Illustration Gwendoline Clossais
Noir et blanc, dans le quartier, une ambiance extérieure digne d'un jour de confinement et, sur un meuble, un cadre avec une photo de femme souriante sous un casque de rallye avec faire-part et urne de cendres comme voisinage direct.A voir la tête de l'homme qui regarde cette nature morte, il y a de la dépression dans l'air. Pour cet architecte passionné de rallyes, c'est la dégringolade dans un autre monde, celui des idées noires et de l'incompréhension de ses proches. Cela devient le calvaire lorsque sa jeune filleule lui confie son lapin bélier. Pourtant, c'est connu qu'une personne en forte dépression depuis peu ou longtemps n'est pas à ce qu'elle…
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Illustration Gwendoline Clossais
Un bateau tangue de manière inquiétante avec, à son bord, des étrangers de type africain. Ils sont nombreux, trop nombreux pour cette petite embarcation qui est chahutée tant par son chargement que par les éléments naturels qui l'entourent. Il y a la cabine du capitaine de bord en son centre et attachée à elle une toile, seule protection de fortune contre le soleil ou la pluie. Ceux que l'on voit, beaucoup d'hommes, peut-être des femmes et des enfants cachés quelque part, sont hagards, vêtus de ce qu'ils ont pu trouver de plus chaud. Mais en mer, sans obstacle au vent, le froid peut être ressenti de manière intense. On devine en arrière…
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Illustration Gwendoline Clossais
Voilà que, sur quelques sifflements d'oiseaux, des lettres tombent sur des lignes bien droites formant des mots et un paragraphe blanc sur fond noir. Avec ce mouvement, nous découvrons une phrase de Margaux Laborde et le début de ce très court documentaire.
Un voile couvre une fenêtre et un livre est ouvert sur un lit dont le drap respire encore la chaleur du corps qui l'a couvert. Le livre est éclairé par un rai de lumière du jour.
Tourné pendant le premier confinement, au printemps 2020, ce court métrage réalisé entre deux lectrices confinées et leurs ordinateurs est une bulle sur le mouvement ou le non-mouvement et les différentes postures de…
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Illustation Gwendoline Clossais
D'entrée de jeu, quelques notes claires, comme sorties d'une petite boîte à musique, donnent le ton et accompagnent, quelques secondes plus tard, l'entrée dans le champ, enfin... sur la plage, d'une jeune fille en maillot une pièce, toute décidée qu'elle est d'atteindre l'eau. Avec un plâtre à son bras gauche, elle sautille, atteint une première flaque, avant de prolonger son avance vers les premières vaguelettes. Le regard au loin, comme si elle se plongeait dans des rêves à venir, elle affiche un petit sourire et entame une chorégraphie qui sonne comme un rituel avant d'entrer franchement dans l'eau, l'eau trouble…
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Illustration Gwendoline Clossais
Dans une pièce aux rideaux tirés, une dame âgée seule devant son téléviseur est interpellée par des coups de sifflet stridents. Dehors, dans le parc juxtaposé à l'immeuble où elle habite, un homme tente d'échapper à des policiers mais est vite rattrapé. Quelques coups sont alors frappés à sa porte. Lorsqu'elle ouvre, à hauteur d'homme, rien... Mais accroupi sur le sol, un jeune garçon d'origine étrangère la regarde, essoufflé, apeuré. Solidaire, la dame décide de l'accueillir et tente d'entrer en communication malgré la différence de langue. Rien n'est…
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Illustration : Gwendoline Clossais
Une petite musique à la guitare électrique ouvre le film avant de nous faire rencontrer deux jeunes femmes en plein essayage. L'une aide l'autre, constate que la plus jeune a grossi des seins, semble la rassurer. Elle est certainement déjà passée par là. C'est la préparation pour la première virée, la première boum, une première sortie pour Désirée hors de sa réserve familiale et personnelle. En pleine période sex, drugs and rock'n roll d'aujourd'hui (on n'invente jamais rien de ce côté-là), elle se fait accompagnée par Alexia, plus délurée qu'elle, une post ado déjà…
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Illustration : Gwendoline Clossais
« La même lumière, la même chaleur, un été pareil à celui de mes souvenirs », ainsi démarre avec une voix off, un curieux opus en noir et blanc, avec un format d'images aux caractéristiques facilement reconnaissables du Super8.
