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Marie André, une cinéaste autodidacte
Marie André a débarqué dans le cinéma avec l’ingénuité miraculeuse d’Alice. Elle avait envie de poursuivre ce « lapin blanc » sans bien savoir où il allait la mener. Il l’a conduite à faire un court métrage, « Les Pas Perdus », que l’on a pu voir au Festival des Films de Femmes et à celui du Jeune Cinéma, à écrire des scénarios et maintenant à filmer une vidéo « Galerie de Portraits ». Sa conviction a forcé et séduit les lieux où l’on trouve de l’argent : la Commission de sélection du cinéma…
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Dans son article paru dans la revue Trafic en mars 2011, Boris Lehman parle de son cinéma comme « promenade, voyage dans l’espace et dans le temps mais aussi à l’intérieur de moi-même, glanage, rencontres, déambulation. »1Et Fantômes du passé, son dernier long-métrage réalisé avec Sarah Moon Howe, n’y fait pas défaut. Cette déambulation cinématographique à quatre mains et deux voix, cet échange d’images, ce film qui remet en circulation des fragments de mémoires, entraîne les deux amis sur des traces, des restes de pellicules pour interpeller le présent. Alors que l’un retourne dans ses images, l’autre filme ce qu’il ne voulait pas montrer… Lire l'article
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Pour écrire ces lignes tout comme pour se plonger dans ce documentaire, il faut monter les basses, allumer les subs et baisser les lumières. La musique de Laurent Garnier, au même titre que ce documentaire aux airs d’hagiographie, se vivent dans la pénombre du club, dans la transe de la techno. Face à la caméra de Gabin Rivoire, l’artiste nous entraîne avec joie dans son univers, habité de personnages atypiques, de beats hypnotisants et de mélodies lancinantes.
Let’s get this party started.
Au commencement était le son. Celui de son enfance, passée dans les foires et les attractions que son père entretenait. Baigné dans cette atmosphère de fête permanente,…
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Avec une esthétique brute et radicale, utilisant les processus de domination décrits par Deleuze et Foucault, Ailleurs, Partout traverse les frontières de l’expérimentation sur l’image. Réalisé à l’aide d’un ordinateur qui permet d’infiltrer les lieux, de passer d’un coin du monde à un autre, de sillonner des caméras de surveillance, le film d’Isabelle Ingold et Vivianne Perelmuter parvient à articuler la portée critique de certains objets filmiques et leur dispositif avec la question du contrôle. Ce récit cinématographique percute celui de Shahin, un Iranien de 20 ans qui a fui, seul, son pays.
Dans un enfermement en plein air, supposant une invisibilisation…
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Lorsqu’on évoque le peintre Paul Cézanne, viennent immédiatement à l’esprit des pommes et la montagne Sainte-Victoire peintes de tout temps et en toutes saisons. Ces fameuses pommes et la montagne vue par la fenêtre sont les détails signifiants d’un lieu magique, celui de l’atelier du peintre, que la cinéaste belge Sophie Bruneau a visiblement pris beaucoup de plaisir à filmer pour son dernier documentaire sobrement intitulé Cézanne.
« N’en rajoutons pas », pourrait être le sous-titre du documentaire réalisé par Sophie Bruneau sur l’atelier du peintre Cézanne. Cela pourrait d’ailleurs aussi être celui de l’œuvre…
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La vie des fantômes
Étrange film que ce Don’t rush dont le titre sonne à la fois comme un avertissement et un précepte. C’est qu’en effet, il ne faudra pas trop s’attendre à des effets de manches, des séquences ultra découpées, une histoire trépidante contée par une voix off enthousiaste… Bien au contraire, le film prend en effet son temps pour déployer l’histoire du rebetiko, cette musique populaire grecque. Mais il le fait à travers un dispositif narratif très intéressant, ambitieux et un peu périlleux parce qu’il prend le risque de frôler l’ennui. En compétition officielle au Cinéma du réel tout récemment…
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Présenté en compétition au Brussels Art Film Festival, Son Chant revient sur la relation musicale entre Chantal Akerman et la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton magnifiée par un montage expérimental puissant, où se croisent et s’entrechoquent des extraits de films de la cinéaste belge, des propos de la réalisatrice sur son rapport à la musique et sur sa rencontre avec la musicienne avec laquelle elle a collaboré sur une vingtaine de films.
Vivian Ostrovsky utilise, avec beaucoup de pertinence, le split-screen, les cadres imprégnés dans des scènes de films, les inserts d’ondulations sonores et de points rythmiques qui rappellent l’importance et la prégnance du son dans le travail…
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(...) Ce ne sont pas des personnes ou des lieux que la caméra de Marie André rencontre d’abord mais des portraits qu’il faut décadrer, déplacer, brouiller, pour avoir une chance d’entrevoir ce qu’ils cachent plus qu’ils ne révèlent.
