Du vagabond, Boris possède la besace, les sacs, les habits élimés, les sandales renforcées. Il erre, sans domicile fixe, dans la familiarité des êtres et des lieux que créent l'attente et l'attention d'un regard qu'une certaine tristesse rend davantage aigu. Ce regard joue sur du velours la séduction de l'artiste sans doute maudit et sa réfutation par l'ironie et l'humour, l'effacement et l'orgueil d'être incorruptible, vierge de toute obligation de sacrifier à toute autre cause que soi.
Serge Meurant
Cinergie : Vous nous avez fixé rendez-vous dans ce lieu de votre enfance, le parc Josaphat, comme si vous nous faisiez une surprise. Vous venez de…
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Entrevue avec Michel Ocelot pour la sortie de Dilili à Paris
Kirikou, sur ses petites gambettes, a déjà fait le tour du monde et, avec lui, son papa, Michel Ocelot. Inutile donc de présenter ce grand nom de l'animation française qui revient avec Dilili, une petite fille kanak, un peu tête brûlée, qui enquête, avec son acolyte, un jeune livreur en triporteur, sur de mystérieuses disparitions de fillettes dans le Paris de la Belle Époque. Les deux Hercule Poirot (oui, c'est une coproduction franco-belgo-allemande) arpentent des lieux emblématiques de la ville lumière, tels Montmartre et la Tour Eiffel, et croisent la route de célébrités de l'époque comme Picasso,…
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25 ans après Daens, Stijn Coninx replonge dans l’histoire honteuse de la Belgique, celle des Tueurs du Brabant wallon. Il s’est inspiré du témoignage de David Van de Steen, consigné dans son ouvrage intitulé Niet Schieten, dat is mijn papa ! (« Ne tirez pas sur mon papa ! »), derniers mots prononcés par sa sœur avant de tomber sous les balles.
Pour son pamphlet politique, le cinéaste flamand choisit de raconter la grande histoire par la « petite », celle d’une famille ordinaire, de son incapacité à faire son deuil tant que la justice n’aura pas été rendue et que les zones d’ombre subsisteront. Notre guide dans cette quête sans fin est Albert (Jan…
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"Le FIFF de Namur a une belle réputation, même à l'étranger"
Entre le Festival de Venise, où elle accompagnait l'équipe du film belge Emma Peeters de Nicole Palo, et le tournage cet automne d'Adorables, son deuxième film avec Solange Cicurel (Faut pas lui dire), Stéphanie Crayencour figure dans le jury officiel du festival namurois.
Depuis ses débuts en 2007 dans le dernier film d'Eric Rohmer (Les Amours d'Astrée et de Céladon) où elle tenait le rôle féminin principal, cette trentenaire native d'Uccle a fait son chemin, entre cinéma, musique et télévision. Rencontre, à son domicile schaerbeekois.
Cinergie : Ce n'est pas la première…
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Le garçon qui voulait tout le temps s’enfuir
C’est un très beau portrait que nous donne à voir Clémence Hébert. Kevin est un enfant autiste et mutique. Clémence a su l’apprivoiser et un lien très fort s’est noué entre l’adolescent et la cinéaste. Il a fallu plus de six ans pour réaliser le film. Chose interpellante aussi la découverte du rôle de la caméra comme accès au stade du miroir.
Cinergie : Racontez-nous l’histoire de votre rencontre avec Kévin ? Clémence Hébert : J’avais suivi une formation en anthropologie dans le domaine de la santé mentale, une formation destinée aux travailleurs sociaux.…
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« La Belgique offre des possibilités de tournages indéniables. »
Entre février et juillet de cette année, la Belgique a accueilli la majeure partie du tournage d'une nouvelle version - en série - des Misérables de Victor Hugo. Une vaste coproduction avec la BBC amenée par Czar qui, au préalable, avait déjà permis la réception chez nous de plusieurs séries internationales (The White Queen, The Missing 1 – nommée deux fois aux Golden Globes et - 2).Rencontre avec sa productrice Eurydice Gysel, qui évoque la philosophie d'une société plus incontournable que jamais dans le paysage belge. Rayon cinéma, leurs nouveaux films, Un Ange et Coureur, démarrent…
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1ère partie, Kapelle-op-den-Bos, Belgique
Cinergie : Comment expliquer la loi du silence qui règne dans votre village, Kapelle-op-den-Bos ? Stigmatiser l’usine Eternit Belgique est quelque chose qui ne se fait pas. Les employés sont-ils conscients de travailler pour une usine qui a fait tant de mal ?Daniel Lambo : J’ai vécu à Kapelle toute ma vie, donc je connais très bien le silence qui règne dans le village. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, Eternit Belgique est toujours une grande usine. Beaucoup de gens du village y travaillent encore, notamment la sœur d’un de mes amis, malgré le fait que leur père est décédé d’une maladie liée…
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Cinergie : Le roman de Dimitri Verhulst, « Monologue d’une personne habituée à se parler à elle-même », s’inspire, sans le citer, de la vie et de la mort du cycliste Frank Vandenbroucke, qui a connu la gloire avant de mourir d’une overdose dans la chambre d’une prostituée au Sénégal. Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette histoire ?Koen Mortier : Différentes choses. J’ai lu le roman de Dimitri il y a cinq ou six ans. Ce qui m’avait frappé c’est le fait que cette histoire, que tout le monde connaît, est racontée par la « Gazelle » (surnom des prostituées sénégalaises, ndlr), qui donne son…
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Les comédiens belges ont aussi leurs droits
En Belgique, quand un scénariste ou un réalisateur crée une œuvre (film, série, téléfilm...), il perçoit des droits d'auteurs. Les comédiens et les producteurs, eux, touchent ce qu'on appelle des droits voisins. Moins connus mais tout aussi essentiels, ceux-ci sont gérés dans notre pays par la société PlayRight, basée à Bruxelles.
