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Le Fil s’est perdu

Publié le 08/11/2011 par Edith Mahieux / Catégorie: Critique

La pureté de la poésie japonaise se trouve dans la forme courte des haïkus. Elle nous amène à observer le monde avec simplicité et humilité pour toucher à l’essence des choses qui nous entourent. Par le biais de la vidéo, Annick Blavier transpose au cinéma ce format particulier. Plasticienne de formation, la réalisatrice nous prouve qu’elle maîtrise tout aussi bien les codes picturaux que les codes cinématographiques.

photo du film Le fil s'est perdu d'Annick BlavierEt nous voilà, au fil de 14 minutes, invités à suivre le regard qu’elle pose sur la vie - un regard ému par la beauté de la nature et qui ne manque pas d'humour. Le cadre, souvent aussi fixe que celui d’un tableau, retient les morceaux de vie qu’il dépeint, et rend palpable ce qui nous entoure. La force du cinéma d’Annick Blavier est avant tout la polysensorialité qui s’en dégage car elle renvoie à la promesse bouddhiste d’entrer en communion avec le cosmos. Elle nous demande d’observer sans critiquer. Et ainsi, la vérité se révèle dans la gueule d'une pelleteuse aussi acérée que la mâchoire d'un dinosaure, par delà les plis d'une jupe ou encore dans le scintillement des vagues et des cerfs-volants. 
Que ce soit à Ostende ou à Waka no Ura, c’est au rythme du jour, de la nuit, des saisons qu’Annick Blavier nous offre des poèmes visuels qui touchent à la vérité universelle.

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