Rencontre avec les réalisateurs : Bernard Declercq et Thomas François
Cinergie : Ce sont rarement des adolescents qui sont les héros dans des films belges.Bernard Declercq : Oui, même dans le cinéma social en général.C. : Le milieu social me dérange un peu, je veux dire ces bourges épouvantablement riches, moi, clairement je ne connais pas des gens comme ça.B. D. : Mais ça existe.
C. : Un peu comme dans Bunker Paradise, ça fait un peu sarkozien.B. D. : Ségolène Royal a une belle propriété aussi vous savez ! (rires)
C. : Oui, mais ça représente une infime partie de la population. Est-ce volontaire de choisir ce milieu-là ?B. D. : Nous…
Lire l'article
Tournage de Eldorado de Bouli Lanners
Domaine des Dolimars, près de Monthermé, nous sommes au milieu de nulle part. Au fin fond de l'Ardenne, un village de vacances abandonné, des bungalows seventies aux vitres trouées et aux murs lépreux envahis de mauvaises herbes, couverts de fraises sauvages et infestés de tiques. Un paysage où plane les restes d’une ambition humaine sans doute démesurée. On se croirait dans Stalker de Tarkovski, et on est sur le plateau de Eldorado, le second long métrage de Bouli Lanners. Simon Raket, le second assistant qui nous accueille tandis que les autres sont en train de tourner au bout d’une route encore invisible, nous dit que c’est le réalisateur qui a trouvé…
Lire l'article
Belfilm n’a pas fini de nous surprendre. Ce mois-ci, Cinergie s’est penché sur Les Arpents dorés d’Armand Rocour, un film liégeois de 1976. Vous ne l’avez jamais vu ? Normal, le film n’a jamais connu d’exploitation cinématographique. On se demande bien pourquoi…Le cinéasteArmand Rocour naît à Amay en 1932 et meurt, à Amay toujours en 1988. Armand n’était pas ce que l’on peut appeler un globe trotter…La filmographie d’Armand Rocour est courte : un court métrage (Nous les femmes), et deux longs (Les Arpents dorés et Les Dédales d’Icare). En effet, la carrière d’Armand Rocour s’est plus axée…
Lire l'article
La nouvelle vague du cinéma flamand Cinergie : Peux-tu nous expliquer ton parcours en quelques mots ?Koen Mortier : J'ai trouvé ma vocation de réalisateur assez tard en fait. J'ai réalisé un premier court métrage quand j'avais 30 ans, en 1995, qui s'appelait Anatomij et qui était un film expérimental sur l'anatomie. Puis j'ai fait un deuxième court métrage l'année suivante, et ce film a gagné une dizaine de prix un peu partout, en Belgique mais aussi à l'étranger. Après ce court, je n'avais plus de boulot. Comme tous les gens qui font du cinéma, j'ai remarqué que dès que l'on a fait le pas en tant que réalisateur,…
Lire l'article
Voyage, exil et nostalgie, trois mots pour définir le cinéma de Théo Angelopoulos.
Le voyage, chez Angelopoulos, c'est parfois l'errance, le déplacement ou le retour aux origines. Ce n'est jamais la découverte d'un monde mais toujours une volonté de partir à la recherche de quelque chose ou de quelqu'un.
Angelopoulos, cinéaste grec des exilés de l'Asie mineure; ses films parlent du schisme qui déchira le monde balkanique, de ses massacres, de ses exils, des douleurs que les générations portent encore aujourd'hui, après plus d'un siècle.
Angelopoulos, nostalgique des Balkans où les différentes communautés se côtoyaient;…
Lire l'article
Deux grands rendez-vous se poussent déjà dans les grilles horaires des lycées, atnénées et autres écoles secondaires;
1. Le Prix des lycéens, deuxième édition, organisé par la Communauté française de Belgique.
Cette année encore cinq titres de longs métrages sont proposés au regard critique de 4. 000 jeunes de terminale des écoles en Communauté française de Belgiqe (Bruxelles et Wallonie), parmi lesquels un premier prix sera décerné.Pour cela, les jeunes verront les films, en débattront, et voteront. Pour les aider à mieux appréhender ces réalisations, Cinergie crée un DVD avec des entretiens menés…
Lire l'article
Emir Kusturica a quitté Sarajevo (ex-Yougoslavie) à l’âge de dix-neuf ans pour suivre les cours de la prestigieuse école de cinéma de Prague. Il va y découvrir les films de Jean Vigo, de Federico Fellini, de Luis Buñuel, de Vittorio De Sica et d’Andreï Tarkovski.
