Le fou-rire de Chrysippe de Tarse, le souffle bloqué de Zénon à Cittium, l'insolation mortelle d'Ariston le péripatéticien, l'Hermès d'Herillus de Carthage, les gencives enflées de Cléanthe qui meurt de faim à la fin, le savoir-vivre de Marc-Aurèle, les travaux manuels d'Epictète esclave d'Hépaphrodite, la pèche en cire de Sphèrus du Bosphore. Soyez stoïques (le zen occidental). Damned ! By Jove ! Incredible (prononcez incredibeul), les stoïciens étaient de sacrés zigomars, pas des intellectuels tristes et raides comme un passe-lacet ! Où veut-on en venir ? À ceci. En cette matinée froide de décembre,… Lire l'article
La Californie des années cinquante. Les époux Fonteyn vont voir dans un drive in Dial M for Murder d'Alfred Hitchcock.
À l'arrière, Paul, trois ans, ouvre l'oeil et le bon de temps à autre, fasciné par les ombres qui s'agitent sur l'écran et représentent la vie bigger than life. C'est le premier film dont il se souvienne. On espère pour lui que la scène où Grace Kelly plante les ciseaux dans le dos de son agresseur payé par son mari pour la tuer lui a échappé. Sinon bonjour les cauchemars ! Aujourd'hui, mort de froid malgré une veste en cuir noir et tout en refusant notre café chaud, Paul Fonteyn, nous conte que, revenu…
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Historique
"L'ARPF a été l'une des premières organisations de producteurs professionnels à avoir été créé. Historiquement, elle s'appelait l'ABPRF. Elle a été initiée par des réalisateurs qui ne trouvaient pas de producteurs qui les produisent - puisqu'il y a une vingtaine d'années il n'y en avait quasiment pas sur le marché et que les réalisateurs étaient donc obligés d'être leurs propres producteurs. Puis, d'autres organisations ont vu le jour comme l'UPFF qui a grandi ces dernières années grâce à la qualité de ses producteurs mais qui est d'abord et avant tout une union de producteurs.…
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À la septième sonnerie, le répondeur se met en route : " Je ne suis pas là mais laissez-moi un message après le bip ou appelez le numéro suivant " (GSM). Nous essayons, le GSM est branché sur la boîte vocale. Nous laissons un message. Le monde ne va pas en s'améliorant, ferdoum ! Vite, une kriek. Hips. Pas flagada, nous réessayons. À la cinquième sonnerie Thierry De Coster décroche quelque part dans la périphérie bruxelloise. Allo ? A l'eau ! On est coupé, degotte ferdoum ! Nous réussissons in extremis à obtenir un rendez-vous avec lui qu'il changera d'heure, trois jours plus tard.
Le Livre de la Jungle de Walt…
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Un automne roussi, pourri, irrégulier, avec lumière bas de plafond ou oblique. Les feuilles mortes tourbillonnent autour des mocassins à glands, des santiags aux talons biseautés, des sandales de cuir marron, des escarpins noirs, des westwoods, des Docs Martens délacés, des boots anthracite et pointues, des charentaises trouées... Pffff ! Un décor animé pour des photos agitées raccord avec les films de Dan Wiroth, un mec qui aime le mouvement. Au point de sauter du haut des escaliers de l'avenue des Arts sur le trottoir, en contre-bas, où votre serviteur enregistre, clic-clac, l'image floue, forcément floue, avec son Rolleiflex 6X6. Putain ! On dirait Batman dans un plan de Tim Burton, réalisateur… Lire l'article
Hubert Toint, la moustache en bataille, sur-booké, entre deux rendez-vous, nous parle de son métier de producteur du cinéma en Communauté française et de Saga Film qu'il dirige avec Paul Fonteyn, auquel par ailleurs nous consacrons dans ce même numéro un Gros Plan (En La Puta Vida, production majoritaire belge, en coproduction notamment avec l'Uruguay et qui vient d'être sélectionné par l'Uruguay pour concourir à la course à l'Oscar du meilleur film étranger).
Refusant la caféine de votre serviteur pour l'eau pure que nous procure Evian, il se débarrasse de son habituelle veste coupe-vent et pose sur la table à coté de l'enregistreur…
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"Impossible n'est pas français" disait Napoléon ! C'est aussi semble-t-il la devise de Cinergie.be. Le dimanche 20 novembre 2001, Bernard Pollet, au nom de TéLéCiNéMa, annonçait, lors de la remise des prix du Festival du Court métrage Média 10/10, le lauréat de l'émission : À demi-mot de Marc Levie. Le film, dont Philippe Deprez vous parle par ailleurs, raconte les mésaventures d'une jeune femme qui essaie sans succès de joindre son ami par téléphone, et se décide à lui écrire avec une graphie qui ne manquera pas de vous surprendre. Laurence Bibot, qui incarne la voix de la jeune femme sera l'invitée de l'émission… Lire l'article
L'Eden et après
L'homme erre entre nécessité et liberté, entre norme et transgression, entre transparence et mystère, sans que la question du religieux surgisse nécessairement quand l'évidence du symbolique s'impose. Michel Izard et Pierre Smith, la Fonction symbolique. Gallimard.
