Retrouvez toutes les critiques de films belges

“Ici, celui qui n’est pas mort est occupé à mourir”. Dans le quartier Nord, les bulldozers font place nette et rasent les maisons fraîchement vidées de leurs résidents, tandis que les derniers habitants occupent les quelques bâtisses isolées encore debout. Un projet Manhattan qui a tous les attributs de son homonyme américain: rêve d’un homme et d’un gouvernement, et cauchemar pour celles et ceux qui en sont victimes. En vingt minutes, l’équipe aux commandes de ce reportage sauve en images ce qui n’est aujourd’hui plus qu’un souvenir d’un Bruxelles d’antan, remplacé par le béton et des tours fantômes. Une préquelle puissante aux films…   Lire l'article

Entre 2020 et 2023, rien n’a pu arrêter la rénovation des tours WTC, et par là même la refonte du quartier Nord, sujet du premier film de Lietje Bauwens et Wouter De Raeve. Pas même un certain COVID-19, dont les deux films sont parfaitement exempts. Le rouleau compresseur du progrès avec un grand P n’a de cesse de tout aplatir, et la réalité rattrape inexorablement la fiction. Cette frontière, les cinéastes s’y confrontent également dans WTC - a never-ending Love Story. Un coup d’arrêt qui, loin de remettre en cause l’intérêt du projet, permet de mettre en lumière toute la complexité d’un documentaire subtil et finement ciselé.
Depuis 2017, Lietje…   Lire l'article

Il était une fois, dans une ville bientôt capitale européenne, l’utopie d’un quartier Nord où les buildings rivaliseraient en hauteur et en majesté, pour le plus grand bonheur de leurs résidents. Cette histoire, c’est celle des deux tours du World Trade Center bruxellois, fleuron du modernisme à l’américaine qui couronnaient le Little Manhattan belge dans les années 70. Précurseurs d’un projet gigantesque abandonné par la suite, ces immeubles n’ont finalement jamais réussi à attirer, laissant en grande partie les tours et leurs environs à l’abandon.
Que reste-t-il aujourd’hui de cette histoire? Et quelles leçons peut-on en tirer, alors que…   Lire l'article

Les monstres attaquent la Tour Upsite
Robo, c'est une vue filmée en noir et blanc, plan fixe et en accéléré, de la zone du canal de Bruxelles (impossible de ne pas l’identifier, on a l’Atomium en plein milieu du cadre). Presque aussitôt arrive, incrusté dans l’image, un robot aussi haut que la tour Upsite, cet énorme pavé dans l’œil que l’arrogance bétonnière a fait pousser à la hauteur de Tour et Taxis, sur l’autre rive du Canal. L’automate a un corps de métronome et une tête de lampe de bureau, et il baguenaude sur fond de bruitages électroniques évoquant le son de ses pas. On se rend compte qu’il s’agit d’un tout…   Lire l'article

Le court-métrage d’animation Roues libres de Jacinthe Folon avait reçu un accueil chaleureux à sa sortie. Si certains se sont régalés de l’humour décalé de cette production de l’Atelier de la Cambre, d’autres n'ont pas compris le second degré de cette réalisatrice et ont fustigé ce pamphlet anti-cycliste après la projection.
Dès les premiers instants du film qui dure un peu plus de trois minutes, la voix off de Benoît Marissal donne le ton: « Citadins, Citadines, après la peste noire, le choléra et la grippe espagnole, un nouveau fléau venu du Nord s’abat sur nos villes. Son nom? Le vélo! » S’ensuit une série…   Lire l'article

Dès les premières secondes, on est frappé par l'énergie qui se dégage de Cansu alias SI-G, la toute jeune protagoniste du court-métrage homonyme de Frederike Migom. À 13 ans à peine, elle porte son rêve de rappeuse avec rigueur et ténacité, jonglant tant bien que mal avec l'école, sa passion pour le rap, sa vie de famille et sa vie de quartier à Molenbeek.
C'est ce quotidien que nous montre quasiment sans artifices la réalisatrice de Binti, dont la caméra est ici captivée par ce personnage si jeune et pourtant d'une puissance et d'une franchise impressionnante. Face à la documentariste, Cansu s'exprime sans filtre sur son amour du rap, son amour…   Lire l'article

Réalisé il y a une décennie, ce court-métrage d’animation n’a pas pris une ride. Véritable ode à la rencontre amoureuse et à la passion, éphémère ou non.
Ce film d’animation qui utilise plusieurs techniques, dont la rotoscopie, est enivrant et passionnant du début à la fin. Il s’agit de l’histoire d’une rencontre entre un homme et une femme dans un Bruxelles à une époque incertaine. Poésie qui fait rêver, musiques qui font tourner la tête, dialogues qui provoquent le sourire, la rencontre de Solange et Mathieu est expliquée en trois parties.
On parle ici d’une histoire d’amour qui n’en est pas une, de séduction,…   Lire l'article

