Epouvanté par l'hypocrisie générale du pays, et le sens des conventions d'une bourgeoisie étriquée qui méprise artistes et écrivains, Charles Baudelaire s'écrie : " En Belgique pas d'Art ; l'Art s'est retiré du pays. Pas d'artiste excepté Rops " (1). Et d'ajouter dans un sonnet : " A dire là-bas combien j'aime/ ce tant folâtre monsieur Rops/ Qui n'est pas un grand prix de Rome/ Mais dont le talent est haut comme/ La pyramide de Chéops " (2). Félicien Rops, un artiste dans tous ses états, qui a mis plus d'un siècle pour être reconnu dans son pays natal. Cette reconnaissance, on la doit en partie aux Muses sataniques,… Lire l'article
Epouvanté par l'hypocrisie générale du pays, et le sens des conventions d'une bourgeoisie étriquée qui méprise artistes et écrivains, Charles Baudelaire s'écrie : " En Belgique pas d'Art ; l'Art s'est retiré du pays. Pas d'artiste excepté Rops " (1). Et d'ajouter dans un sonnet : " A dire là-bas combien j'aime/ ce tant folâtre monsieur Rops/ Qui n'est pas un grand prix de Rome/ Mais dont le talent est haut comme/ La pyramide de Chéops " (2).
Félicien Rops, un artiste dans tous ses états, qui a mis plus d'un siècle pour être reconnu dans son pays natal. Cette reconnaissance, on la doit en partie aux Muses sataniques, un…
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Premier mouvement : expérience.
Fin mai 99 avaient lieu à Bruxelles, dans le cadre du KunstFESTIVALdesArts, les rencontres " D'ici et d'ailleurs " qui réunissaient de nombreux artistes autour d'une même préoccupation : "comment les artistes et les intellectuels, toutes origines confondues, vivent-ils la pluralité des cultures à Bruxelles ou dans d'autres contextes urbains européens?" y trouvaient place plus particulièrement des entretiens avec des artistes étrangers vivant en Belgique et qui directement confrontés aux problèmes de l'exil ou du déracinement, en parlaient à partir de leur démarche artistique. Longues interviews où les interviewés…
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Y a-t-il un seul enfant nourri au sein de nos terroirs wallons qui n'aie pas dans sa mémoire le souvenir fugace d'au moins un livre d'Arthur Masson? Si je pose la question, c'est que l'écrivain fait chez nous figure de phénomène littéraire, avec certains de ses romans ayant largement dépassé le chiffre ahurissant, pour un auteur patoisant de Wallonie, de 100.000 exemplaires vendus.
Et moi aussi, parlez-moi de Toine Culot, de Thanasse et Casimir, de Barrettes et casquettes, et c'est des pans entiers de mon enfance qui me reviennent en tête, avec une formidable faculté d'évocation, pour me chatouiller la gorge, le nez, les oreilles et les yeux. Gérald Frydman n'est sans doute…
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Journal intime, carnet de notes filmées, La jouissance des hystériques de Jan Bucquoy, quatrième volet de La vie sexuelle des Belges, voit précisément ce même auteur se mettre en scène lors du tournage d'un de ses films. Auditions, préparations, répétitions, scènes champêtres au bord de la Semois, lui sont autant de prétextes pour stigmatiser notre soif d'amour et de chambardement et remettre à l'ordre du jour un tandem détonnant qui, depuis la fin des années septante, passe pour un archaïsme de l'Histoire : le Sexe et la Révolution.
Et Jan Bucquoy de suivre Jan Bucquoy au prise avec ses comédiennes, tentant de lier ses désirs sexuels…
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Répertoires, le bulletin trimestriel de la SACD et de la SCAM-Belgique a publié dans son numéro 24 (Printemps 2000), Le documentaire est-il soluble dans la fiction ? (et vice-versa), un excellent dossier consacré au cinéma documentaire, animé par Marie Mandy.
La réalisatrice de Pardon Cupidon interroge quelques cinéastes sur l'évolution du documentaire, ses relations de plus en plus étroites avec la fiction et vice versa. Pure Fiction est-il une fiction documentaire et, à l'inverse, Le Rêve de Gabriel est-il un documentaire de fiction ? Nous mettons en ligne de larges extraits d'un dossier que vous pourrez vous procurer dans son intégralité en écrivant à Répertoires.
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Benoît Dervaux n'est pas un inconnu pour nos lecteurs. Cadreur de La Promesse et de Rosetta de Jean-Pierre et Luc Dardenne, nous lui avons consacré un entretien dans notre rubrique de Les Métiers du Cinéma . Il est aussi le réalisateur de documentaires dont Gigi et Monica.
La Devinière, son premier long métrage, qui sort en salles cet été, risque de déranger pas mal de monde (médical et institutionnel) et les spectateurs habitués à ce qu'on leur mâche la besogne. Nous leur recommandons de se laisser aller, de regarder et d'écouter sans a priori un film qui plonge dans l'intimité de la folie sans garde-fou, sans filet de protection. La Devinière s'ouvre…
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Pétales de pierre
Parmi les travaux de réalisation de fin d'études des ateliers de l'école de cinéma l'INRACI fut projeté L'Avenir est un long passé de Vincent Jaumotte. Par ce documentaire témoin de 24 minutes, le réalisateur a capturé les ultimes images d'un artisanat bien de chez nous, la dernière ardoisière souterraine en exploitation en Belgique.
