Blow up continue à intriguer et à poser des questions qui restent sans réponses. Qu'est-ce que la reproduction photographique ? Qu'en est-il de son interprétation cadrée d'un instantané du flux de la vie ? L'art contemporain (hors de la chapelle de Duchamp, c’est-à-dire de la provoc permanente) se veut souvent incontrôlé. Le processus de création est livré au hasard et à la spontanéité. C'est ainsi que travaille Thomas, le photographe de Blow up, qui prend rapidement ses photos, avec son Nikon, en cherchant dans les 36 vues de la pellicule photographique, celle qu'il va sélectionner et qui l'intéresse. Toute son excitation se développe…
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Véritable Gaston Lagaffe de l'illustre Franquin, Luc Moullet n'arrête pas d'animer notre curiosité cinématographique. Dans le numéro d'été 2010, il nous signale, parmi quatre articles sur AK que Akira Kurosawa est misogyne. Ni plus ni moins. Pas d'homosexualité larvée, mais un dédain pour l'amour. Il termine sur cette phrase que l'on vous laisse méditer : « Misogynie et pompiérisme semblent d'ailleurs aller de pair, être parfois inséparables : le refus du sexe faible correspond au rejet de la spontanéité féminine, au profit de l'abstraction et de l'art pour l'art ».
C'est lumineux. Haut et court…
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Henri Storck, le cinéma belge et l'occupation
En pleine atmosphère apocalyptique de la dernière guerre, au milieu du fracas des bombes et de la barbarie organisée, j'ai fui à la campagne pour y jouer un mélancolique air de flûte.Henri Storck
Le 4 août 2006, la RTBF, à la recherche du scoop du siècle, met en selle, dans son journal télévisé, l'attitude de Storck entre 1940 et 1944 à partir d'un livre de Françoise Gillet sur André Cauvin, (cinéaste résistant réfugié au Congo, colonie belge à l'époque). Une polémique bizarre se déclenche autour d'Henri Storck sur la période trouble des années…
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Côté cinéma/motifs, une nouvelle collection éditée par Yellow Now, l'éditeur le plus prolixe dans le geste cinématographique de notre pays vient de voir le jour. Deux livres démarrent la série : L'attrait de la lumière par Jacques Aumont et L'attrait des nuages de Dominique Païni. Qu'est-ce à dire ?
L'attrait des nuages
Tout d'abord, les rêveries de Baudelaire : « Qu'aimes-tu donc extraordinaire étranger ? – J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages » (L'Etranger in Le Spleen de Paris). Baudelaire donc, mais aussi Théorie du nuage d'Hubert…
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Nous sommes devant un phénomène d'interactivité qui est tendanciellement en position de privé l'homme de son libre arbitre pour l'enchaîner à un système de questions-réponses qui est sans parade. (Paul Virilio)
1. Le débat documentaire-fiction n'a aucun intérêt. Nous savons bien que La sortie des usines Lumière a été tourné en trois fois par Auguste et Louis Lumière. Il existe donc trois versions différentes, même si l'on ne nous montre qu'une version dans les cinémathèques. Documentaire et fiction, l'un est inséparable de l'autre. Comme le vieux duo richesse et pauvreté. Le doc intéresse…
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Les éditions Armand Colin proposent une nouvelle collection, contenant cinq titres autour de différentes thématiques du cinéma. Il s'agit d'une sorte de panoramique sur diverses facettes du septième art avec la collaboration de l'équipe de Monsieur Cinéma.
Commençons par le livre intitulé Péplum de Laurent Aknin. N'arrête pas ton char Ben-Hur, les spectateurs te suivent ! Empereurs, romains fous, femmes fatales, pervers polymorphes, jeunes vierges évanescentes, gladiateurs, culturistes déguisés en soldats… Parmi la période faste des grands films des années 60, tournés à Cinecittà, citons Spartacus (1960) de…
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On ne m’a pas dit d'aimer le cinéma
La série « Côté cinéma/morceaux choisis » chez Yellow Now nous enchante autant que la collection « Côté films ». Dirigée par Dominique Païni, la collection nous a offert Du premier cri au dernier râle d'André S. Labarthe, Godin par Godin de Noël Godin ou encore Le blanc des originesd'Alain Philippon.
Jacques Fieschi, critique de cinéma, a dirigé la revue Cinématographe de 1970 à 1983 (avec Philippe Carcassonne) avant de devenir le scénariste de films de Maurice Pialat, Olivier Assayas, Claude Sautet, Benoît Jacquot et Anne Fontaine.
Né…
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Prologue
Du cinéma proche et lointain de Slavoj Žižek, nous vous avons parlé, il y a quelque temps, avec De Lacrimae Rerum (documentaire et fiction sur les larmes réelles d'un sujet filmé par Kieslowski suivi d'une analyse audacieuse du Décalogue - webzine n°140), et le mois passé, avec l'étourdissant Jacques Lacan à Hollywood et ailleurs (webzine n°147).
