Cinergie.be

50/50 - Wild Blue de Thierry Knauff

Publié le 05/04/2021 par Anne Feuillère / Catégorie: Dossier

En juin 2017,  la Fédération Wallonie-Bruxelles organisait l'Opération "50/50, Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes" qui mettait à l’honneur 50 films marquants de l’histoire du cinéma belge francophone. Ces films sont ressortis en salle pendant toute une année et de nombreux entretiens ont été réalisés avec leurs auteurs. Le site internet qui se consacrait à cette grande opération n'étant plus en activité, Cinergie.be a la joie de pouvoir aujourd'hui proposer et conserver tous ces entretiens passionnants où une grande partie de la mémoire du cinéma belge se donne à lire.

 

Thierry Knauff est né à Kinshasa en 1957. Il suit des études de lettre et obtient une licence en Philologie Romane à l' UCL. Il se lance ensuite dans des études de Réalisation Cinématographique à l'INSAS. Ils fondent les Productions du Sablier et des Films du Sablier avec lesquels il produit et réalise de nombreux films (Anton Webern, Baka, …) récompensés dans les plus prestigieux festivals. En 2016, il obtient le Prix de la Consécration de la SCAM pour l'ensemble de ses travaux cinématographiques.

50/50 - Wild Blue de Thierry Knauff

Anne Feuillère : Quelle place occupe Wild Blue dans votre filmographie?

Thierry Knauff : C'est une étape dans un parcours qui, je l'espère, n'est pas encore terminé.

 

A.F. : Film-essai, poème, documentaire, … Comment le définiriez-vous ?

T.K. : C'est un film, la trace d'une expérience. Son appartenance à une catégorie plutôt qu'une autre relève, je crois, de critères peut-être commodes pour qui le médiatise, mais rarement pour qui fait le film et pas toujours pour qui le reçoit. Ce film a reçu au fil du temps, et même avant d'être fait, toutes sortes d'étiquettes différentes selon les endroits.

 

A.F. : Vous aviez déjà réalisé plusieurs films, mais celui-là a marqué les esprits. Pourquoi, à votre avis ?

T.K. : Je peux difficilement répondre à cette question. Chacune, chacun qui reçoit un film le fait sien. D'une façon, et pour des raisons singulières, sans doute différentes pour chacun.

 

A.F. : Projeté à Cannes, dans la compétition Un Certain Regard, comment a-t-il été reçu ? 

T.K. : Cannes n'est pas le meilleur endroit pour les échanges. C'est un lieu qui a son importance pour le marché, pas le partage. Cela dit, le passage à Cannes s'est bien passé et a surtout favorisé le rebond du film ailleurs.

 

A.F. : Comment le public l'a-t-il accueilli ?

T.K. : Quand un film atteint des gens, celui ou celle qui l'a porté jusque là espère, je crois, que les personnes atteintes soient touchées. Certaines vous le disent. Et cela fait du bien. D'autres ne vous le diront pas. Ou longtemps après.

 

A.F. : L'avez-vous revu récemment ? 

T.K. : Non.

 

A.F. : A-t-il changé quelque chose dans votre manière d'aborder le cinéma ?

T.K. : Non, je ne pense pas. Simplement, j'essaie de ne pas faire deux fois le même film. 

 

A.F. : Comment vous positionniez-vous à l'époque dans le cinéma belge (ou, plus globalement, dans le cinéma) ? 

T.K. : Tenter de faire un film, c'est toujours s'engager pour une longue période. C'est rarement facile. Mais c'est l'occasion de rencontres et d'expériences. Et autant d'occasions d'apprendre.

 

A.F. : Et aujourd'hui ?

T.K. : J'espère pouvoir continuer à façonner mon objet autant que mon outil. Comme n'importe quel autre artisan. Pour faire mieux la fois suivante. En un mot, continuer à apprendre.

Tout à propos de: