Présenté au dernier festival Anima, Simbiosis Carnal de Rocio Alvarez s'est imposé comme l'une des réussites de la sélection. Cinergie, qui lui a octroyé son prix, a rencontré la réalisatrice pour nous parler de son travail.
Cinergie : Peux-tu, en quelques mots, nous expliquer ton parcours avant Simbiosis Carnal ?Rocío Alvarez : J'ai fait les Beaux-Arts en Espagne il y a déjà longtemps. Du coup, j'étais davantage dans la peinture et les techniques graphiques même si je faisais déjà des choses en animation. Tout à changé lorsque j'ai rencontré La Poudrière, l’école de cinéma d'animation en France. J'ai postulé…
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Illustration Gwendoline Clossais
Nous sommes en eaux troubles, dans un liquide pas tout à fait clair, un peu opaque, où il y a de la matière en suspension, des effluves un peu sombres comme lorsqu’une encre se disperse. Puis, sur une table, se trouvent deux verres. A l’opposé, l’eau y est claire, limpide. Nous nous trouvons dans une pièce qui semble préparée pour un interrogatoire avec une petite caméra sur pied qui immortalisera ce qui va s’y dérouler. Une jeune dame noire y déambule tout en téléphonant. Elle feuillette un dossier. Une jeune femme au visage dévasté est amenée et s’assied. Une certaine tension est perceptible mais il n’y aucune…
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Sœurs de Sang
Mona Barni (Leïla Bekhti) rêve d’être comédienne. Après le Conservatoire, elle est promise à un avenir brillant mais c’est Samia (Zita Hanrot), sa sœur cadette, qui se fait repérer et devient une star de cinéma. La trentaine venue, à court de ressources, gagnant difficilement sa croûte en enregistrant des voix pour des documentaires animaliers, Mona est contrainte d’emménager chez sa sœur. Cette dernière, fragilisée par un tournage éprouvant sous la coupe d’un cinéaste tyrannique, lui propose de devenir son assistante. En pleine dépression nerveuse, Samia néglige peu à peu ses rôles d’actrice, d’épouse,…
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Ce second film de Thierry Knauff - après Le Sphinx - confirme la maîtrise de ce jeune réalisateur en un domaine particulier : le court métrage.Comme certains écrivains choisissent la nouvelle plutôt que le roman, Knauff a choisi de se plier avec rigueur et force d’émotion aux contraintes créées par le temps bref de la vision, atteignant à l’extrême concentration d’images et de sons, qui donne au film sa dimension d’évocation poétique, de méditation sur les traces de vie et de mort en d’anciens abattoirs photographiés naguère par Marc Trivier.
Au carré de la première image s’inscrit l’œil exorbité…
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36ème Brussels International Fantasy, Fantastic, Thriller and Science Fiction Film Festival, du 3 au 15 avril 2018 à Bozar. Toutes informations, et réservations sur le site du festival: http://www.bifff.net
Suivez nos échos du festival tout au long de l'événement dans les actualités de Cinergie.
C'est la fête chez les apprentis sorciers. Les mages de tous poils jettent en l'air leurs chapeaux pointus tandis que dans les caves de Bozar, les orques, les elfes, les farfadets et autres créatures de la nuit préparent leur grand raout annuel. Pendant ce temps, les trolls cuvent. Le Festival International du film fantastique de Bruxelles investit de nouveau les boulevards, squares et strotjes de notre belle capitale.…
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Scénariste, réalisateur et documentariste, Luc Jabon est aussi coach en écriture de scénario. Celui-ci nous explique, à travers cette interview, son travail mais aussi l'évolution du scénario en documentaire. Avant le tournage ou pendant le montage ? Luc Jabon nous donne son avis.
Cinergie : Parle nous de ton métier de scénariste et de coach d'aide à l'écriture de scénario. Comment expliques-tu cette demande ?Luc Jabon : En trente ans, le paysage audiovisuel et cinématographique que ce soit en fiction ou en documentaire a vraiment évolué. Auparavant, les réalisateurs étaient leurs propres scénaristes. J'ai été un…
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Une femme saute du haut d’une tour ou plutôt d’un empilement de briques sans âme habité par de pauvres gens. C'est ce qui est montré d’emblée, avant de proposer une variation esthétique autour de la précarité extrême comme on la voit peu au cinéma. Dans une HLM de Gand plus que précaire, Christina Vandekerckhove filme des existences comme les pénitences chargées d'humour dérisoire et de lyrisme contemplatif.