Ce court-métrage réalisé par Baptiste Janon en 2012 surprend par ses qualités artistiques et sa dimension immersive. Telle une petite souris qui observe les dires de taximen travaillant la nuit, le spectateur découvre un monde nocturne de manière originale et authentique, comme s’il était invisible sur la banquette arrière.
Les plans choisis, la qualité des images et les éclairages confèrent à ce projet une photographie très léchée et adaptée au sujet. D’un point de vue technique et du placement des caméras, ce film est très bien réalisé.
La narration ainsi que l’ambiance sonore rendent également ce documentaire captivant. L’absence…   Lire l'article

Le Purgatoire de feu
Une déchetterie à ciel ouvert à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale. Une portion de terre et de déchets de quelques hectares où s'activent des hommes et des femmes. C'est la colline. Les oiseaux charognards planent au-dessus de ce territoire perdu parsemé de fumée. Le documentaire va à la rencontre de ses « habitants », personnes éconduites par la vie et dont on apprendra les histoires personnelles et souvent éprouvantes.
Quelques personnes discutent autour d'un poêle sous une tente de fortune. Un couple dont l'homme est un ancien soldat qui a combattu pour la patrie et qui a ensuite…   Lire l'article

À l’heure de pointe dans le métro parisien, Nathalie entre en trombe dans la rame bousculant par mégarde Aymeric. Le ton monte, et une dispute éclate. Les sourires des autres passagers se dessinent, les yeux d’Aymeric et de Nathalie pétillent. Le courant passe, et cet affrontement se poursuit de manière plus frontale encore, les pantalons sur les chevilles, derrière le fin rideau d’un photomaton. Débute une déambulation nocturne, d’une nuit, une seule, dans laquelle ces deux “étrangers”, se vouvoyant avec difficulté, se dévoilent peu à peu fuyant leur quotidien.
Le troisième long-métrage d’Alex Lutz, au petit budget et tourné en quatorze…   Lire l'article

L’Origine du Mâle
Caen. A la mort de son père, Guillaume (Arieh Worthalter), policier ambitieux, offre en gérance le bowling dont il vient d'hériter à son demi-frère marginal, Armand (Achille Reggiani), qui vit plus ou moins dans la rue entre deux jobs. Mais l'héritage des deux frères semble maudit. Armand s’installe dans l’appartement du défunt, qu’il ne connaissait que très peu, et comprend que ce dernier était un homme violent, chasseur de gros gibier dans des safaris. L’antre du paternel est une sorte de musée des violences animales aux murs décorés de trophées et d’armes à feu. Un soir, au bowling, Armand, qui a adopté la veste…   Lire l'article

Ambiance et couleurs vintage, format atypique renvoyant aux vidéos amateur d’avant l’ère numérique, on sent dans la réalisation de Manon Coubia une vraie douceur et un amour pour ce décor en bord du lac Léman à l’eau cristalline. Mais sous la surface, Pleine Nuit est plus qu’un simple exercice esthétique. Plongée dans un hommage tout en finesse, le temps d’une journée et d’une nuit entre passé et présent.
 Quand la quiétude estivale de Louison (Salomé Richard) se trouve dérangée par une équipe de gendarmes, cette dernière apprend que sa grand-mère aurait dissimulé des armes dans les profondeurs du lac, au sortir…   Lire l'article

La Vie passionnée de Renzo Nervi
Propriétaire d’une galerie d’art, Arthur Forestier (Vincent Macaigne) représente depuis ses débuts Renzo Nervi (Bouli Lanners), un peintre très coté, mais dépressif et reclus. Les deux hommes sont amis et, même si tout les oppose philosophiquement, l’amour de l’art les réunit toujours. En panne d’inspiration depuis des années, Renzo sombre peu à peu dans une radicalité qui le rend ingérable : conspuant les lois du marché, il saborde toutes les opportunités qui s’offrent à lui dans des provocations autodestructrices, au grand dam d’Arthur, qu’il met régulièrement dans la mouise.
Renzo…   Lire l'article

Comment exprimer ce que l’on ressent lorsque l’on est différent? Alleen Ik, “seulement moi”: le titre du court métrage de Jasper De Maeseneer nous renseigne d’emblée sur l’état d’esprit de Flor (Lou Goossens), petit garçon atteint d’un fort trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité. Dans les situations de sociabilité, il se fait maladroit et perd rapidement ses moyens, au travers de violentes effusions de colère, lorsqu’il ne comprend pas qu’il ne maîtrise pas les codes sociaux des conditions dans lesquelles il se trouve.
Il se repose beaucoup sur Jef (Kes Bakker), son meilleur ami, son frère qui tente de s’occuper au mieux de lui.…   Lire l'article

“Tomorrow is a state of mind”. Cette courte phrase musicale entonnée par Tess, Mia, Rok et Tiago, les membres de l’équipage de la compagnie aérienne La Flotte airline, comporte tout ce qui donne à ce court-métrage ses couleurs. Au travers du récit d’un voyage d’apprentissage pour tous ses occupants, le film met en exergue les doutes, les joies, les rêves (déchus et encore possibles) de cette drôle de troupe.
Alors que sort son nouveau long-métrage Luka, Jessica Woodworth a accepté de jouer le jeu de la Belge Collection, dont l’objectif est de mettre en avant la jeune génération de comédiennes et comédiens belges. Ce deuxième volume lui a permis…   Lire l'article