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Le capitalisme au bout du fusil
Humour noir et chasse chaotique au patron voyou pour un duo de cinéastes français engagés dans une dénonciation grinçante et désespérée de l’impact destructeur de la mondialisation. Récompensée par le prix du scénario à San Sebastian, projetée en sélection officielle aux derniers festivals de Londres et de Rome, et en route pour la compétition du Sundance 2009, la comédie grinçante Louise-Michel de Benoît Delépine et Gustave Kervern confirme le statut d’explosifs francs-tireurs de ses auteurs dans le panorama assez sage du cinéma français.
Après le road-movie en fauteuil roulant Aaltra (en…
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Révoltés contre les injustices
Lunettes noires pour l’un, barbe broussailleuse pour l’autre et tutoiement de rigueur pour les deux : Benoît Delépine et Gustave Kervern désacralisent l’exercice de l’interview, oscillant de l’ironie caustique à l’analyse incisive. Un double langage qu’ils développent toute l’année pour l’émission satirique Groland sur Canal + et qui nourrit leurs œuvres cinématographiques.
Rencontre avec un duo de réalisateurs iconoclastes conjuguant avec humour la flamme de l’anarchie et le sang-froid de l’autodérision pour des aventures cinématographiques hors normes.
Cineuropa : Quel a été…
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Pourquoi le cinéma asiatique a-t-il réussi à s’imposer dans le monde entier comme jadis le cinéma hollywoodien ? Tout d’abord, il y a la rencontre (devenue une liaison et non un conflit) entre la tradition orientale et la modernité occidentale. Une liaison étrange et paradoxale qui voit les formes traditionnelles de leur culture rejoindre la révolution du cinéma moderne occidental. Si on y ajoute le développement de la mondialisation économique et des technologies numériques permettant la réalisation de films à petit budget on comprend mieux l’impact d’un cinéma qui ne cesse de prospérer dans le monde entier. Enfin, contrairement à Hollywood le statut du…
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L'élève des autres ou Du libertinage
Quatrième film d’un des réalisateurs les plus doués de sa génération, Elève libre poursuit la quête de Joachim Lafosse sur la transmission des limites et leur transgression.C’était déjà, on s’en souvient, le sujet de son film précédent, Nue propriété. Dans Elève libre, Jonas, un adolescent de seize ans, préfère le tennis à des études qui lui échappent, sauf qu’il se voit obligé, s’il rate ses examens, d’intégrer une école technique. Trois adultes bisexuels et homosexuels qui naviguent dans les plaisirs du libertinage lui proposent de…
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Pis and love
"What's Belgium famous for ? Chocolates and child abuse. And they only invented the chocolates to get to the kids.”
De mauvais goût ? Sans aucun doute. Hilarant ? On en redemande !... Ce dialogue récité avec malice par un Colin Farrell réticent à toute chose belge dans la récente et savoureuse comédie noire In Bruges résume en une phrase l’ampleur de la situation : la Belgique vue de l’étranger reste, pour beaucoup de gens mal informés, une vaste blague, un pays où l’absurdité est souveraine, un nid de coucou incompréhensible pour qui n’y est pas né. Et pourtant au pays des frites au chocolat, de Sandra Kim…
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Joachim Lafosse, on vous en parle depuis belle lurette. Dès Tribu, son premier court métrage, puis Folie Privée, son premier long métrage. Ensuite, nous avons suivi la fabrication de Ça rend heureux – que nous avons connu sous le titre de Folie fertile ou de Quand est-ce que tu me prends ? – qui, sitôt achevé, nous est apparu comme un film louchant entre la comédie et la tragédie dans une relation du masculin au féminin, autour de l’image de la femme. Alors que Nue propriété examinait la transmission des limites et leurs transgressions possibles dans un trio infernal : deux fils et leur mère, Elève libre poursuit la quête… Lire l'article
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Sur le tournage d'Oscar et la dame rose, nous rencontrons un monsieur avec une très belle caméra à l'épaule (comme la nôtre, mais en HD). Il filme sans arrêt, tout aussi transi par le froid que nous et, visiblement, il ne fait pas partie de l'équipe. Croyant reconnaître un confrère, nous entamons la discussion et nous apprenons que Thierry Colby (c'est son nom), fait un portrait d'Eric-Emmanuel Schmitt. Cela fait un an qu'il le suit et ce jour-là, il est venu vivre et filmer l'auteur sur le tournage de son second long métrage. Questions.