Les règles souffrent des exceptions. Dieu merci. Nous n'étions pas sur le tournage du film de Philippe Simon et nous nous en félicitons tous les jours.Votre serviteur tenant à ce que sa tête reste sur ses deux épaules, ne fusse que pour continuer à observer le monde tel qu'il va et s'en va derrière le viseur de son Leica. Nous avons donc rencontré Philippe Simon (que nos…
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B.P., dit Benoît Peeters alias Boris Pasternak, Blaise Pascal, Brian (de) Palma, Baldassare Peruzzi, Pieros Piérides... Appelle-moi Benoît, ce sera plus simple nous dit-il confronté à une litanie dont il perçoit l'allusion au denier roman de Robbe-Grillet. Reprenons donc et essayons de résumer sans l'appui de ces interminables couloirs qui permettent à l'espace-temps de se dilater. Benoît Peeters est né à Paris en 1956 et vit à Bruxelles depuis 1978. Les activités de ce philosophe de formation, élève de Roland Barthes, sont d'une telle diversité - faite d'un long parcours au rythme parfois discontinu avec peu de haltes - que nous nous essoufflons…
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Qu'est-ce que le temps ? Cyclique, périodique, évolutif, linéaire ? Le temps du rêve qui condense la durée ? Bonne question. À la formule, chère aux traders (biens pâlichons en ce moment) : Time is money, un psychanalyste a répond : le temps, c'est bien plus que de l'argent, le temps c'est de la mort (Melman). Eux répondent tranquillement : le temps c'est un art de vivre. Qui ça, eux ? Anne Deligne et Daniel De Valck, deux cinéastes singuliers, comme seule la Belgique en produit, hors-industrie, dans la création de l'image. Ne fût-ce que parce que chacun de leurs films conjugue une expérience de vie, de rencontres,… Lire l'article
Low Budget, un risque calculé
Cinergie : Si vous deviez faire un bilan, votre expérience de production de films low-budget se solde-t-elle par un résultat positif ?Pierre Lekeux : Mes impressions à chaud sont les suivantes. Avec seulement trois petites années d'expériences et un apprentissage sur le tas, le bilan semble globalement positif et encourageant. Radowski Films a produit des films difficiles tant du point de vue budget que du point de vue contenu. J'ai investi, par conviction et nécessité, un créneau hors-normes et les résultats sont au rendez-vous.
La particularité des films low-budget que nous avons produits réside dans le fait qu'il a fallu créer une corrélation…
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Frédéric Young a réussi à fédérer autour de la SACD (rappelons que celle-ci à été fondée par Beaumarchais à la veille de la Révolution française), dont il est le délégué général pour la Belgique, toute une série d'associations qui défendent les auteurs et leurs droits ainsi que la création en Belgique. On ne va pas toutes vous les citer mais vous indiquer celles qui ont en commun les métiers de l'image : SCAM (auteurs multimédias), ASA (scénaristes), AIDAA (association internationale des auteurs de l'Audiovisuel), FSE (Fédération européenne des scénaristes) et PRO SPERE (dont… Lire l'article
Marion Hänsel nous a habitués à des oeuvres puissantes, hantées par des interrogations sur la vie, la mort, l'identité des êtres. Et voici Nuages. Un film sans histoire, en tout cas sans véritable progression dramatique. Un film sans autres comédiens que les forces élémentaires de la terre, de l'air, du feu et de l'eau qui s'allient, se repoussent se confrontent dans un ballet étourdissant. Un film sans dialogue, sinon le souffle du vent et le grondement de la terre. Un film où la splendeur des images renvoie à d'autres merveilles plus intimes : celles de l'enfantement et des relations qui unissent les êtres à leurs géniteurs ou à leur progéniture,… Lire l'article
Profession : producteur
Y a pas de quoi grimper aux rideaux. Alors là, pas du tout. L'automne sera en demi-teintes comme l'état actuel de notre cinéma. La troisième saison de l'année aura une touche british. Nous verrons des silhouettes genre Miss Marple (Thank you, Agatha) sillonner nos trottoirs : bottines lacées, lunettes demi-lune, besaces en cuir noir ou cabas en tissu façon tapisserie, guêtres de main et petites culottes en tulle strech qui renvoient le string aux antipodes. Un look un peu sinon plus amidonné !Rien de tout cela chez Diana Elbaum, productrice d'Entre Chien et Loup, qui n'en a cure (sauf pour le manteau d'ecclésiastique).
Toute de noir vêtue,…
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Dans quelle catégorie se range-t-il ? Les maniaco-dépressifs ? Les paranoïaques ou les schizophrènes ? Les pervers du type Don Juan ? Les obsessionnels du genre Alceste ? Les hystériques, tel Sganarelle ? Est-ce une sorte de Zelig ? Se dissimule-t-il derrière des lunettes noires ? Désolé pour les fondus de profil-type, ou les amateurs de figures de la rhétorique psychanalytique, il n'a pas de lunettes, présente un abord chaleureux, la cinquantaine tranquille, celle d'un homme qui a vécu les dernières années d'un XXe siècle chaotique, tourmenté et le 11 septembre dramatique du XXIe. Olivier van Malderghem ressemble à un mec que nous… Lire l'article