Žižek qui parle de cinéma, c'est un montage entre Resnais et Eisenstein. Autrement dit, entre le récit bien structuré, triangulé (de Hegel à Lacan en passant par Marx), et les changements de plans dans une même séquence, avec une impertinence digne de sa majesté…
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Holly quoi ? Hollywood Žižekisée
Prologue
Slavoj Žižek, ayant étudié la philo à Paris (Université de Paris VIII) a survécu face à l'écran des salles de cinéma du quartier latin, pour nous faire sourire, grâce aux films, et mieux encore pour nous faire éclater de rire. Véritable « bombe à fragmentation », le philosophe slovène, professeur à Ljubljana, Columbia et Princeton, vient de sortir, en français, l'un de ses aérolites favoris : Jacques Lacan à Hollywood et ailleurs.Après Lacrimae rerum (Kieslowski, Hitchcock, Tarkowski, Lynch) cet insaisissable trublion se sert de Lacan…
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Rohmermania, le numéro 653 des Cahiers du Cinéma, consacre un numéro au réalisateur de l'Amour l'après-midi qui fut leur rédacteur en chef entre 1957 et 1962. Plein de témoignages sur la complexité d'un homme qui refusait le spectacle médiatique. Lorsque, sélectionné pour les Oscars en 1972, il dû se rendre à Hollywood, il s'affubla d'une moustache et d’une paire de lunettes à l'énorme monture noire (ce qui amusa beaucoup ses amis proches de la Nouvelle Vague qui l'avait surnommé « momo » – son vrai nom n'était pas Rohmer, of course). Ce coté du refus de la jouissance dans le signifiant… Lire l'article
Notre revue favorite se déchaîne. Plein d'articles tellement intéressants qu'on ne sait plus sur quel pied danser. Jouons à la roulette. Trois. Okay, trois articles.
1. Avec Frissons, surprise et malaise, Adrian Martin se saisit de la sortie d'Inglorious Basterds de Quentin Tarantino pour nous parler du déferlement du sadisme comme rituel de la violence, dans les films de genre contemporain. L'expérience de cinéma extrême pour les fans de l'horreur sadique permet au spectateur de frissonner sans risque, nous dit-il. « Une tendance à isoler, à métaboliser », à monter une enceinte protectrice autour du spectacle de l'horreur – le rendant, du même…
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Olivier Smolders nous propose une dizaine de films (12 courts et un long), mais aussi une bibliographie abondante. Rappelons quelques-uns de ses livres : Cinéma parlant, petit lexique à l'usage des amateurs, à la Flaubert (« Humour : en avoir est dangereux, ne pas en avoir est suicidaire ») ; L'éloge de la pornographie (« tandis que l'homme bande avec les yeux, les femmes bandent avec le cœur ») ; L'expérience de la bêtise ; et enfin, Voyage autour de ma chambre qui est un prolongement de La part de l'ombre.
Souvenons-nous que le livre démarre sur Mort à Vignole avec une citation d'Eric Von Stroheim…
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Gus Van Sant
Le cinéma entre les nuages d'Edouard Arnoldy propose un essai comme une ballade autour des croisements d'images du cinéma de Gus Van Sant (Mala Noche, To Die for, Elephant ou Paronaïd Park). À la manière de ce prince du cinéma indépendant, l'auteur procède par éclatements de son œuvre et y ajoute des incursions dans certaines des œuvres de Jean Renoir, Ingmar Bergman ou Roberto Rossellini, sans oublier quelques incursions parmi les images de Jonathan Couette (Tarnation) ou de Boris Lehman « un réalisateur protéiforme, photographe et cinéaste hors de toutes les normes ».
À partir d'une photo de Boris Lehman : l'image…
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Commençons par les propos de Patrick Brion qui, avec son habituel brio, nous file un parcours alerte sur la notion de star : de l'Age d'or classique hollywoodien du star-système, aux divas télévisuelles pour médias peopelisants actuels. Les stars, rappelle Brion, sont nées du système des studios américains, un système qui n'existait nulle part en Europe (pas même à la célèbre UFA de Berlin). Les vedettes appartenaient à un studio en étant remarquablement bien payées, ce qui signifiait, pour toute leur carrière, une obéissance totale. Dès que quelqu'un avait un potentiel (la photogénie en est un), il subissait des tests avec les…
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Danielle Leenaerts, historienne d'Art, docteur en Philosophie et Lettres, et chargée de cours à l'Université Libre de Bruxelles en Histoire de la photographie, publie, aux Editions CFC, une histoire de l'image de Bruxelles depuis l'origine de la photographie urbaine à nos jours. Intitulé L'Image de la ville. Bruxelles et ses photographes des années 1850 à nos jours, l'ouvrage, originalement illustré, témoigne de l'évolution urbaine de la capitale mise en parallèle avec l'évolution de l'art photographique.
Les techniques ont changé, des plaques de verre au numérique, en passant par la pellicule argentique, la camera obscura, en changeant de forme,…
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