Après le très sixties Cash ? Cash (1967), un film en forme de happening, Paul Collet et Pierre Drouot tournent L’Etreinte, suivi de Louisa, un mot d’amour. Le sujet de Louisa proche de Jules et Jim de Truffaut nous conte l’histoire d’un trio amoureux.
Le film se déroule au début de la Première Guerre mondiale. Louisa (Willeke Van Amelrooy qui vient de tenir la vedette dans Mira), interprète le rôle d’une jeune aristocrate brimée par un milieu social qui lui impose un fiancé, lieutenant dans l’armée belge, particulièrement fade. Pour fêter ses fiançailles, son père a fait venir des…
Lire l'article
Avec son troisième long-métrage, Harry Cleven franchit une étape dans sa carrière de réalisateur. Coproduction internationale, stars, budget à l'avenant, et un film aux nombreux défis techniques. Au premier rang de ceux-ci, le double rôle tenu par Benoît Magimel qui se retrouve très souvent face à face avec lui-même : difficile à mettre en place, que ce soit sur le plan de la technique ou de la direction d'acteurs. Et comme toujours chez Cleven, on a droit à un scénario fouillé, extrêmement travaillé. Plus on revoit le film, plus on se rend compte de sa complexité, des renvois d'une scène à l'autre, des suggestions, des pistes potentielles.… Lire l'article
Il est rare pour un cinéaste de devenir un maître de son vivant. On pense à Kurosawa, on doit exclure Truffaut dont nous parlions le mois dernier dans cette même rubrique. Alain Resnais est de ceux-là. A 80 années passées, il a signé deux gros succès (critique et public) On Connaît la Chanson (1997) et Pas sur la Bouche (2003), en ayant débuté avant même l’émergence de la Nouvelle Vague, dont il fut, s’il l’on considère qu’il représenta une des voies du renouvellement du cinéma. En 1959, Truffaut, encore, écrit : « Quel cinéaste peut-il être considéré comme génial ? Je vais…
Lire l'article
Deux ans après L’Aventure c’est l’aventure, le meilleur film de Claude Lelouch avant sa lobotomie, Lino Ventura et le Grand Jacques, devenus amis, souhaitaient se retrouver sur un nouveau projet. Ce double DVD pas avare de bonus, nous offre l’occasion de revoir la concrétisation de ce souhait, un immense succès populaire de la comédie française en 1973. L’occasion de revoir un Lino Ventura exténué, dépassé, incrédule devant les proportions que prennent les jérémiades et les gaffes alignées à la vitesse du cheval au galop par la catastrophe ambulante qu’est François Pignon/Jacques Brel, désarmant d’authenticité.
L’occasion de…
Lire l'article
Il était une fois un casting rassemblant deux acteurs primés à Cannes (Olivier Gourmet – Le Fils – et Marie-Josée Croze – Les Invasions Barbares) et une jeune fille au profil de princesse (Bertille Noël-Bruneau), qui étaient au service d'une histoire mettant en scène un homme dur – "qui n'a jamais versé une larme" -, une mère à la dérive, et une gamine dans le coma. C'est autour de ce triangle déséquilibré que se construisent les rapports de vulnérabilité, de culpabilité et de régénération qui nourrissent La Petit Chartreuse.
Comme Almodovar dans Parle avec elle, Jean-Pierre Denis lance, dans cette adaptation…
Lire l'article
Deux auteurs à la recherche d'eux-mêmes ou l'hommage aux gloires de la navigation hollandaise.
Déguisé en un portrait sur les contrastes entre deux îles et une ville, Amsterdam via Amsterdam est un documentaire qui suit les sentiments de ses réalisateurs, Rob Rombout et Rogier Van Eck.Réalisée en 1996, cette expédition cinématographique a amené les deux cinéastes de l'Amsterdam des Pays-Bas jusqu'à l'Amsterdam de l'océan Glacial arctique (qui appartient à la Norvège depuis 1925) et à l'Amsterdam de l'océan indien (française depuis 1893). Que reste-t-il de l'Amsterdam hollandaise à ces deux endroits dans les extrémités…
Lire l'article
Le film
Home Sweet Home, co-scénarisé avec Rudolph Pauli, est une comédie pleine de verve qui conte les aventures d’un troisième âge agité par les directives intempestives de la directrice d’une maison de retraite.
Jules, profitant de l’arrivée de Flore, une « nouvelle », entraîne ses amis, indisciplinés et frondeurs à son image, dans une expédition contre la société de consommation et contre l’ennui que distille une institution réglée comme du papier à musique. Jules, le meneur de la bande, fugue en compagnie de deux admiratrices en Tunisie. Ramené de force et menacé de renvoi, il entraîne les autres pensionnaires…
Lire l'article
La sortie en DVD du premier long métrage de Philippe Blasband nous permet de revoir un film construit comme une partie d’echecs entre des policiers (une Yolande Moreau criante de vérité) et Verkamen (Benoît Verharert), un homme habile et intelligent, oscillant sans cesse entre la candeur et le cynisme.
