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Lorsque le monde reste opaque, partagé entre les exhibitionnistes et/ou les voyeurs de Loft Story et les blockbusters " mainstream " de nos amis américains, il est tentant de revenir à l'âge d'or du cinéma, lorsque celui-ci traduisait le monde plutôt qu'un monde. L'Arbre au chien pendu déroule son histoire dans l'Histoire. Nous sommes en 1945. Micha, rescapé d'un camp d'extermination nazi, retrouve sa femme Wanda. Très vite, il se rend compte qu'elle se comporte de façon étrange vis-à-vis de leur fils Dan, dont l'absence lui paraît suspecte.Wanda s'embrouille dans ses explications, appliquant, de manière plus douce, la logique du chaudron…
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On ne regarde pas un film ; on va le voir, comme un enfant vit les heurs et malheurs de Blanche-Neige. Parlons-en des contes de fées qui se penchent sur le berceau de notre inconscient avec malice, puisque c'est le sujet du dernier film de Geneviève Mersch qui nous avait déjà livré il y a six ans une perle rare : John. Dans Verrouillage central (un titre qui est un rebus pour les psy ?), Cathy (Aylin Yay, aussi juste que dans Mireille et Lucien) est une célibataire romantique, pas très nette tout de même, vous allez comprendre pourquoi. Toutes ses collègues et copines du salon de coiffure sont mariées et, qui plus est, son anniversaire tombe le jour de la Saint-Valentin. Ainsi va le hasard qui, tel l'inconscient,…
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Ici se poursuivent les aventures de Violette (Raphaëlle Bruneau), découverte adolescente acidulée à la recherche de l'amour dans Violette et Framboise, le premier film de Kita Bauchet. Violette y apprenait avec une certaine candeur que les garçons échangent impitoyablement leur solitude contre du sexe et que ça ne fait pas toujours le bonheur des filles. Cette fois, dans Violette au travail, notre girl fringuée sage comme une image (l'antidote au devenir-bimbo) cherche un job avec la même énergie et la même candeur après avoir été virée par son patron qui lui avait mis la main aux fesses et qu'elle avait giflé d'un coup droit à une main digne…
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NOUS DEUX
Pour son premier long-métrage, Lieven Debrauwer n'a pas choisi la facilité. Rendez-vous compte : en Belgique, aujourd'hui, faire un film sur les handicapés mentaux, quand on ne s'appelle pas Jaco. Qui plus est, raconter une gentille histoire rose dans des décors de bonbonnière sans s'appeler Berliner. Pire, avoir l'audace de mettre en scène des vieux en leur prêtant la fraîcheur de jeunes gens et ne pas s'appeler Benoît Lamy. Et réussir avec tout cela un film au ton éminemment personnel qui ne ressemble à aucun autre, avouez que ce n'est pas à la portée du premier conformiste venu. C'est que le jeune réalisateur a choisi d'assumer…
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A tout Prix
Le 30 mai a été présenté, en avant-première à Paris, sous l'égide de la SCAM, Chants et soupirs des Renaissants selon Paul Van Nevel, de Sandrine Willems, en présence de la réalisatrice et de Paul Van Nevel. Nous vous en avions parlé lors de son tournage . Aujourd'hui que le film est terminé, nous vous en rendons compte.
" ...en écoutant la musique et pendant que nous l'écoutons, nous accédons à une sorte d'immortalité ". Claude Levi-Straus, Mythologiques I.
Avant Bach
Sandrine Willems pratique le théâtre depuis l'âge de douze ans. En 1986, elle joue déjà dans Psyché, une pièce…
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Raphaël est un stagiaire particulièrement malhabile. Revenu à Muno, son village natal (rien à voir avec Muno, en Gaume, le film est une fiction, pas un documentaire), il essaie de profiter de l'agression que vient de subir un jeune Africain pour construire un sujet radiophonique sur la montée du racisme à la campagne. Sa mère ayant d'autres priorités, il essaie d'enregistrer Wendy, la cousine de la victime.
Hélas, le magnétophone tombe en panne. Le réparateur, sorte de Buster Keaton bavard et sans chapeau, lui confie, angoissé, qu'il a perdu son humour (" Je me lève le matin, paf, plus rien ! Non seulement je ne fais plus rire personne mais personne ne me fait rire "). Son frère…
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Lors d'un spectacle qu'il donne dans ce qu'on appelle aujourd'hui pudiquement une séniorerie, un vieux mime est victime d'un malaise cardiaque. Lorsqu'il reprend conscience, il est alité dans une des chambres de la maison avec prescription médicale de repos complet. Du jour au lendemain, lui, le saltimbanque aux semelles de vent, le voilà transformé en pensionnaire de cet hospice de vieux.Sa camionnette est vidée, son matériel rangé au grenier et le voilà contraint de suivre les règles rigides d'un pensionnat. Et son rat blanc, partenaire et unique ami, a disparu. Devant son miroir à maquillage, le voilà brutalement confronté au spectre blême de la vieillesse.Si…
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Pol et Simon sont potes comme on peut l'être à dix ans. Toujours partant pour les conneries: piquer les chiques au magasin d'en face ou lorgner les filles dans leur vestiaire à la piscine. Mais voilà, entre eux, il y a Justine. Pol est amoureux de Justine, mais c'est plutôt Simon qu'elle regarde. Jusqu'au jour où, à la piscine justement, Simon à l'idée d'une vilaine farce à faire à son copain, qui lui ferait définitivement perdre la face devant son amoureuse.Or, les filles ne réagissent jamais comme on s'y attend... Tourner uniquement avec des enfants pour tenter de restituer leur univers avec naturel représente toujours un petit exploit. Parce qu'un…
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Amour, haine, amitié et trahison
Non, ce n'est pas Dallas, mais une saga belgo-balkanique, une histoire universelle, que Jan Hintjens décline d'une part en Macédoine, où se côtoient depuis plusieurs siècles Turcs, Macédoniens, Albanais, Bulgares, Serbes et Croates, et d'autre part en Belgique une génération plus tard. Sous domination ottomane pendant près de six siècles, théâtre ensuite de plusieurs guerres balkaniques avant d'être à l'origine du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les Balkans, région charnière entre l'Europe et l'Asie,deviennent le lieu témoin par excellence de l'exacerbation…
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Le petit prince pouilleux qui avait un rêve.