Ce film graphique propose une poétique fonctionnant presqu'intégralement sur ce principe : une phrase est énoncée, l’image suivante la fera résonner dans un fracas de précise joliesse. Et ce, dès…
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Un peu de douceur et de joie, des sourires et des échanges particuliers, La vie est là révèle une humanité étonnante. Ce documentaire réalisé par Isabelle Rey met en scène la compagnie des Ponts des arts en milieu de soins : des artistes accomplis qui choisissent d'apporter l'art dans un environnement où la créativité n'est souvent pas présente. Cette ASBL, composée de six membres pluridisciplinaires, rencontre des individus et non pas la maladie. Ils ne résolvent pas leurs problèmes mais leur apporte un petit moment de bonheur, une parenthèse légère, fraîche dans leur quotidien, juste le temps d'oublier un instant où ils… Lire l'article
Aux portes de Namur, dans le centre d'accueil pour réfugiés politiques "Le Relais du Monde", vivent des enfants. Idriss Gabel, réalisateur du film, aura tissé une relation forte avec eux pour puiser, dans leurs liens, parmi les plus beaux témoignages qui soient.
Dans le regard de Lisa - jeune Afghane -, rien n’est feint car rien ne peut l'être. On retrouve dans ses yeux la réalité d’un passé qui la suivra toute sa vie. Et ça, même une imposante caméra fixée sur son visage ne pourra pousser sa pudeur à le cacher. La douleur d’une enfant à peine dissimulée derrière un léger sourire dès les premières minutes pose le ton du film.…
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Lina (Xi Qi) et Xiaodong (Le Geng) sont les parents d’un garçon de dix ans. En cette fin de XXe siècle, le Dong Bei, région industrielle originellement prospère de la Chine, paie un lourd tribut au passage du pays à l’économie de marché. La crise ruine plus d’un couple. Si Xiaodong, peu ambitieux, se contente de vivre dans une relative médiocrité, son épouse tient à réussir pour éponger leurs lourdes dettes et ouvrir un restaurant. Confiante, comme beaucoup d’autres femmes de la région, elle part tenter l’aventure de l’exil en France, dans l’espoir de trouver une place de nounou et de revenir rapidement avec des fonds. Xiaodong n’aime pas trop cette… Lire l'article
Présenté en compétition nationale du 10e Festival Millenium, ce premier film singulier est le résultat d'un projet inabouti. Alors que leurs routes se sont séparées depuis longtemps, la réalisatrice propose à son frère Clément, devenu éleveur dans le Limousin, de faire un film ensemble. Il aurait les allures des westerns de leur enfance, tant vus et tant aimés. Mais la rencontre désirée ou idéalisée n'aura pas tout à fait lieu : le film restera inachevé. Cet inachèvement est le centre sur lequel le montage se construit, offrant un récit brisé, mystérieux, troué et pourtant étonnant et poétique.
Loin des standards…
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« Le cinéma belge doit continuer à miser sur ses auteurs! »
Dans le petit monde du cinéma belge, les associations professionnelles renaissent, ces derniers temps. À l'instar des producteurs, scénaristes, comédiens, monteurs (...), les spécialistes de l'image (directeurs photos) ont aussi leur propre organisme, imaginé il y a tout juste vingt-cinq ans.
Nationale, la Belgian Society of Cinematographers (SBC), l'association belge des directeurs photo, est co-présidée par Louis-Philippe Capelle qui, à 62 ans, reste un visage incontournable du milieu. Également secrétaire général d'IMAGO – l'équivalent européen de SBC -, ce diplômé…
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L'Or VertS'il est aujourd'hui une évidence que les crises énergétiques et climatiques font la sève des bouleversements environnementaux, l'Or Vert préfère s'articuler en questionnement autour des causes de ces dérèglements. Sous la forme expectative, le dernier film de Sergio Ghizzardi a la beauté des espoirs intangibles.
Les premières secondes, formées d'images d'archives, semblent vouloir nous faire croire à la mise en place d'un film de science-fiction. Or, c'est bien dans une lourde réalité que s'ancre le film. La terre, vue d'en-haut, suit l'enfermement des embouteillages asphyxiants et c'est une bouffée d'air frais…
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Un garçon aux jumelles scrute le paysage déchiré par les fils barbelés. Le film l’accompagnera dans ses déambulations au coeur de Diyarbakir à la frontière turco-syrienne. Filmé de dos, silhouette floue plongée dans une mer d'adultes, Midas arpente chaque jour les rues de la ville afin d'aller observer la frontière. Le soir, il doit retourner au camp de réfugiés yezidis originaires du Kurdistan. Avec une économie de moyens et une quasi-absence de paroles, la cinéaste livre un court-métrage direct et sans fioriture. Les images sobres racontent tout un pan de vie, le quotidien du camp, la prise d'eau et le nettoyage. Les tentes alignées parfaitement transforment… Lire l'article
Comme en danger, le film s'annonce par un son. Une ligne basse convoquant le cinéma de David Lynch dans nos belges contrées. Ce son sourd provient en fait d'une guitare, bien plus douce, bien plus blues, qui accompagnera la scène - comme le film - jusqu'à leurs aboutissements. Un plan aérien au travers des fumées rurales. On imagine un camp indien modernisé aux idéaux contemporains. Alors, une voix-off présente l'endroit. Tout est posé, on a déjà compris.
La Baraque est un quartier quarantenaire autogéré. Un squat d'architectes (ex-étudiants de l'Université Catholique de Louvain), une agglomération de roulottes, cabanes et autres maisons créées…
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