Cet organe, créé en 1974 par un groupe d'artistes soucieux de faire valoir leurs droits comme exécutants, compte aujourd'hui plus de 13 000 affiliés. Ioan Kaes, leur conseiller, évoque son fonctionnement.
Cinergie: Si votre société est largement…
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"Pour le cinéma belge, l'important est d'avoir des auteurs, des réalisateurs et des genres différents!"
Plus que jamais, le cinéma belge reste (aussi) une affaire de coproduction. Via le Centre du Cinéma, particulièrement actif pour nouer - ou renforcer - des accords internationaux, de nombreux liens se créent, en ce moment même, pour faciliter les accès aux coproductions, permettre l'ouverture à de nouveaux formats (séries, programmes web...) et renforcer le statut des auteurs.
Jeanne Brunfaut, Directrice du Centre du Cinéma, évoque ces mouvements.
Cinergie : Ces derniers temps, la Belgique, via son Centre du Cinéma, a noué plusieurs accords de coproduction avec l'étranger…
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Stephan travaille dans un supermarché. Sa tâche quotidienne se résume au FIFO. C’est la théorie du first in first out, la méthode avec laquelle les entreprises et supermarchés gèrent les stocks. Ce jour-là, son collègue qui refuse de javelliser la nourriture se voit renvoyé. Un dilemme moral insoutenable se dresse devant Stephan. Va-t-il continuer à jeter la nourriture ? Va-t-il accepter de continuer son travail sur le long terme au profit d’un système qui le condamne chaque jour à accomplir cette violence quotidienne ?
C’est sans concession que les deux réalisateurs, Sacha Ferbus et Jeremy Puffet reviennent avec cette coréalisation sur les problèmes moraux…
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Un Studio unique en son genre
De Jaco Van Dormael à récemment Terry Gilliam, en passant par les frères Dardenne, Joachim Lafosse ou Fabrice Du Weltz, nombreux sont les réalisateurs de renom, belges ou non, à avoir finalisé leurs films dans les (immenses) bureaux bruxellois de Studio L'Équipe, incontournable lieu de post-production belge depuis plus d'un demi-siècle.
Pour évoquer cet endroit, rencontre avec le discret mais proactif Pascal Heuillard qui, à 53 ans, en est le responsable commercial depuis quatre ans.
Cinergie : Malgré un travail qu'on imagine déjà prenant au quotidien, on vous voit absolument partout : de Bruxelles à Cannes, en passant par Berlin, Namur ou Venise.…
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Entretien avec Sophie Bruneau et Géraldine Doignon
Au dernier festival Elles Tournent s'est tenu un forum sur la place des femmes dans le cinéma en Belgique. De plus en plus présentes dans les écoles de cinéma, les femmes se retrouvent pourtant beaucoup moins dans le milieu professionnel. Si certaines lignes bougent, il reste cependant beaucoup à inventer et transformer pour que les femmes soient reconnues, notamment dans les métiers dits techniques encore trop souvent aux seules mains des hommes. Créé en 2017, le collectif Elles font des films se veut une plateforme de réflexion et d'action ainsi que de propositions pour tenter de promouvoir et d'améliorer la présence des femmes dans l'ensemble…
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C’est la fin de l’été, le 32 août. Dans une esthétique new wave post punk, Nora Burlet nous dévoile le parcours croisé d’Emile, Cécile et Romain vivant leur dernière soirée ensemble.
Sous leurs paupières silencieuses, meurtrières, ne se déploit ni la vague confuse des corps et du désir, ni les irrémédiables hésitations du dire. Un film vitaliste, ou le désir effréné de vivre se mêle à l’insoupçonnable lancinement de la mélancolie. Sélectionné au Court en dit long de juin 2018 à Paris, nous avons rencontré la réalisatrice de ce premier court-métrage.
Cinergie :…
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Pour son premier long-métrage, Walid Mattar tisse un double récit entre le nord de la France et la banlieue de Tunis. Une usine délocalisée oblige Hervé à poursuivre son rêve. Relocalisée en Tunisie, cette usine offre une nouvelle perspective à Foued. Porté par des comédiens talentueux et un ton résolument optimiste malgré la dureté de certaines situations, Vent du nord était présenté hors compétition à la 1ère édition du Festival International du Film de Bruxelles (BRIFF). Nous y avons rencontré Walid Mattar.
Cinergie : Vent du Nord est votre premier long-métrage. Comment est né l'envie de raconter cette histoire…
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