Cinergie : Dans le making off, tu dis que le défi du film était que les personnages ne s’expriment pas par la parole, mais par leurs silences. C’est ta lecture du roman qui t’a imposé ce choix ?Frédéric Fonteyne : Madeleine Bourdouxhe a décrit tous les mouvements intérieurs d’Elisa. Quand on lit le livre, on épouse tous ses mouvements intérieurs. Pour moi, le cinéma est l’art qui permet de montrer le mieux les mouvements intérieurs. Et donc, j’ai pensé, ou j’ai cru au fait, qu’on pouvait se projeter ou en tout cas suivre un rythme intérieur en montrant des choses extérieures.
C. : Raison pour laquelle tu nous expliques…
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Cinergie, est très attentif au travail des ateliers d’animation tels Graphoui, Caméra enfants admis ou Zorobabel. Ils travaillent sur le terrain et réalisent, avec des enfants, des films d’animation souvent très pertinents sur des sujets de sociétés difficiles. Max, entre ciel et terre est un des plus beaux exemples de cet engagement citoyen.
C’est la concrétisation d’un projet mené avec l'Unité de Psychologie et de Pédagogie de la Personne Handicapée de l'Université de Liège. Le but était de réaliser un film sur le thème de la différence avec à la fois des enfants handicapés de l’école spéciale « Les…
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Ça va saigner
Le cinéma belge n’a pas fini de nous réserver des surprises. Cette année, c’est au rayon fantastique que cela se passe. 3 œuvres remarquables et remarquées émanent de notre paysage printanier. Troubles, bien sûr, le film d’Harry Cleven grand prix à Gérardmer, présent au gala de la Communauté française à Mons et en compétition internationale au Festival du Film Fantastique. Egalement présenté dans ce festival, Nuit noire, du liégeois Olivier Smolders. Et enfin, Calvaire, de Fabrice du Welz , présenté avec la complicité du plus dinguobelge des producteurs : Vincent Tavier. Résultat :…
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On prend les mêmes et on recommence ! Pour son deuxième court métrage, Xavier Diskeuve ne change pas l'équipe gagnante de La chanson-Chanson : mêmes acteurs, même cadre bucolique wallon et personnages récurrents. Jacques, le protagoniste principal, ne se décidera d'ailleurs - est-ce par zèle ou par souci de lisibilité ? - à troquer l'anorak rouge qu'il porte déjà dans La chanson-Chanson qu'à la fin de ce deuxième opus. Le personnage taciturne du premier volet est donc au centre de Mon cousin Jacques. Cette fois-ci, il parle. Peu, mais il parle. Et il chante de sa propre voix dans le générique. Dans cette nouvelle aventure, toujours fermier célibataire… Lire l'article
Filmé c'est du belge le 16 février
On pourrait croire que le tout manque de rigueur, et c'est juste le contraire. Delphine Gleize est d'abord scénariste, de formation comme de vocation, et cela se sent. Le film est minutieusement écrit. Les histoires tiennent les unes aux autres par quantités de petits ressorts scénaristiques diablement futés. Il y a une symbolique, un sens , une globalité de vision. Pas de fouillis donc, mais un patchwork. Une structure qu'on est accoutumé de rencontrer en littérature, dans le roman moderne, mais qu'on voit peu au cinéma, du moins poussé à cet extrême. C'est là que Delphine Gleize ose. C'est là aussi qu'elle…
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Filme c'est du belge le 23 février
Le bruit, l'odeur et quelques étoiles - Comme à la radio.Aux abords d'une cité toulousaine, trois jeunes piquent une voiture. Une patrouille de police intervient. Dans la mêlée, un coup de feu claque et un gamin s'écroule sans vie. Les amis de la victime tentent de réclamer vérité et justice mais se heurtent à l'arrogance des policiers, qui cherchent à couvrir leur responsabilité, et à l'indifférence des politiques peu soucieux de tremper dans ce bouillon explosif. Résultat : mobilisation, répression, manifestations, interventions, occupations, barricades: 4 jours d'émeutes au quartier de la Reynerie.
Pour…
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Préface de Frédéric Sojcher et entretien avec Jean-Claude Batz
Plus que jamais le cinéma européen se réduit à une peau de chagrin dans un espace saturé par les productions de films américains. Si les années 60, première crise de l'industrie européenne, ont vu le cinéma d'outre atlantique ravir 40% des parts de marché, en 2005 la situation avoisine les 80%. Dans l'autre sens le cinéma européen représente moins de 2% de la diffusion cinématographique aux USA. Comment en est-on arrivé là ? C'est que ces films ne franchissent guère les frontières de leurs états nationaux pour conquérir l'ensemble des 25…
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La Corde de Willy Kempeneers est un film qui se tient sur une corde raide. Si on vous donne le pitch et si vous êtes fans de Willy Kempeneers, comme nous, vous constaterez qu'il n'est pas devenu, avec le passage au troisième millénaire plus optimiste qu'avant. Le monde va mal. On fonce dans un mur caché par un brouillard médiatique anesthésiant. Imaginez, dans l'opacité du monde, des survivants d'une catastrophe qui se hissent au sommet d'un immense rocher pour échapper à leur destin. Peut-on y échapper ? Bonne question auquel nous laisserons l'auteur répondre dans la chute du film. En tout cas, le groupe s'éclaircit, au fur et à mesure que le rocher se fissure.…
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Cris et halètements ponctuent l'ouverture d'un film qui voit Catherine Durand, une femme perdue dans un train. Celui-ci la conduit dans la salle d'attente d'une gare d'on ne sait où. Plus moyen d'en sortir, bien que pour certains passagers la porte s'ouvre et les happent vers un dehors indéfini. Une série de voyageurs semblent attendre leur destination avec une patience résignée sous le regard vigilant d'un contrôleur qui les trie comme un médecin catalogue ses patients.