Tout tourne autour du massacre de la rue des Alouettes où une famille a été assassinée par trois tueurs. Après une ouverture à l’espagnole avec variante argentine qui lance une partie de jeu d’echecs, on ne va pas vous donner la solution du problème qui se déploie en moins de nonante minutes. De fonctionnaire à trafiquant de drogue, l’honnête commerçant qu’est…
Lire l'article
Des dizaines et des dizaines de livres lui sont consacrés, les plus grands le citent comme référence. Avec les années, et particulièrement en 2004, pour les vingt ans de sa mort, François Truffaut semble être devenu la référence ultime du cinéma français, à tel point qu’on soupçonnerait bien certains d’en parler sans vraiment le connaître. Bien entendu, pour le néophyte, il n’est pas pire repoussoir que cette publicité bien loin de l’idée d’un cinéma populaire et de qualité qu’incarnait le cinéaste parisien. Et pourtant, si on nous bassine tant avec Truffaut, il doit bien y avoir une raison. Et une bonne, une excellente.…
Lire l'article
En ce mois d’automne, la sortie de La Femme de Gilles de Frédéric Fonteyne est un petit événement. Ce film, dont nous avons maintes fois parlé, fut l’objet de notre concours avec le CGRI et La Libre Culture et cinéma l’an dernier. La suite, vous la connaissez, notre lauréate Natacha Pfeffer est allée à Cannes, y a vu 16 films, et en parlé sur notre site et dans La Libre Culture et Cinéma.
Adapté d’un roman de Madeleine Bourdhouxe, La Femme de Gilles, un an après sa sortie en salles, est édité en DVD. Nous vous avons parlé du film dans les plusieurs webzines précédents. Les Suppléments qui vous sont offerts : Bonus Tout d’abord,…
Lire l'article
Adapté d’un roman de Jean Ray, écrit en français (il signait ses textes flamands John Flanders – voir le film de Françoise Levie dans les bonus), Malpertuis suit le parcours de Yann, un jeune matelot qui cherche sa sœur Nancy. Il pénètre dans une maison baroque sur laquelle règne Cassave, un vieillard tyrannique et diabolique qui retient ses héritiers dans sa propriété.
Il existe donc deux versions du film. Les deux versions vous sont proposées sur le DVD. La première montée par Richard Marden (« il n’a rien compris au film », nous dit Harry Kümel) a été présentée en mai 1972 au Festival International du film de Cannes. Elle…
Lire l'article
L’édition très soignée comporte aussi le film commenté par Stephan Streker et Michaël Goldberg. On y apprend plein de choses, of course. La passion un peu obsessionnelle de Stephan pour les plans nocturnes des freeways. L.A. c’est un ensemble de freeways. C’est aussi la voiture qui est la vraie unité de mesure de L.A. Les deux comédiens insider, sont le contrepoint de Michaël Blanco, l’outsider du film. Ces deux narrateurs, Alfred et Simon sont, dans la vie, des comédiens de rues rencontrés lors des premiers repérages. Que le poster d’Eddy Merckx affiché dans la chambre de Michaël Blanco, vient de la collection personnelle de Stephan qui est un fan du champion cycliste.
Le…
Lire l'article
Il y a deux façons d’aborder Jean-Pierre Melville, cinéaste atypique de l’hexagone. Soit en abordant son côté tendance (sa filiation avec le cinéma asiatique et Tarantino) soit en parlant du style de Melville, cette élégance qu’ il avait d’ éviter les clichés du genre abordé en signant des films singuliers. Le cinéaste « tendance » réalise des films obéissant à une logique du rite. Jamais de blabla ou de dialogues envahissants, la captation descriptive d’individus prisonniers de trajectoires qui deviennent leur destin. Melville « parrain » du cinéma asiatique et « post-moderne » américain ?…
Lire l'article
Il est des cinéastes auprès desquels il fait bon revenir et revenir encore. Des cinéastes dont les films semblent échapper aux contingences d'une époque et trouver dans le travail des ans une nouvelle pertinence, une dimension universelle. Et Jean Rouch est certainement de ceux-ci, lui dont les films proposent une aventure cinématographique et humaine qui n'a pas fini de nous étonner et de nous passionner. Dès ses premiers films et pendant plus de cinquante ans, il filme l'Afrique, son présent et déjà sa mémoire, la vie des gens et toujours la poésie de l'instant partagé.
Fasciné par ce qui fonde la diversité et la complexité des formes…
Lire l'article
Couvert de critiques élogieuses, d'une avalanche de prix (entre autres, le prix Louis Delluc 2004 et deux Césars), de bouches à oreilles chaleureux, voilà enfin le film de Yolande Moreau et de Gilles Porte en DVD. On est content de pouvoir voir et revoir ce road movie romantique, ce bout de poésie légère, de réalisme tendre, et de pleurer enfin tout son saoul à la fin (les histoires d'amour finissent toujours…).
Mais, disons-le, on regrette sauvagement dans cette édition un désert de bonus… Dieu, rien ! Rien du tout !!!On soupçonne bien pourtant, dans ces séquences presque documentaires qui suivent les personnages dans leurs errances et…
Lire l'article