35 ans d'existence n'ont pas altéré le dynamisme du CVB, le Centre Vidéo de Bruxelles. L'atelier de production soutenu par la Communauté française s'est profondément ancré dans le tissu associatif bruxellois. Il rend compte de sa richesse avec des vidéos documentaires centrées sur les questions sociales et culturelles. Il réalise ses propres productions, mais apporte également son aide logistique et technique à des projets qui revêtent, pour la plupart, une portée pédagogique ou politique. Ce positionnement très ferme a permis de dégager, au fil du temps, une création de qualité, un témoignage unique sur la vie quotidienne à… Lire l'article
« L’arbre ciel d’étoiles constellé de fruits humides bleu nuit »
Il existe de rares cinéastes qui font des films comme des rêves, Lynch, Kubrick et plus près de nous géographiquement, Emile Degelin. En pleine période Nouvelle vague, cet artiste flamand né en 1926 a su créer un univers bien à lui, réalisant des films qui ne ressemblent à aucun autre. La CINEMATEK lui rend hommage avec un double DVD envoûtant qui laisse sans voix.
Les films d’Emile Degelin ne se racontent pas, d’ailleurs, ses histoires tiennent en une ligne et comptent peu. Les films d’Emile Degelin sont des expériences visuelles, sonores, émotives……
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Il n'y a ni justice ni liberté possibles lorsque l'argent est toujours roi. (Albert Camus)
La raison du plus faible de Lucas Belvaux, sorti en 2006, nous parlait de lutte des classes (un mot qu'il considère comme un fait, et non comme une idéologie). Entre La Raison du plus faible et Rapt, qui sort ce mois-ci, il a réalisé Les prédateurs (4 heures), film époustouflant diffusé sur Canal+ et retraçant l'aventure démente de l'affaire Elf. La première partie dans laquelle se mettent en place les protagonistes, (Loïk Le Floch-Prigent, Alfred Sirven et André Tarallo) nous montre, de manière limpide, l'opacité des circuits financiers dans lesquels affairistes et politiciens…
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Tel père…
La famille va mal au vu des courts métrages présentés cette année dans les festivals belges, et quand les réalisateurs ne traitent pas de la séparation des couples, c’est la violence des rapports familiaux qu’ils décident d’aborder. Dans nos veines de Guillaume Senez explore la problématique de l’hérédité et du don sur fond de drame familial.
Un festival n’est pas l’autre et si les mêmes films concourent, à quelques jours d’intervalles, dans différentes manifestations, les résultats des palmarès sont parfois surprenants. Quelques films se démarquent, raflant des prix partout (La Balançoire…
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Quand on cite le nom d'Eric-Emmanuel Schmitt, on pense généralement à l'écrivain, ou au dramaturge, parfois au philosophe. À présent, il faudra ajouter une qualité aux côtés de ce nom, celle de cinéaste. Après une première tentative avec Odette Toulemonde, franc succès public, le philosophe, bien décidé à se lancer dans la littérature accessible à tous plutôt que d'ergoter dans les auditoires fermés des universités, s'approprie le 7ème art, le plus populaire, comme moyen d'expression. Toucher le grand public semble être sa préoccupation principale. Après cette première expérience,… Lire l'article
Micha et Simon
Les folles aventures de Simon Konianski vient de sortir en salles. Nous vous en avons parlé dans le webzine du mois passé et nous avons rencontré Micha Wald, son réalisateur.Entretien.
Cinergie : Avant l'INSAS, tu étais déjà intéressé par le cinéma. Tu as joué avec et pour Boris Lehman. Quel âge avais-tu ? Micha Wald : J'ai joué dans Bruxelles Transit de Samy Szlingerbaum dans lequel, Boris Lehman jouait mon père. Sept ans plus tard, Boris m'a demandé de jouer dans Muet comme une carpe. À 21 ans, il m'a repris dans Leçon de vie pour le rôle d'Adam. J'ai décidé d'arrêter, parce qu'on…
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César 2009 du Meilleur Film Documentaire, Les Plages d'Agnès est un auto documentaire plus proche d'un journal intime porté sur l'extérieur. « L'objectif n'existe pas, écrit Agnès Varda, même pas dans les documentaires. Nos yeux peuvent voir partout, à gauche, à droite, de près ou de loin, presque en même temps. L'objectif à qui nous déléguons notre regard le limite, il faut savoir se servir de ces limites-là », in O comme Objectif. (1)
L'objectif d'Agnès Varda consiste à déchiffrer ce qui reste vivant dans le présent. Il s'agit de fouiller dans son propre passé, de reconstituer,…
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Née le 10 mai 1968, Christel Milhavet, après avoir réalisé, à 27 ans, Le Banquet, s'est investie jusqu'à ses quarante ans dans les passionnants méandres du processus cinématographique avec pleins de projets comme productrice inaboutie financièrement, tout en restant active comme assistante réalisatrice.
Christel Milhavet et Jérôme Denis (co-réalisateur de Quarante) se décident de tracer, frontalement, les traces de la vie de Christel (avec une DV-Cam, sans autorisation, à la Chinoise). Quarante est un film entre vrai et faux, réalité et fantasme, oscillant sans cesse de l'un à l'autre plus encore que dans le binôme documentaire…
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Ne te Retourne pas
Ne te retourne pas, mais va de l'avant, est un clin d'oeil à la marche de Lady Godiva (pas le chocolat bruxellois, mais la légende anglaise du XIIIe siècle). Sur son cheval, entièrement nue mais protégée par sa longue chevelure, Lady Godiva parcourt les rues de Coventry, pour que son mari allège les impôts de la population de la cité, qui, consciente de la valeur de ce geste, refuse de regarder la belle Lady. Récit d'un geste, écrit et, ensuite, peint. L'art pictural et la perspective (mais pas seulement) intéressent Marina De Van dans Ne te retourne pas. On va y revenir.Réalisatrice, scénariste et comédienne, Marina De Van est loin d'être…
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La mère qu’on voit danser…
Petit film de moins d’une heure et demie, filmé avec trois francs six sous – c’est le pari des Cinéastes Associés dont voici la troisième production –, Avec ma mère à la mer semble la suite du précédent court métrage d’Alexis Van Stratum, qui cultive un certain goût pour le bleu (le ciel, la mer, l’horizon, l’air), omniprésent dans les deux films, et un autre pour les mères assassines, culpabilisantes et possessives dont il faudrait bien tordre le cou… omniprésentes etc.
Dans Classes vertes, avec douceur et légèreté, un petit garçon filait en douce faire l’école buissonnière…
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Le documentaire se porte plutôt bien dans notre pays. Plus de 150 documentaires ont été réalisés en Communauté française et sont répertoriés dans le catalogue du documentaire 2009-2010 édité par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel.Outil pratique et didactique, il se compose de 5 sections de couleurs différentes.
Jaune : Les courts métrages réalisés par les écoles de cinéma et les ateliers de production (Centre Vidéo de Bruxelles, INSAS, Médiadiffusion, INRACI, CBA, Atelier Graphoui,...)
Vert : Les moyens métrages réalisés par des producteurs indépendants belges et étrangers avec l'aide…
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Cent ans de plénitude
« Préambule. Finalement, nous vivons tous dans cet enfer, et le cinéma est l'une de ses fournaises, mais c'est de la chaleur qui émane des flammes autour de nous que naît le goût d'aimer ». Cette belle phrase a été prononcée par notre centenaire du cinéma, Manoel de Oliveira, himself (Porto, 2008) et inaugure un texte d'Oliveira dans le numéro 71 de la revue Trafic. Ce n'est évidemment pas la première fois que la revue de cinéma créée par Serge Daney publie des propos d'Oliveira. Le numéro 50, intitulé Qu'est-ce que le cinéma ? a publié Repenser le cinéma, un texte dans…
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Un truc reposant
C'est ce que semble penser Luc Delisse, écrivain, mais avant tout professeur (de scénario) à la Sorbonne et à l'Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle de l'ULB (Esra). Un homme qui sait de quoi il parle, donc. Avec Le professeur de scénario, il poursuit une autobiographie romanesque déjà largement entamée par quatre précédents romans. On entend par là qu'il s'agit d'une histoire écrite à la première personne, que le personnage principal offre beaucoup de similitudes avec l'auteur, mais que, par contre, les événements qui lui arrivent et qu'il relate sont fictifs. Un rapport ambigu donc entre…
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Les vacances de Monsieur Hulot ou Tati et le parlé belge
Mais qui est donc cet hurluberlu d'Hulot sur lequel Tati, à tâtons, n'a cessé de fantasmer et de nous faire rire ? Allo, hello, Hulot. À l'hôtel de la plage : « Pardon, votre orthographe, please - Ulo, avec ou sans H? - Yes, avec H, comme Hôtel (la pipe entre les dents, intérieurement : H comme Héros) - Thank you, Hulo ! - Avec T comme Tea : H.U.L.O.T., sorry, il n'y a pas que des voyelles, mais des consonnes. Oui ou non ? Mais surtout, il y a, chez Tati, une conception du langage qui se partage entre la langue française châtiée et une sorte d'accent à la belge (borborygmes de plusieurs types de langues)…
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L'image pornographique fascine certains. Pourquoi ? Et si elle restituait la séquence du veau d'or ?Patrick Mario Bernard & Pierre Trividic, les réalisateurs du beau film L'autre(lire le webzine du mois dernier) se sont lancés dans un défi particulièrement provocant. Réfléchir sur l'image dans un monde où elle est devenue aussi démesurée que l'argent, l'autre pièce du binôme de notre monde actuel. Comme ils aiment la créativité et la transgression artistique par rapport au formatage du spectacle, ils n'hésitent pas à partir du degré zéro de l'image : la pornographie. Et pas n'importe laquelle : les désirs…
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