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Petites roues de bagage à roulettes (forcément) roulant sur le trottoir dans un état de recherche, gauche droite, puis s’arrêtent. Petit coup de sonnette, une porte qui s’ouvre avec l’accueil glacial de la fille qui attend et qui n’en peut juste plus d’attendre celle qui sonnait en retard.
C’est une histoire comme on en voit de plus en plus à Bruxelles et ailleurs, où les loyers frôlent l’indécence. On se rassemble à plusieurs pour rendre le coût du logement abordable. Et si on quitte son nid pour quelque temps, on essaie de trouver l’oiseau qui nous remplacera.
Bon, ici ce n’est pas l’auberge espagnole et s’en est presque d’autant plus stressant que…
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Parce que la vie continue
Trois ans après Noir Océan, Marion Hänsel est de retour sur nos écrans avec un film radicalement différent. La Tendresse, présenté en avant-première au Festival de Namur, est en effet une comédie familiale légère et chaleureuse. Elle nous emmène entre Belgique et Haute-Savoie, en compagnie de deux ex-conjoints qui ont su reconstruire, autour de leur grand fils, des rapports harmonieux et naturels. Scénario original aux fondements largement autobiographiques, La Tendresse est né du désir de la réalisatrice de faire un film solaire, à base de sentiments positifs, "parce que c'est le genre de film que j'ai envie de voir maintenant" (voir notre…
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Après le beau succès public et critique de l'oscarisé Une Séparation, c'est peu dire qu'Asghar Farhadi était attendu au tournant pour sa première réalisation hors de son Iran natal. C'est en France, dont il ne parle pas la langue, qu'il pose sa caméra, et plus particulièrement à Sevran, en banlieue parisienne, livrant un drame intimiste et réaliste sur fond de décomposition familiale.
Ahmad (Ali Mostaffa) quitte Téhéran pour Paris afin de finaliser son divorce avec Marie (Bérénice Béjo), quatre ans après leur séparation. Celle-ci s'apprête à se remarier avec Samir (Tahar Rahim) alors que le torchon brûle…
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Adaptation du roman éponyme de Gerbrand Bakker, Boven is het Stil est le cinquième long métrage de la réalisatrice néerlandaise Nanouk Leopold. Helmer (Jeroen Willems) est un éleveur quinquagénaire taiseux vivant avec son père grabataire et mourant (Henri Garcin) dans la campagne néerlandaise. Un morne quotidien rythmé par la visite de Johan (Wim Opbrouk), le laitier aux regards suggestifs. Helmer décide de redonner un coup de fouet à son existence en installant son père qu'il déteste au grenier (Boven/En haut) et engage Henk (Martijn Lakemeier), un jeune apprenti...
C'est caméra à l'épaule que la cinéaste suit Helmer, imposant gaillard qu'elle…
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Après avoir été remarqué en festivals, distribué en salles sous la houlette de ses producteurs, et nominé pour le Magritte du Premier film, De leur vivant sort en DVD. Un portrait de famille tendre et sensible à partir d’une prémisse scénaristique on ne peut plus simple : la mort d’une mère, mais aussi d’une épouse. Avec ce film, Géraldine Doignon nous invite à prendre la mesure de la difficulté de vivre un deuil ensemble : la perte d’un être cher impliquant toujours une remise en question personnelle, ainsi qu’un chamboulement profond au sein de la constellation familiale.
Alors qu’Henri vient de perdre sa femme d’un cancer, ses…
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Cinematek propose, en septembre et octobre, un cycle consacré à Alexandre Sokourov, un cinéaste qui tourne vite et avec peu d'argent des films brillants et insolites avec une liberté créatrice déroutante (autant pour l'image que pour le son), bien loin de la logique d'un cinéma de divertissement. À son actif, seize films de fiction, et près d'une trentaine de documentaires pour la télévision dont il a renouvelé le style et qu'il appelle désormais des « élégies ».
Commençons par la fin du cycle de projections : l'Arche russe, programmé le 26 octobre. Le film a enthousiasmé la critique, davantage pour sa réalisation…
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Des arsouilles dans le potage
Le potager Ernotte est, à Ixelles, un îlot de verdure amoureusement entretenu par des riverains. Lorsque la commune décide de le raser afin de bâtir des logements, les “potagistes” s'opposent à ce projet qu'ils jugent inadéquat pour leur quartier. La lutte commence...
