À l’arrivée des premiers jours de l’été, Eléonore prend la direction de l’Ouest pour aller rendre visite à la mer. Un incident technique sur sa voiture la contraint à séjourner dans un camping de la Bretagne rurale et isolée, auprès d’un lac qui abrite récits bibliques et histoires légendaires. Elle y découvre une communauté d’âmes solitaires elles aussi chargées d’histoires et en quête de tranquillité ; tout comme Eléonore qui s’arrange finalement pour prolonger son séjour.
"Il y a quelque chose de bizarre, mais quoi ?", cette citation d’Eléonore Saintagnan semble très appropriée…
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Derrière la porte
À l’hôpital de la Citadelle de Liège, dans le bureau du docteur Damas, des hommes et des femmes au bord de la mort viennent demander un dernier secours. Aux côtés du médecin, Les Mots de la fin de Gaelle Hardy et Agnès Lejeune documente, étape après étape, d’une manière presque pédagogique, le chemin de cet ultime recours. En évitant les pièges du voyeurisme ou du sensationnalisme qu’un tel sujet si délicat leur tendait, elles réalisent un film simple, épuré, droit.
Tout doucement, plan après plan (parc, parking, fenêtre, couloir) la caméra de Gaëlle Hardy et Agnès Lejeune nous fait…
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En plein mois de juillet, le soleil bat son plein et tanne la peau marquée par les années de quatre femmes âgées. Le chant mélodieux des grillons qui habille leur silence est bientôt rompu par des râles lancinants aux accents du sud de la France. “Où passe ma retraite ?” se questionne l’une en boucle. “Laissez-moi tranquille” hurle l’autre.
“On suicide un silence en accouchant d’un cri” disait le poète. Car derrière le défilement des tableaux, de magnifiques plans fixes composés au pinceau-caméra par la réalisatrice Judith Longuet-Marx dont c’est le premier court-métrage, c’est une souffrance qui s’exprime. Les…
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Après Rester Vivant, Shams et Shift, ponctués d’un travail photographique et de multiples engagements en tant que journaliste, Pauline Beugnies revient, 25 ans après la marche blanche, sur l’affaire Dutroux à partir d’archives familiales et télévisées. Petites est le récit de la découverte des multiples victimes du pédophile, raconté par cette génération d’enfants, aujourd’hui adultes, mais qui a vécu de front cette sordide affaire et les conséquences sur son intimité.
Que signifie être un enfant dans les années 90 en Belgique ? Il y a 25 ans, plus de 350 000 personnes défilaient en silence dans les rues de…
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Une vie comme une autre pourrait, au premier abord, n’être qu’un énième film d’enfance, d’une réalisatrice à la (re)découverte de son passé au travers d’archives. Une introspection cinématographique entre généalogie et thérapie par l’image, versant dans la banalité à l’instar de son titre. Et puis, au fur et à mesure des séquences, une autre histoire se révèle entre les lignes, bouleversante…
Alors que l’on pensait que c’était la famille, voire même la réalisatrice qui constituait le protagoniste du récit, c’est petit à petit la mère de Faustine, Valérie, qui…
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Au Japon on trouve des archives d’images du conflit israélo-palestinien de la période des années 60 et 70. Dans un soucis de relais et de conservation de ces bobines rares destinées à un public nippon, le réalisateur et son équipe les ont amenées dans le studio de numérisation du Kask à Gand. À partir de ce matériau, il nous propose le film de montage R21 Aka Restoring Solidarity qui raconte à la fois la destruction de la Palestine et à la fois les efforts de militants japonais pour sensibiliser leurs concitoyens à cette cause.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, il existe un lien ténu entre la militance de gauche japonaise des années soixante et la lutte…
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Premières visions d’une ville d’en haut, d’un Bruxelles no man’s land, immeubles presque en ruines, travaux, une cité éventrée et la voix d’une femme qui ne reconnaît plus ce qu’elle voit. Où est-elle ? Pourquoi est-elle là ? Elle ne distingue plus les noms des rues, des silhouettes se partagent les places vides, elles vont et viennent. Parmi elles, la voix prend forme, une jeune femme fait les cent pas, vide son sac, cherche quelque chose, en vain. Elle s’engouffre dans le métro et répète inlassablement des bribes de français « descendre les escaliers, descendre les escaliers, descendre les escaliers ». Mais pour aller où ? Apprendre… Lire l'article
« J’aurais pu rester en silence avec toi encore longtemps, mais il y a les autres »
Un jour, la cinéaste libanaise Davina Maria rencontre l’illustratrice belge Dominique Goblet face à la mer, à Ostende. Une brève rencontre fortuite entre deux femmes qui constitue le début d’autre chose, plus intense, comme la naissance d’une intimité entre deux artistes, deux regards qui voient la même chose au-delà d’une ligne d’horizon. Ostende, une mer aux reflets obscurs et terrifiants, entre une large plage au sable mouillé et lourd et un ciel flou et gris. La beauté presque immobile. Un instant figé, un arrêt sur image observé par deux paires d’yeux…
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Sur une bande son tirée des opérettes d'Offenbach se développe un échange chanté entre un jardinier et ses fleurs.
