Tourné à Goma dans un centre de transition et d’orientation pour enfants soldats, Katika Bluu navigue entre récit fictionnel et documentaire pour plonger le public dans le quotidien de ces jeunes qui tentent de se reconstruire, après que leur enfance leur ait été arrachée par la guerre et la violence. Un film doux pour un sujet rude, mais mis en scène à hauteur d’enfants par le duo de cinéastes Stéphane Vuillet et Stéphane Xhrouet.
En amont de la sortie belge du film ce mercredi 16 avril, nous avons rencontré le premier dans les locaux de Cinergie.
Cinergie : Pouvez-vous nous parler de votre premier souvenir de cinéma?
Stéphane Vuillet : Je ne sais pas si c'est le tout…
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Paillettes politiques
Alors que la visibilité de la pratique du drag est de plus en plus importante en raison notamment du succès des émissions Ru Paul Drag Race aux États-Unis et ses pendants français et belges, la réalisatrice nous entraîne dans la vie d'artistes bruxellois.ses et met en lumière leurs talents, leurs luttes et la passion qui les anime sur scène comme au quotidien.
Iels ont pour nom de scène et de queen Blanket la goulue, Drag Couenne, Mama Tituba et Dame Lilybeth. Elles sont toutes les quatre des drag queens qui évoluent et performent essentiellement à Bruxelles. Talons hauts, sequins débridés et maquillage volontairement outranciers et décapants, elles pratiquent…
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Les ombres aux tableaux
Criblés de dettes, Natalia, dite « Nati » (Anamaria Vartolomei), et son mari, Ginel (Ionut Niculae), ont quitté leur village en Roumanie et leur fillette pour travailler comme saisonniers aux Pays-Bas. Sur place, ils cherchent une vie meilleure, mais ne rencontrent que la misère.
Pour son troisième film (après Waiting For August en 2014 et La Civil en 2021), coécrit avec Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines et 2 jours), la cheffe de file de la nouvelle vague du cinéma roumain, Teodora Mihai signe une œuvre complexe et hybride. Le premier acte verse dans le drame social et narre le périple de ce couple de migrants exilé aux Pays-Bas, exerçant des petits boulots dégradants,…
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Illustration : Gwendoline Clossais
Sur une route bordée d'arbres, une moto file à vive allure accompagnée d'un bruit assourdissant. Il fait nuit, la route est à peine éclairée et on sent la tension dramatique du moment. Le conducteur, le casque vissé sur sa tête, a les yeux humides, regarde devant lui fixement, puis ferme les yeux comme pour s'abandonner. Il semble alors agité d'une dernière résistance face au désormais catastrophique choc qu'il ne peut plus éviter avec un véhicule arrivant en sens opposé : ses yeux se réouvrent une dernière fois, aveuglés. Ainsi, en une minute, la vie peut basculer et s'en remettre à sa destinée.…
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L’Ancre : immersion sensorielle dans l’expérience psychotique
Avec L’Ancre, Jen Debauche propose un film à la fois délicat et ambitieux, qui mêle récits de psychose, images d’archives et exploration des paysages arctiques. En combinant documentaire et approche sensorielle, ce documentaire invite à une plongée dans les troubles de l’esprit, tout en interrogeant notre rapport à la mémoire, à la nature et à ce qui fait notre équilibre intérieur.
Le film ne suit pas un récit classique. Il avance par fragments, impressions, superpositions. Témoignages, sons, textures d’image, paysages extrêmes : tout participe à une expérience où…
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Les Diamants sont éternels
John Diman (Fabio Testi), un septuagénaire végétant dans un hôtel de luxe sur la Côte d’Azur (tel Dirk Bogarde dans Mort à Venise), est intrigué par le corps dénudé sur la plage de sa voisine de chambre, qui lui rappelle les heures les plus folles de la Riviera durant les années 60. À cette époque, il était un super espion (joué cette fois par Yannick Rénier) dans un monde en pleine expansion, plein de promesses. Quand cette voisine disparaît sans laisser de traces, John, qui n’est plus que l’ombre de lui-même, doit à nouveau faire face à ses démons : ses adversaires d’antan, notamment une…
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Le cinéma belge francophone s’illustre une fois encore au Festival de Cannes dans les différentes compétitions et sections parallèles de cette édition 2025. En effet, la Quinzaine des Cinéastes vient d'annoncer la selection d'un quatrième long métrage majoritaire soutenu par le Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles: La Danse des renards de Valery Carnoy.
