« L'art peut-il se satisfaire du hasard ? Oui montre Jean Rouch, de mieux en mieux, c'est-à-dire en constants progrès (…). Tout est clair maintenant. Se fier au hasard c'est écouter des voix. Comme la Jeanne d'autrefois, notre ami Jean s'en est allé avec une caméra, pour sauver la France, du moins le cinéma français (…) lorsque Rouch, accroupi, caméra sur l'épaule, se redresse lentement et s'élève à la Anthony Mann, les genoux en guise de grue, pour cadrer Abidjan, ô Abidjan des lagunes, de l'autre côté du fleuve, j'aime ça ». (Jean-Luc Godard, l'Afrique vous parle de la fin et des moyens in JLG… Lire l'article
« Il y a la règle et il y a l'exception. Il y a la culture qui est la règle, et il y a l'exception qui est l'art. Tous disent la règle, personne ne dit l'exception » JLG,, Je vous salue Sarajevo.
Quatre DVD dans un coffret édité par Montparnasse de Morceaux de conversations avec Jean-Luc Godard. Le premier (125 minutes) a été projeté dans les salles parisiennes. En réalité, une série de 7 films co-produits par Le Fresnoy (le studio national des Arts contemporains) et tournés par Alain Fleischer, son directeur, avec des interlocuteurs que Godard a choisi (André S. Labarthe, Jean-Marie Straub, Danielle Huilliet, Jean Narboni, Dominique Païni).…
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Saga Yvan Govar III
Suite, mais pas encore fin de la saga Yvan Govar, réalisateur belge oublié, et enfin réhabilité grâce à l’editeur Come and see et l’asbl Belfilm. Du polar mélodramatique (La croix des vivants) au polar drolatique (Que personne ne sorte), il n’y a qu’un pas que le réalisateur franchit avec allégresse pour notre plus grande joie.
Nul n’est prophète en son pays et Yvan Govar en aura fait les frais tout au long de sa courte carrière de réalisateur. La Belgique le boude, et après six longs métrages il met un terme définitif à la réalisation en 1965. Et pourtant, bien que de qualités inégales, les polars d’Yvan…
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Dans nos contrées, Alexei Balabanov n’est pas le cinéaste russe le plus connu. Pourtant, dans son pays, c’est une star. En 1997, Brat (le frère), dont il est le réalisateur et le producteur, éclipsait, à Moscou, les blockbusters américains. Il y dresse un portrait désabusé, violent, et d’une noirceur assumée de la Russie sous Boris Eltsine. On y voit le basculement d’un jeune vétéran de Tchétchénie, pris dans le jeu des mafias, qui se transforme en tueur sans états d’âme, mais avec une morale. Depuis, Balabanov, cinéaste singulier, exigeant et fantasque, s’était lancé dans des expériences variées, suivies avec intérêt… Lire l'article
Unspoken, le dernier long métrage de la jeune réalisatrice Fien Troch, sort en DVD.
Fien nous livre une histoire d'amour faite de souffrance et basée sur le non-dit. Lisa, une jeune fille de 14 ans, a disparu cinq ans plus tôt de la vie de Luca et Grace, ses parents, sans raison ni explication. Après les recherches, après l'attente, après le désespoir, la vie a dû reprendre son cours. Ces deux êtres se côtoient par crainte de diviser leurs chances de retrouver leur unique enfant. Leur vie est ennuyeuse, monotone. Ils subissent la disparition de leur fille sans vraiment se parler ni se regarder. C'est comme si la vie était là sans raison.Un jour, Grace rencontre Benjamin, un ancien ami de…
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Née en 1961 dans le Kent, Andrea Arnold a démarré dans le cinéma comme actrice dans les séries télévisées. Elle a obtenu, avec Wasp, l'Oscar du Meilleur Court Métrage en 2004, et une série impressionnante de prix (Stockholm, Toronto, Sundance, etc). Il s'agit de l'histoire d'une mère-célibataire qui, pour conquérir un amant, invente qu'elle garde des enfants qui ne sont pas les siens. Après Red Road (Prix du jury au Festival de Cannes), son premier long métrage, nous avons pu découvrir Fish Tank, à nouveau Prix du jury en 2009.
Mia Williams (Katie Jarvis a 17 ans) est harcelée par la domestication et le dressage de sa vie…
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Après son film superbe La Belle Personne, inspiré de La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, Christophe Honoré se lance avec Non ma fille, tu n'iras pas danser dans la réunion de famille genre L'heure d'été d'Olivier Assayas et le conte de Noël d'Arnaud Desplechin… sauf que Christophe Honoré centre son film sur Laura « Chiara Mastroiani », un personnage borderline, à la Cassavetes (Une femme sous influence).
Les premières minutes du film nous font découvrir la relation fusionnelle de Laura avec ses deux enfants (garçons et filles) qui se précipitent dans un train (angoisse du départ imminent)…
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Passionnant, toujours, mais pas toujours très rigolo.
En guise d’apéritif pour l’édition 2010 d’Anima (7ème du nom) qui démarrera ce vendredi 12 février, Folioscope, l’organisateur du festival, associé à Cinéart, nous propose sur DVD le désormais traditionnel Best of de l’édition précédente. Reflets du palmarès et coups de cœur du festival s’y succèdent en une douzaine de courts métrages pour nous offrir la fine fleur de la programmation découverte à Flagey du 20 au 28 février 2009. Une palette d’œuvres variées, originales, d’une technicité impressionnante pour la plupart,…
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Drôle et mélancolique, plus que drôle tout court, Bancs publics (basé sur la chanson de Brassens, Les amoureux des bancs publics), avec son humour genre marabout-bout-de-ficelle, est un film qui ne cesse de surprendre. Son tempo impeccable vous empêchera d'aller faire pipi pendant la vision en DVD.
Versailles rive gauche, de Bruno Podalydès, date de 1992. Quarante-cinq minutes époustouflantes par un fan de la ligne claire d'Hergé et de l'humour à la Tati qui, obtenant le César 1993 du meilleur court métrage, sortit son moyen métrage en salles à Paris, à Bruxelles et Liège (à l'initiative des Grignoux). Six ans plus tard, Dieu seul me voit nous…
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Close-up est l'un des grands films, avec Où est la maison de mon ami ?, d'Abbas Kiarostami, n'en déplaise à certains.1 Il nous fait véritablement découvrir le monde du réalisateur iranien. Jusqu'à présent, nous n'avions, hormis notre souvenir en salles il y a plus de quinze ans, qu'une copie DVD sous-titrée en anglais, venue de Téhéran grâce à un étudiant. La copie des éditions Montparnasse sous-titrée en français est excellente, et son accompagnement offre des pistes sur les personnages et les décors naturels d'Abbas Kiarostami.
« Close-up, souligne Alain Bergala, est le film qui a permis de prendre…
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Alors que la tendance est à la 3D pour, soi disant, donner une nouvelle dimension magique au cinéma (mais ça reste à prouver), le grand Miyazaki qui nous avait déjà envoûtés avec Princesse Mononoké ou Le Voyage de Chihiro est un adepte du dessin à la main. Un luxe de nuances, d’effets colorés, de trouvailles qui se passe bien de technologie avancée pour nous conduire à l’émerveillement pur et simple. Son petit dernier, Ponyo sur la falaise sort enfin en DVD, et va en méduser plus d’un !
Ponyo sur la falaise - du ravissement
Des méduses transparentes de toutes les tailles envahissent l'écran; un sorcier à…
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Chop Shop
Après Man Push Car, le premier long métrage de Ramin Bahrani, cinéaste américain d'origine iranienne, voici son second film Chop Shop (expression argotique signifiant le fait de démonter des voitures volées afin de les vendre en pièces détachées). Le réalisateur filme le monde des immigrants, des marginaux (vendeurs ambulants dans Man Push Car) et des déracinés latinos (entre misère et débrouille dans Chop Shop).
Alejandro, adolescent orphelin, a trouvé refuge pour survivre dans un garage du Queens à New York, pour être plus précis à Willets point, à deux pas du Shéa Stadium (l'enceinte des matchs…
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Fellini au travail
Edités par Carlotta et dirigés par Sam Stourzé, commissaire de l'exposition « La grande parade » au jeu de Paume (jusqu'au 17 janvier 2010), ces deux DVD nous offrent pas mal de surprises. Outre le Fellini d'André Delvaux, nous y découvrons cinq pubs de Federico Fellini. Les 3 dernières, consacrées à la Banca di Roma, constituent son dernier film. La plus drôle, un peu graveleuse, du malicieux réalisateur d'Amarcord, est consacrée à Barilla. La jeune fille préfère, plutôt que les spaghettis, les rigatonis (en argot romagnol, cela signifie aussi fellation – ce qui a amusé toute l'Italie). En un mot…
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Nouvelle Vague tchèque (2)
On vous a présenté, dans le Webzine 134, la Nouvelle Vague Tchèque des années 60 (fabulous sixties) que le Musée du cinéma de Jacques Ledoux nous fit découvrir en 1966 (Bruxelles fut la première ville de l'ouest à présenter l'est tchécoslovaque). Après août 68 (intervention au char d'assaut des gâteux soviétiques), les meilleurs réalisateurs se sont exilés aux Etats-Unis ou ont été contraints à un exil intérieur. Le cinéma tchèque ayant disparu de la circulation, c'est avec curiosité que nous pouvons le revoir grâce aux rééditions en DVD de Malavida.
Epinglons…
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Deuxième épisode de l’intégrale d’Yvan Govar, cinéaste belge injustement oublié. Come and See répare cette injustice grâce à l’édition de ses films tout droit sortis du fonds Belfilm géré par Paul Geens. Ce mois-ci, un moyen métrage de 1954, Nous n’irons plus au bois, ébauche encore maladroite de ce qui deviendra, huit ans plus tard, La Croix des vivants, un de ses longs métrages les plus réussis, présenté sur ce DVD.
Saga Yvan Govar
Chapitre II
Pourtant spécialisé dans le polar tout au long de sa (courte) carrière, La Croix des vivants reste un film atypique dans la filmographie d’Yvan…
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