Catherine Durand, préoccupée par ses proches qui l'attendent, s'assied donc sur un banc à coté d'Alice, une adolescente qui tente de la rassurer en lui disant de fermer les yeux…
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Un homme rate son entretien d'embauche. Dans la rue, devant lui, un portefeuille bourré d'argent. Que Faire ? Nous prenons chaque jour des décisions, faisons des choix face à une alternative. Mais comment serait notre vie si nous avions pris un autre chemin ? Aurait-elle été meilleure ? Ou moins bien ? Cette question qui nous hante tous, et à laquelle nous ne pourrons jamais répondre, Vincent Bierrewaerts l'aborde au travers de cet événement : trouver un portefeuille. Si le thème du film n'est pas neuf, la manière de l'aborder est des plus originales. À chaque fois que le personnage se trouve confronté à une alternative, il se dédouble. Vincent Bierrewaerts utilise…
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Rencontrer Vincent Bierrewaerts n'est pas une mince affaire. Vous téléphonez. "Oui ?" Lorsque le rendez-vous est fixé, vous trouvez avec votre camerawoman devant une porte qui n'a pas moins de quatre serrures ! Derrière celle-ci un homme à la voix grave vous dit d'entrer dans un capharnaüm digne de la chambre de Gaston Lagaffe. Au mur, sont épinglés des tas de dessins et de story-boards et sur une table (genre porte reposant sur des tréteaux) des ordinateurs avec palette graphique. L'antre d'un animateur surdoué qu'on distrait, pour vous, de son univers, de la bande passante de ses rêveries cinématographiques.
"Beaucoup de films m'ont marqué, nous confie-t-il…
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Après le À l'école de la Providence une école technique et professionnelle, Gérard Preszow s'est intéressé, complétant son portrait du monde scolaire aux aventures et mésaventures d'une école où les enfants de toutes origines socioculturelles apprennent à vivre ensemble.Deuxième partie d'une sorte de diptyque, À l'école 13 (produit par le Gsara) se penche sur une école primaire de quatre cents élèves, en apparence sans histoires, avec comme objectif de ''mettre en images des questions'' introduit Gérard Preszow.
''Au départ, cette école, apparemment ordinaire, posait…
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Le Pont brûlé (Verbrande Brug), premier long métrage de fiction de Guido Henderickx marque un tournant dans le cours du cinéma flamand. D'une part à cause de l'éclosion de " Fugitive Cinéma " regroupant de jeunes cinéastes contestataires (Robbe de Hert, Patrick Le Bon, Guido Henderickx) qui refusent de filmer des adaptations littéraires (le fond de commerce du cinéma flamand des années 70.) D'autre part, à cause, de la collaboration nouvelle entre les communautés flamandes et française. Ce n'est donc pas un hasard si Jacqueline Pierreux est la co-productrice du film ou si Eliane Du Bois et Michelle Macquet ont monté le film.
Commençons par insister…
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Les films belges trouvent un public à l'étranger, en France ou en Italie, pas chez nous. Pourquoi ? Manque de promotion ? De salles ? Le cinéma de genre qui peut être un cinéma d'auteur est-il une solution ? Le numérique en est-il une autre en baissant les coûts de production, à terme ? Pourquoi l'Europe, qui a un potentiel de 600 millions de spectateurs, ne fait-elle pas circuler davantage ses films ? Le système des quotas qui a boosté le cinéma coréen est-il une solution ? Ces questions nous les avons posées à Henry Ingberg, Directeur du Centre du Cinéma et Secrétaire Général de la Communauté française de Belgique. Entretien.
Cinergie :…
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Nous avons rencontré Benivsa Berivan au Botanique, un samedi de décembre. Son premier court métrage de fiction, La Mélodie du Petit Château, venait d'être présenté hors compétition au Festival du Cinéma Méditerranéen : "Participer au Méditerranéen, c'est vraiment pour le plaisir d'y être, de voir mon film projeté, de faire des rencontres." nous raconte Berivan - tout le monde l'appelle comme ça - qui est arrivé en Belgique il y a 7 ans. La passion pour le cinéma existait déjà auparavant : "je croyais que le cinéma serait la meilleure façon de m'exprimer" et c'est à l'INRACI qu'elle… Lire l'article