ne cachent pas que des corps morts. On s’attend à voir une pierre tombale qui glisse mais point…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Il y a des lendemains de veille plus difficiles que d'autres. On peut en chercher les raisons mais elles peuvent être tellement diverses et ce n'est pas le propos. Après un sommeil que l'on peut penser de qualité assez moyenne, le réveil fait partie des épreuves satisfaisantes ou non qui ont émaillé la nuit en cela qu'il nous met de facto face à nos responsabilités et à une prise de conscience quasi brutale dès que la vue redevient nette. À savoir : la mise de lunettes sur le nez y est pour beaucoup, ainsi que le renvoi vers l'arrière d'une tignasse si on en possède une. Bref, dès la découverte du drame (parce qu'ici…
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Illustration : Gwendoline Clossais
La Musique
« Laaa musiiiique, je le sais, sera la clé de l’amour et de l’amitié ». D’abord ce titre et cette parole qui pourraient rappeler, à une certaine génération, la consécration de Jenifer en 2002 en clôture de la première édition de la Star Ac’, et puis, le fait qu’elle adoucit les mœurs selon l’expression consacrée et attribuée à Platon, donnent à penser que le film va amener les protagonistes à s’y confronter, à s’en servir.
Première image : un homme et un ado face à une grille qui les sépare d’un terrain de jeu. Un téléphone…
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Illustration Gwendoline Clossais
Les trois premiers plans semblent figer le concept de liberté et son contraire, l'enfermement : une forêt à l'intérieure de laquelle les arbres se dressent laissant des espaces suffisant pour respirer avec, au loin une clairière qui s'annonce et, ensuite, un long couloir peu indiqué aux claustrophobes dans lequel des consignes se suivent signifiant qu'un certain nombre d'individus doivent y enfermer leurs effets. La confirmation qu'on évolue dans un espace contraint ne tarde pas à venir avec la vue d'une chambre d'ado qui est, en somme, une cellule dont l'entrée et la sortie sont soumises à autorisation. Kim, l'ado en question, s'apprête…
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Illustration Gwendoline Clossais
Un personnage bien étrange muni d'une bien drôle de machine marche lentement dans une forêt luxuriante. La machine semble ronronner et l'homme la retient comme si elle risquait de s'enfuir. Elle fait du rase-motte. Sur la tête de l'homme, un drôle de casque lui sert de coiffe. L'ensemble est assez pittoresque même burlesque. Soudain, la tête chercheuse sonne doucement l'alarme. Là, dessous l'herbe, c'est sûr, quelque chose l'intrigue. L'homme se penche et creuse. Il découvre ainsi un cube dont l'étrangeté n'a rien à envier au monolithe de 2001, l'Odyssée de l'espace. En le ramenant chez lui, on découvre…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Lentement, deux escargots se grimpent sur la coquille, dans l'herbe verte à souhait. Puis, sans transition, apparaissent des photos d'amis, une guitare et son ampli, progressivement tout le décor d'une chambre d'ado déjà bien campée. Sur un lit, deux jeunes, tranquilles. L'une, cheveux longs, lit; l'autre, cheveux courts, scrute la première. Son regard détaille petit à petit les parties visibles et érotisantes du corps qu'elle désire. La lente progression du feu en elle est combattue par une timidité toute naturelle. Et lorsque cette dualité plutôt contre-productive est sur le point de se résoudre, voilà qu'une mère…
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Illustration Gwendoline Clossais
Lettres blanches sur fond noir installant le contexte, 1914, chants d'oiseaux, blés qu'un bras de femme coupe à la faux et monte en petits tas. Au loin la terre tremble et est projetée dans les airs sous l'effet d'un obus. La vie rurale se poursuit tandis que la guerre gronde à ses portes. La jeune femme, malgré tout peu rassurée, regarde ; son bébé pleure à côté du chien qui aboie ; elle poursuit hâtivement son fauchage. Comme beaucoup de femmes, elle vit seule. Les hommes sont partis en urgence au combat pour retenir les Allemands qui se sont précipités en territoire belge. La peur est devenue permanente et on comprend que chacun…
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Illustration Gwendoline Clossais
Dans un cadre parfaitement carré, il y a une histoire de famille qui s'ébauche. En gros plan, un homme regarde le mur en face de son lit où trônent de voluptueuses naïades, naturistes de surcroît. Dans la maison de bord de mer, le patriarche donne à ses derniers instants toute l'importance qu'ils méritent en profitant des derniers plaisirs terrestres. C'est le moment de préparer son départ, de réunir les liens du sang, de ramener à la maison familiale les brebis et les moutons égarés ou éloignés. Il vient un moment où nous nous voyons en famille pour fêter les naissances et puis celui où l'on se retrouve autour…
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Illustration Gwendoline Clossais
Dès la première image, des petites lucioles envahissent l’écran et nous composent un petit texte sur un air cristallin, très léger, Belgian Cinema Made in Wallonia Brussels. La chose est normale puisque le film a été soutenu par le Centre du cinéma de la Fédération Wallonie Bruxelles. Ce jingle d’entrée serait cependant bien plus intéressant s’il pouvait s’adapter au film qui le suit. Ainsi, les petites lumières se transformeraient en gouttes de sang quand cela le nécessite et la musique serait un rien plus trash à l’image de celle qui nous accueille juste après la première séquence enneigée…
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Illustration Gwendoline Clossais
Cela démarre sur une image mouvante cadrée au sortir d’un viseur de fusil qui quadrille les environs en plongée. Une femme, un homme qui téléphone, un chien… On sent que quelqu’un va se prendre une prune et puis… PAF… Ça y est ! La munition est partie, a touché quelqu’un près de l’œil. Il reste cependant debout, surpris, retirant ses lunettes et constatant une couleur jaune : une bille de paint-ball ! Puis tout se précipite, une femme enceinte arrive et à peine s’est-elle inquiétée auprès de son compagnon de ce qui vient de lui arriver que les tirs fusent, la couleur se répand. C’est…
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Illustration Gwendoline Clossais
Des bruits très bizarres sur fond noir semblent nous conduire dans un autre monde. C'est plutôt bruyant, sans véritable cohérence. Ça se mélange entre glougloutements de canalisation de baignoire et échos quasi métalliques de gouttes qui tombent de stalactites. Puis, un bruit de bulles et une image trouble nous font lever la tête au-dessus de l'eau. Lorsqu'une jeune femme ouvre les rideaux, c'est à travers l'aquarium classiquement rond d'un poisson rouge qu'on le distingue. Quelques mots nous apprennent alors que les poissons chantent.
Avez-vous déjà écouté votre poisson rouge ? Non, forcément. À part le léger…
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