L’écume de la ville nous raconte, avec une esthétique très classique, la chronique d’un vieux pêcheur urbain traînant sur les quais, rentrant bredouille, ancré dans sa routine solitaire.
Au bord d’un canal urbain, un pêcheur en ciré jaune tend sa canne sans grande conviction, comme si, une fois de plus, le réel ne lui était pas favorable, comme si, toujours déjà, la routine de rentrer sans une seule capture l’isolait de toute forme de sollicitude. Dès les premiers plans, nous distinguons un autre pêcheur, dont la canne semble mordre. Dans son petit studio que l’on devine sous toit, dont l’eau infiltre les moindres recoins, il s’adonne à la plus banale…
Lire l'article
Ghost Eye retrace, par fragments, les souvenirs de Johnny Supro, un chauffeur de taxi se perdant dans les ruelles noires, les bas-fonds urbains. Wouter Sel et Thijs de Cloedt présentent un film noir, à la limite du polar dans le milieu underground.
Le film débute sur un flashback. Johnny Supro se souvient d’une fille dont l’œil fantomatique, regarde vers le haut, comme absent. Il se souvient de cette fille qui, victime de viols par son professeur de sport, le poignarda. Jamais il ne la revit. Des années plus tard, esseulé dans son taxi, il se souvient d’elle, rêvant qu’elle monte le temps d’une course. Le récit du film se déploie à mesures des souvenirs et des personnes que rencontrent le taximan,…
Lire l'article
Hangend, le film de Mathieu Georgis, n’est pas qu’une histoire de branches qui craquent. Sélectionné en compétition belge du film d’étudiant au festival Anima, Hangend nous raconte, de façon originale, une mise en abyme de l’illustration. Un récit simple pour un croquis impossible à rendre vivant.
Une branche, une main, une notice. La main se met à exécuter les moindres indications d’un trait sec, sûr. Les lignes tracées esquissent bientôt la fin d’un labeur artisanal. De branches cassées et craquées, elles deviennent bientôt bâtons dénudés de toutes écorces pour se transformer en fusains. Jusqu’au moment où le dessin…
Lire l'article
Very Bad Frites
Le coup d'envoi a été donné pour les projets de "films à conditions de production légères", suite à un premier et nouvel appel lancé il y a deux ans par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Après le récent tournage de Fils de Plouc des énigmatiques frères Harpo et Lenny Gruit, c'est à présent Losers Revolution, du duo Thomas Ancora-Grégory Beghin, qui est entré en tournage. Celui-ci compte pile vingt jours.
Cette comédie, qui se présente comme un "Very Bad Trip à la belge", est produite par Kwassa Films, une jeune boîte montante. Outre Ancora lui-même, on…
Lire l'article
Après son film Miam Miam, Mathilde Pepinster présente au festival Anima son dernier court-métrage réalisé avec les Ateliers de La Cambre.
Au large nous raconte l’histoire d’un grand bonhomme qui se rêve esquimau sur une banquise, ou qui n’est peut-être finalement qu’une personne de plus.
Le film s’ouvre sur l’homme en train de pagayer. Il se heurte au bloc de glace qui n’a pas encore fondu. Il grimpe et commence à pêcher. Nous sommes entraînés dans une autre dimension, celle de la modernité. Le montage alterné et les travellings horizontaux nous font basculer d’une réalité à une autre, d’une réalité vécue ou…
Lire l'article
Dommage, c'est ce qu'on aurait pû voir, mais qu'on verra peut-être plus tard?!
Tous les ans, au mois d'avril, et depuis plus ou moins 15 ans, la ville de Gand accueille Courtisane un festival de cinéma qui cherche à inventer un espace de pensée hors des sentiers battus, une sorte d'exploration des relations possibles entre le cinéma, la fiction et la politique. Au cours des différentes éditions, les spectateurs ont eu la chance d'y croiser Jacques Rancière, Wang Bing, Pedro Costa, Susana de Sousa Dias, Lav Diaz et bien d'autres encore...
Pour parler du festival et de la prochaine édition qui aura lieu du 1er au 5 avril, rendez-vous a été pris à CINEMATEK avec Stoffel…
Lire l'article
Western crépusculaire et atonal, le sixième long-métrage de l'Irlandais Ivan Kavanagh décrit la lente détérioration d'une petite bourgade des Etats-Unis dévorée par le mal, le religion et la violence. Avec son casting cosmopolite et d'une grande justesse, le cinéaste offre un film maîtrisé, pudique et brutal, qui interroge nos possibilités de choix avec subtilité.