Ce film nous propose un voyage intemporel à l'époque oubliée des techniques d'extractions minières, radiées de notre éventail de professions depuis la fermeture des mines de charbon. Ce document nous propose, des images pleines de relief, de mineurs tirant et poussant leurs wagonnets…
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Je m'appelle Toni, j'ai 22 ans
Film proposé sous la forme du documentaire-vérité, Tenir ma route, pourrait se résumer en la quête de sens de Toni, filmé dans son quotidien, son vécu dans un Borinage dont la détresse n'est pas à rappeler. Aussi particulier que contemporain le " climax " social de la région du Centre focalise bien des questions auxquelles doit se confronter la génération 2000. Olivier Meys, le réalisateur et scénariste, passe en revue la plupart des clichés trop réels de la banlieue, de la zone.
Sa camera et son portrait balayent avec tout ce que cela comporte le mal de vie, les copains, les sorties, le hash et l'alcool ainsi que l'incontournable…
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Le charme discret de la bourgeoisie
On les appelait pompiers, fine allusion aux casques qui couvraient le chef de leurs romains de pacotille, et leur nom est aujourd'hui synonyme de mauvais goût ostentatoire, d'académisme pompeux et d'absence totale de talent créatif. Ce furent pourtant les peintres officiels de la bourgeoisie triomphante de la deuxième moitié du 19ème siècle. De leur temps médaillés, adulés, couverts d'honneurs, de gloire et de fortune, leur nom allait petit à petit sombrer dans l'oubli et leur style figuratif et grandiloquent dans le ridicule.
Couture, Cormon, Bonnat, Gerôme, Carolus Duran, Rosa Bonheur, Jean-Paul Laurens, Meissonier, Detaille, De Neuville, Théodore…
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Pouvoir encore dire : NON !
Militons !, le film tract de Nicolas Simon flashe d'entrée par une série de plans de manifestations filmées en images solarisées du plus bel effet psychédélique. Loin de se caractériser par de simples fantaisies technologiques, ce pamphlet cinématographique politique et social nous offre le portrait de nombreux citoyens épris, sinon de changer notre monde, en tout cas d'en exprimer la volonté et de (se) manifester pour une société nouvelle. Un système basé sur l'individu, plus axée sur l'égalité et la solidarité vraie entre les gens.
Souvent traité, le sujet de l'engagement politique…
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Point de passage
Demain est un autre jour est un documentaire muet et surréel tourné Gare du Midi, à Bruxelles.
Filmant en 11'26'' la vie pleine de facettes de cette gare, véritable centre névralgique du déplacement vers ou par Bruxelles, Filippo Crapanzano parvient à nous montrer le visage presque kaléidoscopique de cet ensemble d'une dimension et d'une diversité inouïe. Véritable délire d'images mises en chorégraphies, le réalisateur se penche sur l'esthétique non exclusivement ferroviaire, mais également sur l'architecture de cette gare, ses travailleurs divers ainsi que, bien entendu, la multitude d'attitudes et la diversité…
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Passion of Mind
Marie vit en France, à la campagne, dans un village paisible et ensoleillé près de Menton. Depuis la mort de son mari, deux ans plus tôt, la jolie critique littéraire a pris sa retraite et exerce son propre talent de conteuse d'histoires à l'oreille de ses deux adorables fillettes : l'insouciante Séraphine, 5 ans et sans doute trop jeune pour réaliser vraiment, et Jennifer, 11 ans, plus nuageuse et aussi entêtée que sa maman lorsque celle-ci refuse l'idée de refaire sa vie...
Entre-temps, avocate moins carriériste ou affairiste qu'il y paraît - puisqu'elle garde en elle la trace d'un vieil idéal amoureux - Marthy se plaît à sentir,…
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Quand la grenade est mûre, on peut l'ouvrir entre les mains, sans en éparpiller sur les draps les milles et un pépins. L'amour alors est proche, murmurerions-nous aussi volontiers, à l'abri des regards, à la jeune et jolie Soufiya dont le front troublant répond déjà à la promesse des fortes chaleurs orageuses de l'automne tunisien.
L'été indien est la saison des adolescences finissantes, et si un sourire, à vrai dire retenu, parvient à se dessiner sur ses lèvres, c'est, pense-t-elle, que les rites minuscules du pays de son père ne sont peut-être pas si éloignés, dans l'âme et dans l'esprit, des contes et grigris de l'Afrique…
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Manuel Dang, le réalisateur de Baroud, tee-shirt gris clair et jeans couleur charbon prend une cigarette dans son paquet, l'allume et observe, avec attention, une séquence que l'écran de contrôle déroule sous ses yeux. A ses côtés, Michelle Maquet, chef-monteuse, que nous avons déjà eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois écarte de son front une mèche de cheveux de la main gauche tandis que de la main droite elle clique sur le clavier de commande de son ordinateur. Le second écran se couvre d'icônes de la taille d'un timbre-poste comme autant de plans d'ouverture des séquences du film. Ils travaillent dans la salle de montage surchauffée du CBA. Baroud, premier… Lire l'article