Cinergie : Est-ce que le portrait d'EES est ton premier portrait?Thierry Colby : Non. Avec Comme au cinéma, l'émission…
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Un matin glacial et brumeux, la petite équipe image de Cinergie s'en va en gare, direction La Hulpe. Sarah, l'attachée de presse d'EES, nous y attend pour nous conduire sur le lieu du tournage, dans un domaine, au milieu des bois, où elle aime se promener avec ses enfants, « mais pas trop près de la clinique Derscheid, on ne sait jamais les rencontres qu'on pourrait y faire ! » À notre expression étonnée, elle précise que c'est une clinique psychiatrique et que c'est là que l'équipe de tournage d'Oscar et la dame rose a établi son QG. Le tournage se fait en extérieur, dans le parc, aux pieds de la clinique : quelques bureaux du rez-de-chaussée… Lire l'article
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L’ensemble est composé de ronces brutes et de mûriers en fruits, d’orties géantes et de rejets de toutes sortes dardant leurs épines agressivement sans pitié. Il est dense, touffu, près à ensevelir jusqu’à la noyade tout qui voudrait y passer. Une femme s’y trouve, vêtue pour seule défense d’une combinaison de motard et de gants. Elle traverse cet épais massif hostile comme Blanche Neige au travers de la forêt en furie. Mais loin d’être blanche, cette femme-ci est sombre, pas vraiment angoissée ni hurlante, plutôt essoufflée, presque silencieuse, écorchée par-ci par-là, allant devant elle, comme promenée par le vent, comme…
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"De toutes les guerres, celle que je préfère..."
La collection DVD Filmarchief de la Cinémathèque Royale de Belgique nous propose une nouvelle édition de Avec nos gars à l'Yser de Clemens De Landtsheer, accompagnée de ce sous-titre "Cinéma de propagande et Première Guerre mondiale". En l'occurrence, le film proposé ici est une œuvre à la gloire du nationalisme flamingant, et si, dans un premier temps, on peut s'interroger sur la nécessité actuelle de relayer un tel discours partisan, la découverte du DVD, le travail historique et l'érudition qui l'accompagnent, enlèvent très vite à cette question sa première pertinence.
En…
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La beauté du hasard est de permettre au temps d’inscrire une harmonie créative dans la réalisation temporelle d’un film. C’est le cinéma que nous offre le cinéaste iranien Abbas Kiarostami depuis ces trente dernières années. Comme nous le signalait Alain Bergala, Kiarostami est à lui seul « un continent nouveau sur la carte du cinéma ». Il ajoutait, réfléchissant au parcours du réalisateur du Goût de la cerise (Palme d’or au festival de Cannes -1997) : « Une telle chance - rencontrer son sujet de prédilection dans la réalité - se mérite. Cette Grâce ne peut advenir qu’à un cinéaste…
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Bazin vous avez dit Bazin ?Le numéro 640 des Cahiers du Cinéma est passionnant parce qu’il revient aux fondamentaux de la revue : André Bazin qui en fut le créateur. Un dossier intitulé Bazin en Asie lui est consacré. Nous voilà hors de l’illusoire topologie d’un cinéma hollywoodien ne cessant de diffuser, à l’échelle mondiale, les codes de l’American way of life – American dream. Un article de David Li Lei-Wei nous explique, à partir du cinéma chinois contemporain, combien le néo-réalisme italien défendu par André Bazin a retrouvé vie dans la Chine post-socialiste.
« L’insistance de Bazin…
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La direction d’acteur, carnation-incarnation, coordonné par Frédéric Sojcher.
Dans le webzine 129 (juillet-août 2008), nous vous avons parlé de l’énigme de l’acteur à partir de textes édités dans Trafic 65. Un numéro spécial consacré au métier le plus troublant du cinéma : rendre visible l’invisible sur l’écran. Frédéric Sojcher, dans le cadre du master professionnel en scénario, réalisation et production qu’il anime à Paris I, Panthéon-Sorbonne, a coordonné des débats sur le thème de la direction d’acteur. Une réflexion passionnante sur les liens unissant cinéastes…
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Le numéro 575 (janvier 2009) de Positif démarre à toute allure avec Nuri Bilge Ceylan, l’un des cinéastes les plus excitants du cinéma contemporain. Photographe d’origine, le réalisateur turc nous a offert Kasaba, Nuages de mai, Usak, Les Climats, quatre films superbes qui nous ont laissés pantois par une précision du cadre plutôt qu’une maîtrise de la mise en scène évoquant Bergman et Antonioni. Les trois singes, son cinquième long métrage, a obtenu, lors du Festival de Cannes 2008, le prix de la mise en scène, of course, et sort actuellement dans les salles parisiennes (pour Bruxelles, mystère et boule de gomme). Mais l’article qu’il…
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Dernièrement, on vous a parlé d’un coucou de chez coucou, The Knack and how to get it de Richard Lester (1965). Retour aux fabulous sixties, via le cinéma de l’école de Prague, aujourd’hui oublié. Au milieu des années soixante, Jacques Ledoux, le créatif conservateur de la Cinémathèque royale de Belgique qui a toujours eu le nez fin (nous lui devons, vingt ans après, la découverte du cinéma taiwanais) nous présente, pendant un mois entier, dans sa caverne d’Ali Baba, les films-phares d’un cinéma tchèque inconnu au bataillon cinéphilique européen. De l’Est, on ne connaît, dans ces années soixante, que deux points… Lire l'article