Ali Zaoua, c'est l'histoire d'un monde dur et sauvage aux portes de notre monde, mais c'est aussi un conte dont les héros sont des gamins des rues de Casablanca. Des gosses de six à douze ans, livrés à eux-mêmes dans la ville, qui errent en bande sous la férule de Dib (Saïd Taghmaoui, seul comédien professionnel dans le tas, se paie une gueule pas possible : balafré, terrible. Il impressionne dans ce rôle de caïd quasi muet au nom emblématique : Dib veut dire loup en arabe).Parmi eux, Ali a des rêves, des projets.
Entre Dib et ce gamin à la personnalité marquée, la rupture est fatale et Ali part de son côté…
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L'amour est-il autre chose que deux fragilités qui se rencontrent, qui s'acceptent et qui s'épaulent ? C'est ce que semble dire Philippe Blasband dans la très belle histoire de Mireille et Lucien qu'il met en scène dans son troisième court métrage comme réalisateur. C'est une rencontre : celle d'un homme qui sort de prison, condamné pour un crime de pédophilie qu'il n'a pas commis, et d'une femme rejetée du fait de sa disgrâce physique, et qui vient de subir l'opération esthétique tant désirée.Deux ex-monstres donc, revenus parmi les humains et résolus à réapprendre à vivre normalement.…
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Nous ne sommes pas faits pour vivre comme nous
Dans la grande tribu cinématographique des bricoleurs de génie, Robert Dehoux occupe une place à part, celle d'un irréductible rebelle. Venu au cinéma sur le tard, la septantaine bien portée, il réalise en parfait insoumis un percutant brûlot, le Zizi sous clôture inaugure la culture. Sans aide aucune, il réinvente le cinéma d'agit-prop, nous concoctant un film-tract iconoclaste et pétaradant, dans lequel il développe une formidable critique de notre vie quotidienne et une non moins passionnante façon d'en finir avec ce monde régi par notre peur et notre mépris de la vie à l'état de nature. Le…
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Un film que l'on croyait disparu ! En 1965, lorsqu'il couche une fillette dans le lit de son père, éteint la lumière et leur demande paroles et murmures suggestifs, Roland Lethem ne croyait sans doute pas devoir aujourd'hui " dédier " son film à un certain Marc Dutroux. La copie personnelle du singulier réalisateur, probablement la seule qui existe encore, ressort de sa boîte et devrait prochainement - un bruit qui court ! - retenter le coup des festivals. Mythique ? Les impatients peuvent se procurer le " collector " numéroté et signé Roland Lethem, en vente dans la petite boutique du Bunker Ciné-Théâtre (66a, rue des Plantes, 1210 Bruxelles) :…
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Le Bunker Ciné-Théâtre de Patrice Bauduinet (PBC Pictures) vend des poignées de gravats pour subsister, mais offre mieux à boire et à manger. Fin mars dernier, dans l'arrière-salle froide et humide où l'on se verrait bien rejouer quelques scènes d'une anthologie underground, le goguenard réalisateur d'Amphitryon 94 ou de Fais-moi coin coin (1993), producteur aux moyens sans doute minuscules mais aux idées aussi larges que les pulls de laine, avait convié ses amis à la projection - tant bien que mal - de Fragments de vie, un long métrage belgo-camerounais, divisé en trois parties, de François L. Woukoache. Grisants, les cocktails rhum gingembre de la famille… Lire l'article
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"Ne regarde jamais en bas!", entend-on souvent conseiller aux funambules et fildeféristes battus par les vents, tout là-haut sur leur minuscule plate-forme, perchés au sommet d'un si frêle roseau ! Agrippé à un long balancier dont les passereaux feront volontiers leur lit, le petit bonhomme de Christian Heymans (Thirsty Bill, 1998) a plutôt l'air d'un potache endormi lorsqu'il salue, fend son premier cumulus et marche vers l'exploit : du point A au même point A, réaliser le tour du monde en équilibre sur un fil rouge, en profitant du recul pour faire - mais malgré lui - le topo des activités majeures et mineures de la planète et de ses habitants.…
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