Patrick Tate (Emile Hirsch), charpentier et entrepreneur de pompes funèbres, vit avec sa femme Audrey (Déborah François) et ses deux enfants en périphérie d'un village sur la route de la Californie en pleine période de la Ruée vers l'or. Leur vie paisible et leur souci…
Lire l'article
On a eu chaud ! À quelques jours près, le COVID-19 aurait probablement anéanti tout espoir de record de fréquentation lors du plus gros festival de courts-métrages au monde. Il n’en fut donc rien et sa fréquentation a atteint son plus haut plafond. Cela ne s’arrêtera pas là grâce à l’ouverture de deux nouvelles salles de spectacle d’ici l’an prochain qui devraient permettre au plus fort de l’événement de ne plus refouler une grande partie des spectateurs et des professionnels de bout de file. En effet, c’est une des qualités du festival, chacun est sur un pied d’égalité afin d’atteindre le Graal : une place ! Nous avons ainsi… Lire l'article
Illustration Gwendoline Clossais
Face à nous, Inès, 16 ans, est à la recherche d’un job d’étudiant chez Deliveroo, mais sans posséder de vélo. Si la première objection pour ne pas l’engager est relative à son jeune âge, ne pas disposer du moyen essentiel à la livraison des marchandises met fin à ses ambitions. On sent que son cœur est lourd, que ses distractions de quartier ne lui suffisent plus, qu’elle cherche à échapper à des contraintes qui ne disent pas encore leurs noms. Lorsqu’un gamin un peu BCBG traverse le terrain de basket où elle se détend par tout temps et vient à sa rencontre, Inès est interpellée par sa tenue…
Lire l'article
Un regard en psychiatrie contemporaine.
Unité de Crise et d'urgences psychiatriques. Clinique universitaires Saint-Luc. Bruxelles
Paule Muxel et Bertrand de Solliers avaient réalisé en 1993 Histoires autour de la folie dans l'hôpital de Ville-Evrard, en région parisienne. Ils y montraient l'évolution des traitements psychiatriques depuis la Seconde Guerre mondiale. À l'enfermement hérité du 19e siècle s'est substituée la volonté de réinsertion, tandis que le regard médical et social sur la folie évoluait également. Qu'est-ce que je fais-là ? apparaît comme la poursuite de cette réflexion. Les réalisateurs se sont plongés…
Lire l'article
« L'idée de ce cinéma est aussi de créer du lien et d'aller au-delà de la simple exploitation cinématographique. »
"Face à nos pays voisins (Allemagne, Angleterre, France, Pays-Bas), la Belgique a un manque criant de sièges de cinéma par habitant !", nous expliquait Thibaut Quirynen en mai dernier, alors qu'il ouvrait le cinéma Kinograph à Ixelles. Neuf mois après le quartier universitaire bruxellois, c'est au tour de Nivelles de voir naître une nouvelle salle obscure, dans une ville qui compte 30 000 habitants.Et c'est Grégory Lacroix, 34 ans, qui a été désigné responsable du "Ciné4" – qui comprend deux salles de 150 et 80…
Lire l'article
Après une série de courts-métrages primés internationalement, Filippo Meneghetti signe son premier long-métrage au casting brillant avec Deux, l’histoire bouleversante de deux femmes, Madeleine et Nina qui s’aiment en secret. Co-production française, belge et luxembourgeoise, le film a déjà été présenté dans divers festivals et vient d’être projeté en avant-première belge au Ramdam de Tournai. Sa sortie officielle est prévue pour le 4 mars.
Madeleine mène une double vie, celle de mère de famille et d’amante passionnée. Depuis la disparition de son mari, elle est rongée par le regard de ses enfants mais également par celui…
Lire l'article
Qu’est-ce qui suit la chute de la Belgique ? La chute de l’Europe évidemment. Après leur faux-documentaire King of the Belgians, les cinéastes Peter Brosens et Jessica Woodworth poursuivent leur récit avec The Barefoot Emperor, qui tourne les dérives totalitaires du continent européen en une étrange farce.
Lorsqu’on l’avait quitté il y a 4 ans, le roi Nicolas III (Peter van den Begin, ineffable) était en dérive dans les Balkans, en pleine crise existentielle, pendant que la Belgique se séparait en son absence. C’est à Sarajevo qu’on le retrouve dans The Barefoot Emperor, toujours en quête de sa nation, et plus perdu que jamais. Alors qu’il assiste un…
Lire l'article
« On a de gros challenges à relever dans les années à venir, mais Bruxelles et la Belgique me semblent prêts. »
Avec plus de 1300 jours de tournage enregistrés en Région bruxelloise en 2019, Screen Brussels a confirmé qu'il constituait un acteur-clé du paysage audiovisuel belge.Quatre ans après sa création, rencontre avec Noël Magis, le responsable de ce Fonds d'investissement bruxellois dont le nom figure - logiquement - à de plus en plus de génériques. De longs-métrages (Tueurs, Le Fidèle, Kursk, Niet Schieten, Lola vers la mer, Le Jeune Ahmed, Duelles...), de séries (La Trêve, Unité 42, Ennemi Public...) mais aussi de documentaires, de webséries…
Lire l'article
"Attendu au tournant ? Je m'en fiche complètement..."
Avec 120.000 spectateurs dans les salles belges en 2006 et plus de 160 millions (!) de visionnements accumulés depuis lors - l'avènement des réseaux sociaux étant passé par là -, son célèbre Dikkenek est devenu si culte qu'il lui a valu d'improbables retombées, comme des noms de bars en France, un fan-club au Pakistan ou encore, un hôtel en Thaïlande à l'effigie de Claudy Focan, immortalisé par François Damiens.
Quatorze ans plus tard, après un solide polar pour Luc Besson (Go Fast en 2008, avec Olivier Gourmet), plusieurs dizaines de publicité et A/K, un court-métrage en 2016 produit…
Lire l'article