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Le cinéaste Xavier Christiaens nous a récemment quitté. Nous invitons celles et ceux qui le souhaitent à venir lui rendre hommage.
L’œuvre de ce cinéaste se situe à la limite des genres et des pratiques : concevant ses films en toute liberté (et avec une indépendance et une autonomie rigoureuses, sans compromis), il développe une exigence de chaque image, et s’approche des théories et des trouvailles des cinéastes avant-gardistes.
Celles et ceux qui ont eu la chance de croiser sa route ou de cheminer avec lui, auront ont été touchés de façon indélébile par son immense gentillesse, son talent de cinéaste et de pédagogue hors pairs,…
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Après avoir passé une bonne partie de son enfance au sein d’un groupe armé du Congo, le jeune Bravó est exfiltré puis accueilli dans un Centre de Transit et d’Orientation (CTO) à Goma, le temps que les membres de l’équipe retrouvent sa famille. Cette situation dite provisoire est censée lui permettre de retrouver sa place dans la société. Toutefois, c’est dans la douleur qu’il passe ses premières journées, en compagnie des autres jeunes gens recueillis, détournant les règles et refusant de se soumettre à toute forme d’autorité. Entre son passé de lieutenant dans les groupes armés et son éventuel retour à la vie civile… Lire l'article
« Un scénariste écrit un film avec des mots et un monteur écrit un film avec des images »
Après Nuestras madres, un premier long de fiction récompensé de la Caméra d’or 2019 qui s’intéressait à la disparition de guérilleros guatémaltèques dans les années 80, César Díaz a présenté son deuxième long-métrage cet été à Locarno. Co-produit par Need Productions, Tripode Productions, Pimienta Films et Menuetto, Mexico 86 est un thriller politique qui suit une rebelle guatémaltèque (puissante Bérénice Béjo), partagée entre son fils et son militantisme, tous deux chers…
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Choisir de ne pas choisir
Film d’ouverture de la troisième édition du festival Kinolatino, Mexico 86 du réalisateur belgo-guatémaltèque César Diaz se dévoile comme un film tendu, oscillant entre touchants moments familiaux et oppression constante d’un régime ennemi face auquel les protagonistes ne peuvent que fuir en avant, encore et toujours. Mais loin d’être défaitiste, le film rayonne d’une énergie de lutte et de survie, dans laquelle Bérénice Béjo navigue avec finesse.
Mexico 86 commence en réalité dix ans plus tôt, au Guatemala. Maria, militante révolutionnaire guatémaltèque, est témoin de l’assassinat de son…
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Que vous soyez passionné·es de lecture, de musique, de spectacles ou simplement curieux·ses, cette nouvelle édition de Kilti SPLASH est votre passeport pour un été riche en découvertes.
Le concours de courts métrages Champ libre revient pour la 18ème édition du festival ALIMENTERRE ! Tu as entre 18 et 30 ans ? Tu es passionné·e par l’audiovisuel et les enjeux agroalimentaires te questionnent ?
Soumets ton court métrage de 5 minutes max. sur les enjeux de l'alimentation, de l'agriculture et du climat.
Une plongée dans l’esclavagisme au Congo de la fin du 19e siècle. C’est ce que nous raconte Nkondi (2024) réalisé par Frederik Palmaers, Michael Palmaers et Daniel Cattier. Un court-métrage tragique tant par son sujet qu’impressionnant par son visuel. Dès la première image, on découvre, dans la brume sombre de l’avenir du peuple congolais, des corps qui placent des rails de train.
Très vite, un homme essaie de sauver sa vie sans y parvenir. C’est un groupe isolé qui pêche son corps pour le transférer dans le Nkondi, un des fétiches du peuple Congo. Cette idole mystique a pour fonction de repousser les malfaiteurs ou les ennemis, et ce, en enfonçant un clou pour…
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Écrit et réalisé par Caroline Poisson dans le cadre de l’appel à projets Microfilm de l’atelier de production Camera-etc, Mare nous plonge dans les cauchemars glaçants d’une enfant le temps d’une nuit, où se côtoient chevaux démoniaques, monstres carnassiers et bonbons gluants.
Tout de rouges construit, Mare se déroule au travers des pérégrinations oniriques d’une jeune protagoniste, qui tournent rapidement au cauchemar. Un monde peuplé de créatures étranges, bondissantes et glauques, qui s’assemblent et se désassemblent pour mieux nous terrifier. Ainsi, nous découvrons dans Mare un golem assassin au fond d’un puits poisseux, un étalon…
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