Bosniaque d’origine musulmane mais slave, il précise : "Ma famille était de celles qui, à la venue des Turcs, se lie à l’Islam pour améliorer son statut social". Et cela dès le XVème siècle. "Mon enfance et ma jeunesse – qu’on peut du reste rapprocher de mes deux premiers films – sont, dans mon souvenir, des images très intenses : un mélange de vie…
Lire l'article
A l'abri du Bruxelles d'aujourd'hui se cache celui d'hier
Soixante minutes de souvenirs liés à des lieux d'habitations bruxellois, à des lieux de naissance (les maternités de l'hôpital Saint-Pierre, de Baron Lambert, etc.), à des lieux d'enfance (l'école, le parc, la plaine de jeux).Gérard Preszow a animé un atelier de création vidéo au sein de l'asbl Tropiques, centre de jour pour adultes légèrement déficients. Ces personnes fragiles, pour qui nous craignons qu'elles ne sachent pas se débrouiller dans cette jungle quotidienne, partent à la recherche de leurs racines; des rues, des maisons qui les ont vues naître, grandir…
Lire l'article
Habituellement, les coffrets de films mettent à l’honneur un réalisateur/une réalisatrice ou un acteur/une actrice. Pourtant, depuis quelques mois, une autre tendance se constate en observant les catalogues de DVD : les titres qui y sont rassemblés sont liés par une thématique commune. Dans la présente chronique, il s’agit du cinéma du Moyen-Orient. Cinéart propose en effet quatre films réalisés par des personnalités différentes par leur rapport au cinéma et au contexte géo-politique.Ecrit par Abbas Kiarostami et réalisé par Jafar Panahi, son ancien assistant, Sang et Or est le troisième film du cinéaste iranien. Les précédentes…
Lire l'article
Avant la présentation, en octobre, de L’Envers du court (le nouveau rendez-vous RTBF programmé et produit par Renaud Gilles et présenté par Philippe Reynaert), Cinergie ouvre ses cyberpages à quatre programmateurs de la télévision française entreprenants dans la défense et la visibilité du court métrage. Confrères, ils se retrouvent fréquemment dans les mêmes festivals et marchés bien que leurs achats respectifs diffèrent considérablement en fonction de plusieurs paramètres (présence ou non d’une case dans la grille de programmation, horaires de diffusion, encadrement des films, budgets, exigences en matière de durée, de genre et de…
Lire l'article
La Mauvaise Réputation
"Au village sans prétention, j'ai mauvaise réputation."Caroline est une femme prisonnière de son image. Tentatives d'échanges au travers d'images volées, offertes, brisées...
Caroline est un travesti sexagénaire. Un.e marginal.e que la vie semble avoir brisé.e et qui pérégrine d'un endroit à l'autre, sans but, avec pour seule joie la musique démodée qui sort de son walkman.Caroline semble seul.e au monde et pourtant, la réalisatrice Marie Brumagne l'a trouvé.e on ne sait trop comment et a décidé d'en faire le portrait. Au fil des discussions (souvent très imbibées, parfois incompréhensibles),…
Lire l'article
Illustration de Gwendoline Clossais
Nina, la quarantaine rayonnante, aime Bruno. Elle redécouvre à chaque fois son corps, sa tache dans le dos. Elle retrouve les rides qu’il attrape avec les années qui passent. Et pourtant, celles-ci lui semblent soudaines. Nina voyage en amnésie. Elle transporte avec elle des souvenirs d’un autre temps que rien ne semble renouveler. Elle reconnaît des photos de son enfance et puis plus rien. Sa mémoire est un disque qui repart à chaque début de rayure, sans fin. Un mouvement perpétuel dans lequel s’inscrivent Bruno, l’entourage le plus proche, les bals populaires auxquelles Nina aime participer.
En y dansant avec Lydia, elle rencontre un jeune homme qu’elle…
Lire l'article
Dans Kaboul en ruine, chacun se débrouille comme il peut. Isaac et Zabulon vivent l’un à côté de l’autre, dans l’enceinte de la synagogue aujourd’hui désertée. L’un est jeune et opulent, l’autre vieux et pauvre. Ils se détestent cordialement depuis une dizaine d’années. Cabale à Kaboul est ce qu’on pourrait appeler une fable du réel. Une fable qui raconte l’histoire authentique des deux derniers Juifs d’Afghanistan.
Seul avec sa caméra, le réalisateur Dan Alexe fait la connaissance de ces hommes et partage leur quotidien. Comme dans le cinéma direct, pas de commentaire ni de voix off : on est directement plongé dans…
Lire l'article
Depuis 1991, Why Not Productions (Paris) est connue et reconnue pour avoir soutenu des films de cinéastes justes et pointus comme Arnaud Desplechin, Philippe Garrel, Bruno Podalydès, Xavier Beauvois, Claude Lanzmann, Jean-Luc Godard, Jean-François Richet, Jacques Audiard,… . Dix ans plus tard, ce lien avec les auteurs ne passait plus seulement par la production puisque Why Not a commencé à co-éditer, avec Les Cahiers du Cinéma, certains de ses films mais aussi ceux d’autres catalogues. Aujourd’hui, la collection compte 17 titres français et étrangers et poursuit sa mission cinéphilique : offrir aux films une deuxième chance. Entretien avec Hélène Cases, responsable de l'édition… Lire l'article
L'échange d'une femme de chambre
Une jeune femme de chambre (la ravissante Alexia Depicker) travaille dans un grand hôtel. Elle exécute son travail en passant d’une chambre à l’autre dans d’interminables couloirs, remplaçant les draps froissés, les verres sales, les bouteilles vides, les assiettes à moitié vide, les cendriers pleins de cigares ou de cigarettes etc. Un matin, la jeune femme rencontre un client étranger, finlandais semble-t-il, avec qui elle vit une brève aventure.
On est sous le charme de cette grande fluidité d’un tempo construit sur un rythme musical, avec des plans rapides alternant avec des cadrages simples.
On est subjugué par…
Lire l'article