En retournant dans les Pouilles où Mathieu (le réalisateur) a vécu jusqu'à ses 19 ans, il découvre un bidonville sorti de terre par la volonté désespérée des hommes et des femmes, des "saisonniers permanents" qui ont notamment traversé la Méditerranée. Tantôt en images fixes tantôt avec celles qui défilent, l'histoire s'inscrit dans l'univers…
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Illustration Gwendoline Clossais
Sur une envolée instrumentale courte, gros plan sur un homme au sourire énigmatique et au regard droit avec, en arrière plan, des portiques où pendent saucissons et autres cochonnailles. Puis, après un fondu au noir, un plan de forêt où dardent des rayons de soleil qui cachent à peine un homme qui court au loin. Fondu au noir et titre puis un autre homme se lève, engoncé dans un manteau d’hiver et une grosse écharpe, retirant le drap blanc de soie qui le recouvre. Il est sur la scène d’un petit théâtre entouré d’un décor de petits carrelages blancs et s’avance, silencieux, face au public. Après des applaudissements nourris,…
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Illustration Gwendoline Clossais
Face à nous, Inès, 16 ans, est à la recherche d’un job d’étudiant chez Deliveroo, mais sans posséder de vélo. Si la première objection pour ne pas l’engager est relative à son jeune âge, ne pas disposer du moyen essentiel à la livraison des marchandises met fin à ses ambitions. On sent que son cœur est lourd, que ses distractions de quartier ne lui suffisent plus, qu’elle cherche à échapper à des contraintes qui ne disent pas encore leurs noms. Lorsqu’un gamin un peu BCBG traverse le terrain de basket où elle se détend par tout temps et vient à sa rencontre, Inès est interpellée par sa tenue…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Dans cette maison, il y a deux gamines, Anna, 16 ans, et sa mère, à peine deux fois plus. La fille semble être un accident assumé, heureusement pas de ceux que l'on aurait jetés avec force et douleur dans la cuvette des wc. Mais Anna est un enfant doudou. Vous savez ? De ces enfants dont les mères ne peuvent se séparer et qui ne les font pas grandir non plus, qui porte la lourde tâche d'être la mère de leur mère, la copine de leur mère, leur confidente. Evidemment, il découle de tout cela une relation fusionnelle où la notion de grandir n'est pas appréhendée de la même manière de part et d'autre. Du point…
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Dès le début, la musique est mystérieuse et donne naissance à une atmosphère d’outre-tombe nullement trahie par les premières images d’un cimetière. Une vasque renversée au premier plan avec, dans le flou du ciel, des croix phalliques et plus loin un caveau. Apparaissent ensuite des jambes gainées de bas résille qui s’avancent comme celles d’une mannequin en confiance sur ses talons. Après un instant de recueillement, une femme dépose une rose dont la fleur rougeoie dans l’image noir et blanc. Il flotte dans l’air un semblant de Nosferatu, rappelant que les tombes ne cachent pas que des corps morts. On s’attend à voir une pierre tombale qui glisse mais point…
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Illustration: Gwendoline Clossais
Il y a des lendemains de veille plus difficiles que d'autres. On peut en chercher les raisons mais elles peuvent être tellement diverses et ce n'est pas le propos. Après un sommeil que l'on peut penser de qualité assez moyenne, le réveil fait partie des épreuves satisfaisantes ou non qui ont émaillé la nuit en cela qu'il nous met de facto face à nos responsabilités et à une prise de conscience quasi brutale dès que la vue redevient nette. À savoir : la mise de lunettes sur le nez y est pour beaucoup, ainsi que le renvoi vers l'arrière d'une tignasse si on en possède une. Bref, dès la découverte du drame (parce qu'ici…
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Illustration : Gwendoline Clossais
La Musique
« Laaa musiiiique, je le sais, sera la clé de l’amour et de l’amitié ». D’abord ce titre et cette parole qui pourraient rappeler, à une certaine génération, la consécration de Jenifer en 2002 en clôture de la première édition de la Star Ac’, et puis, le fait qu’elle adoucit les mœurs selon l’expression consacrée et attribuée à Platon, donnent à penser que le film va amener les protagonistes à s’y confronter, à s’en servir.
Première image : un homme et un ado face à une grille qui les sépare d’un terrain de jeu. Un téléphone…
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Illustration Gwendoline Clossais
Les trois premiers plans semblent figer le concept de liberté et son contraire, l'enfermement : une forêt à l'intérieure de laquelle les arbres se dressent laissant des espaces suffisant pour respirer avec, au loin une clairière qui s'annonce et, ensuite, un long couloir peu indiqué aux claustrophobes dans lequel des consignes se suivent signifiant qu'un certain nombre d'individus doivent y enfermer leurs effets. La confirmation qu'on évolue dans un espace contraint ne tarde pas à venir avec la vue d'une chambre d'ado qui est, en somme, une cellule dont l'entrée et la sortie sont soumises à autorisation. Kim, l'ado en question, s'apprête…
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Illustration Gwendoline Clossais
Un personnage bien étrange muni d'une bien drôle de machine marche lentement dans une forêt luxuriante. La machine semble ronronner et l'homme la retient comme si elle risquait de s'enfuir. Elle fait du rase-motte. Sur la tête de l'homme, un drôle de casque lui sert de coiffe. L'ensemble est assez pittoresque même burlesque. Soudain, la tête chercheuse sonne doucement l'alarme. Là, dessous l'herbe, c'est sûr, quelque chose l'intrigue. L'homme se penche et creuse. Il découvre ainsi un cube dont l'étrangeté n'a rien à envier au monolithe de 2001, l'Odyssée de l'espace. En le ramenant chez lui, on découvre…
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