L'apparition du numérique, puis de la vidéo, a permis au matériel de devenir plus léger mais surtout moins onéreux. Cette accessibilité accrue a vu naître de nombreux films, souvent témoins, parfois manifestes, traitant de luttes locales ou d'initiatives alternatives. Ceux-ci sont généralement aussi sympathiques sur le fond que ratés dans la forme.…
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Quelques personnages en quête d'auteur
Errance de quatre trentenaires en mal de vivre, Tokyo Anyway de Camille Meynard est un premier long métrage en mode mineur, qui sans vouloir faire le portrait d'une génération, n'en donne pas moins une représentation d'une tristesse sans fond. On le découvrait dans la compétition Emile Cantillon au Festival du Film Francophone de Namur. Conçu à partir d'un travail collectif d'improvisation, le film est sans doute une expérience intéressante et il tient sa barre grâce à pas mal de fraîcheur, à des comédiens talentueux, et à une caméra solide. Mais comme ses personnages en quête de sens, Tokyo…
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Vice de forme et faux-semblants
Sélectionné en compétition officielle au Festival des Films du Monde de Montréal, sélectionné aussi à Chicago, Le Verdict, à la facture très américaine, connaît pas mal de succès auprès du public de l'autre côté de l'Atlantique. Et on l'avoue, on le déplore ! Le film de Jan Verheyen, sous des dehors faussement impartiaux et modestes de film à thèse, contribue à la peur du chaos ambiant en agitant le petit mouchoir rouge des racailles assoiffées et des états défaillants. Attention, braves gens, tremblez ! La racaille est de retour !
Mais tentons la même neutralité,…
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Pour des raisons qui nous échappent, le numéro 86 de la revue Trafic a été indisponible sur le marché des librairies bruxelloises. Refusant, par éthique, de passer par le capitalisme sauvage du site Amazone (défiscalisé en Europe via le Luxembourg, avec des employés renvoyés s'ils adhérent à un syndicat, etc.), nous avons donc attendu. Commandé à Paris, il est arrivé, après une longue attente. On vous parle, dans ce webzine, du numéro d'été de la revue trimestrielle fondée par Serge Daney.
Tourneur
Démarrons avec Jacques Tourneur dans une conversation qui s'est déroulée entre Pedro Costa, cinéaste lisboète,…
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Du plaisir de faire un film... et de l'ennui de le voir
Elle est très marrante cette Confrérie des larmes. Tout un pataquès autour de valises à transporter qu'il est absolument interdit d'ouvrir et qui s'avèrent aussi vides que la boîte de Pandore... Sauf qu'à la fin du film, il n'y a pas d'espoir qui court dans le monde (Ou si ? Les méchants sont arrêtés ! Pardon, on n'avait pas compris !) En tous cas, si depuis Barbe-Bleue, et Eve avant lui, on le sait, l'interdit provoque toujours la même chose chez les enfants : le désir de la transgression, ici, il fait bien de transgresser, Gabriel Chevalier (oui, le nom de ce flic déchu est un peu redondant, mais…
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Décoiffant
Voilà un premier film comme on aimerait en voir davantage : ambitieux, osé et vachement bien fait ! Christophe Clin relève, avec honneur, le défi de se lancer dans l'écriture, puis la réalisation, de ce scénario échevelé mêlant l'absurde à l'humour et le fantastique au surréalisme à la belge.
Pas évident, surtout pour un jeune réalisateur, de tenir en place ce maelström mené tambour battant. Cela part dans tous les sens sans respirer un instant. L'histoire ? Trop compliquée à raconter. Sachez juste qu'on y trouve, pêle-mêle, le trio classique de l'homme, de la femme et de l'amant, une étrange…
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Plume diabolique
Une enquête à la Agatha Christie dans la Belgique profonde. Un matin, le notaire Wilquet est retrouvé un crucifix enfoncé dans l’oreille droite. La police s’interroge.
Un après l’autre arrivent les suspects : un critique littéraire, un éditeur, un banquier, le fils d’un écrivaillon bondieusard et sa sœur, une nonne coincée. Tous avaient été convoqués par le notaire. Au cœur de l’intrigue, un roman pornographique légendaire à l’auteur inconnu et aux fabuleuses royalties bloquées sur un compte, et un coffret contenant un stylo de collection : un Pilate 53…
Faire une sorte de décalque d’une enquête à…
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Honni soit qui a mal où je pense !
Roland Lethem a écrit quelques-unes des pages les plus sulfureuses - les plus roboratives aussi - de l’histoire du cinéma belge, à l’époque où celui-ci adorait remettre en cause, frontalement ou non, les conventions sociales. Chez Roland Lethem, c’était plutôt frontal.
Par goût de la provocation et envie de déranger sans doute, mais aussi parce que cela le démange d’interroger nos certitudes. Cela l’intéresse moins de choquer le moraliste rigide que d’interroger la tolérance des gens qui se disent ouverts. Vous vous croyez indulgents en matière de morale sexuelle, partisan de l’égalité des sexes, prêts…
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Fais-le toi même
Printemps faste pour les cinéastes en herbe belges. Pas moins de trois Kino-Kabaret en un mois sur le territoire francophone ! L'occasion de revenir sur un mouvement alternatif qui réunit de plus en plus d'adeptes.
Le mouvement Kino fut fondé au Québec en 1999 par une bande de potes désirant réaliser un court métrage tous les mois avec un principe simple, résumé par une formule devenue slogan : « Faire bien avec rien, faire mieux avec peu, mais le faire maintenant !». Le Kabaret apparaît en 2001. Il consiste en sessions de 48 à 72 heures où les « kinoïtes » se rassemblent pour tourner, monter et projeter des films, qui peuvent…
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