Jean-Paul Fargier (« Les Cahiers du Cinéma »)
Marie André : la fascination de l’absence de temps
Pour reprendre ce que dit Maurice Blanchot à propos de l’écriture, on peut dire à propos de « Come ti Amo », la dernière vidéo de Marie André - présentée avec succès au Festival de San Sebastian – qu’elle nous livre « à la fascination…
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La mer, un homme et une femme. Il ne se passe rien d’extraordinaire. Elle est assise dans un transat. Il marche derrière les tentes. Sur la plage, des enfants, des gens. Nous voyons cet homme et cette femme parler, nous voyons leurs lèvres prononcer des mots, nous n’entendons jamais ce qu’ils disent. Nulle voix off non plus pour nous guider dans leurs pensées et leurs rêves. Nous entendons le bruit de la mer, des mouettes, de la foule. Et pourtant nous comprenons ou plutôt, chacun comprend comme il veut, que c’est difficile d’être ensemble, que c’est bon l’amour, que c’est triste les reproches…
Un fragment de quotidien d’un couple. Mais cette histoire banale, Marie André fait un film…
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Il y a eu l’Urss. Il y a la CEI. C’est ce que l’Histoire nous raconte dans le grand fracas des empires qui s’effondrent. Avec médiatisation d’images fortes : les putchs, les nouvelles maffias, la violence, le désordre économique. Et puis, comme disait Godart : « il y a la vie, simplement la vie ». Celle qui s’écoule inchangée, quotidienne loin des news et des événements. C’est dans cette permanence russe que se situe le film de Marie André, qui ignore le sensationnel ou le folklorique. C’est-à-dire qu’à l’Est comme à l’Ouest, là-bas comme ici, à la ville comme à la campagne, des gens vivent du matin… Lire l'article
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Ce film est original à la fois par la personnalité de sa réalisatrice et de la chorégraphe filmée. En fait, il s’agit d’une rencontre de deux tempéraments expérimentaux qui, rompant avec les mouvements convenus de la caméra et du corps, poussent un peu plus loin les limites de l’harmonie visuelle et gestuelle.
On pourrait comparer le travail de cette réalisatrice et de cette chorégraphe à celui des peintres qui, depuis le milieu du XIXè siècle, fractionnent les paysages, les objets, les visages et qui trouvent dans ces morcèlements des intensités inédites. Pas à pas, la danse qu’explore Anne Teresa De Keesmaeker est aussi une lente et merveilleuse…
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L’autre côté
Second long-métrage de Rachel Lang en compétition officielle au Festival du Film Francophone de Namur, Mon Légionnaire a tout pour surprendre. A priori, il n’a pas grand-chose à voir avec son premier film Baden Baden un film doux, drôle et un tantinet surréaliste qui racontait l’émancipation d’une jeune femme. Présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs, porté par des acteurs de renoms (Louis Garrel, Camille Cotin,...), filmé dans une pluralité de décors, plutôt choral, Mon Légionnaire pourrait presque faire figure de poids lourd du cinéma français. Loin de la légèreté donc de ce…
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L’ange déchu
Comédien qui arpente les séries de la VRT et pas mal de films d’auteurs (Dagen Zonder Lief, Bullhead, Borgman), Jeroen Perceval a une gueule de petite frappe et souvent des rôles de méchants hargneux ou de paumés idiots. Mais en 2015, pour ses premiers pas derrière la caméra, il réalisait un premier court-métrage assez étonnant, entièrement tourné depuis le point de vue d’un enfant pris dans un engrenage de violence qui l’emmenait à côtoyer l’abîme. August se révélait être un réalisateur sensible et audacieux. Avec Dealer, Perceval se penche à nouveau sur l’enfance, son innocence et les violences qui…
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Par où commencer ? Peut-être par l’attente ? Très, trop longue, depuis la dernière création de Carax, ce réalisateur honni et adulé, ce vilain petit canard du cinéma français. Neuf ans de patience depuis la sortie d’Holy Motors. Pied de nez ultime, Carax prend le temps d’installer son spectacle. De chauffer sa propre salle de cinéma par cette voix-off lancinante qui nous plonge petit à petit dans son univers, dénué d’images dans ces premières secondes. Et puis vient le son, amenant l’image tant attendue, comme si elle ne pouvait exister sans lui. Et enfin, entre ces réglages et ondulations sonores, apparaît le cinéaste. Chef d’orchestre maquillé… Lire l'article
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Des ânes et des fourmis
Dans 7, rue de la folie, Jawad Rhalib réalisait une fiction totalement déchaînée, un revenge movie façon Death Proof, où trois filles sous le joug de leur père allaient très loin pour se libérer. Le film osait tout, rock’n’roll et trash, un peu lourdingue et carrément jouissif. Insoumise, son long-métrage de fiction suivant, brossait la fresque épique et sociale d’une révolte d’ouvriers agricoles conduite par une jeune femme. Si son nouveau long-métrage est encore le récit d’une émancipation féminine, son approche est tout autre. Plus intime, plus légère, plus drôle aussi, sur le mode de la fable…
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