Dans un geste très créatif, le film mélange l'opéra avec la tradition des films d'animation (sans en être un) où les éléments de la nature sont dotés de parole. Ainsi, un jardinier s'improvise chef d'orchestre devant un parterre et son arrosage réveille la voix des fleurs.
Grâce à un montage méticuleux qui synchronise la musique avec chaque micromouvement des fleurs, celles-ci passent au premier plan du film. La mélodie fusionne avec les couleurs très vivantes et donne aux fleurs une expressivité joyeuse.…
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Une danse dans la forêt hivernale nous initie à la jouissance.
Des corps nus dansent dans les bois, des cris résonnent entre les troncs. L'esthétique onirique qui superpose des photos à ces images en mouvement fige la vitalité de la danse et crée des moments de suspension inquiétants où on commence à se demander ce qui se cache derrière les mystères de la forêt: un conte, un rite païen, un sacrifice ?
Une vulve en gros plan nous ouvre la porte vers la seconde partie du film qui dure le temps d'un souffle. On se laisse emporter par la voix qui répète prends-moi, prends-moi dans les bois, par les respirations de plaisir et les ruissellements de l'eau; on s'abandonne…
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Sombrer est le travail de fin d’étude à la Cambre de la jeune réalisatrice et illustratrice Manon Souza. Ce court métrage sensoriel et réflexif joue sur les émotions en exploitant les peurs profondes qui peuvent surgir en chacun de nous. Réalisé avec beaucoup de soin et d’esthétisme, son personnage principal réveille une multitude d’émotions en moins de 4 minutes.
Blotti, submergé par ses émotions, le petit personnage fragile et délicat peut représenter n’importe quel être humain aux prises avec ses démons. On assiste impuissant à sa chute vertigineuse dans ses pires cauchemars.
Véritable petit bijou visuel et sensoriel, les magnifiques…
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Le monde a bien changé depuis le 18e siècle. Pourtant entre le Turc Mécanique, sorte d’automate qui affrontait les plus vaillants joueurs d’échecs dans les cours européennes, et dans lequel était en fait dissimulé un être humain, et le Mechanical Turk, plateforme de microtâches fondée par Amazon, il n’y a qu’un pas.
Cette plateforme est le personnage principal du documentaire, En attendant les robots, réalisé par Natan Castay. On la découvre au travers des yeux innocents de Otto, incarné par Harpo Guit à qui l’on doit Fils de plouc. Alternant entre expériences de la plateforme, Otto réalisant une série de tâches répétitives…
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Une équipe de cinéma travaille avec une coordonnatrice d'intimité pour tourner des scènes de sexe, ce qui entraîne une réflexion sur la confiance et la communication au sein d'un plateau de cinéma classique.
Comme son titre le précise, le film est traversé par le souci de confronter une question actuelle, celle de la mise en scène du sexe dans les plateaux du cinéma. En invitant Paloma Garcia Martens -une des trois femmes à exercer le métier de coordinatrice d'intimité dans le monde francophone- sur son plateau de cinéma, la réalisatrice se lance dans une expérience de "film dans le film" afin d'interroger les rapports de travail dans le plateau de cinéma.
Le…
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Hit Him on the Head with a Hard, Heavy Hammer est une phrase d’une certaine violence dont on ne sait qui elle est censée assommer. C’est aussi une phrase pleine d’aspirations par ses H et à l’école, on raconte qu’il en faut pour trouver son chemin dans la vie. C’est ainsi qu’intervient le marteau lourd et dur du film dans le journal intime du père de la réalisatrice. À l’origine de ce film, la volonté de revenir sur le parcours de cet homme qui a traversé la seconde moitié du vingtième siècle. Il est d’origine galloise et peste depuis son plus jeune âge sur les conditions de travail de sa mère et l’exploitation de la force productive qu’elle… Lire l'article
À partir du contenu d’un téléphone cassé trouvé en rue, le réalisateur recrée l’histoire d’un couple qui s’effrite depuis les vidéos d’amoureux transis jusqu’aux appels qui restent sans réponse. Le format court de Loveboard est truffé de recherches visuelles et de réappropriation de techniques explorées dans l’histoire du cinéma expérimental.
Hugo aime Hendrick ; Hendrick aime Hugo mais non, leur relation amoureuse ne durera pas. Comme le scande Céline (Dion), s’il suffisait d’aimer, nous ferions de ce monde de rêve, une réalité. Un jour Felipe (Casanova), le réalisateur, trouve un téléphone…
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